Chili - La Coordination 18 de Octubre lance une campagne pour la santé des prisonniers politiques : Au vu de la situation du Covid-19 et de la libération des prisonniers politiques

Publié le 20 Mars 2020

Changement des mesures de précaution pour tous les prisonniers politiques et les prisonniers de la révolte : de la détention préventive à l'assignation à résidence !


19 mars 2020

Source : coordinadora18deoctubre.wordpress.com


Depuis le début de la révolte sociale le 18 octobre 2019, il y a environ 2 500 prisonniers en vertu des différentes lois répressives de l'État. Le système judiciaire a systématiquement décrété, maintenu et ratifié la détention préventive comme mesure de précaution contre la grande majorité de la population, se transformant dans la pratique en une punition anticipée et exemplaire contre ceux qui continuent dans la rue.

Aujourd'hui, la pandémie de Covid-19 se transforme en une nouvelle situation où nous nous trouvons, d'une part, devant une maladie hautement contagieuse et, d'autre part, devant les mesures de contrôle social que l'État cherche à imposer. Le 15 mars, le ministère de la justice a appliqué une série de restrictions aux prisons, comme l'admission maximale de deux personnes par visite, et la réduction de celles-ci à une fois par semaine, avec de moins en moins de temps. Nous comprenons que, comme l'expérience d'autres pays l'indique, ces mesures ne feront que s'aggraver. En fait, le 18 mars, Piñera a décrété l'état d'urgence pour 90 jours, ce qui implique la possibilité d'un nouveau couvre-feu, d'une quarantaine totale et du départ des militaires dans les rues, entre autres mesures.

Nous sommes attentifs aux réactions de nos compagnons de l'intérieur et reconnaissons que ces mesures touchent directement les prisonniers de la révolte détenus dans différentes prisons et les mineurs qui restent incarcérés au SENAME. Nous n'oublions pas que 1 360 enfants sont morts dans ces terribles centres pour mineurs et qu'aucune autorité n'a assumé la responsabilité de ces décès, ce qui constitue un grave problème de santé antérieur à la révolte. Ce n'est qu'une preuve supplémentaire que l'État ne cherche pas à prendre soin ou à protéger l'intégrité ou la santé de quiconque.

Cette situation nous frappe juste dans notre "Semaine d'agitation nationale et internationale pour la liberté des prisonniers politiques de la révolte". En tant que coordination, nous sommes responsables de nos appels. Nous avons donc décidé de modifier le calendrier des activités, de suspendre les appels de masse dans les rues et de lancer une campagne urgente pour sauvegarder la santé des compagnons en prison. Nous appelons tous les territoires, assemblées, organisations et individus à se joindre à cette campagne, en diffusant et en adhérant à la demande :

Changement des mesures de précaution pour tous les prisonniers politiques et les prisonniers de la révolte : de la détention préventive à l'assignation à résidence !

Avec cette campagne, nous sommes confrontés à une urgence sanitaire encore plus grave à l'intérieur des prisons en raison de la surpopulation, des conditions d'hygiène et de l'isolement croissant de leurs familles et amis qui les soutiennent et les accompagnent. Nous saluons les prisonniers politiques subversifs, dont la condition est encore plus isolée, et les prisonniers politiques mapuche, en particulier ceux qui font la grève de la faim depuis le 27 février, et nous sommes solidaires avec eux. Nous demandons également, tant pour les prisonniers politiques de la révolte, que pendant qu'ils continuent à être incarcérés dans les prisons, on leur fournisse tous les articles d'hygiène nécessaires pour éviter la propagation du virus.

Nous savons que la modification d'une mesure de précaution ne signifie pas la fin du processus, mais c'est un changement substantiel pour nos compagnons de cellule, pour leur santé et leur intégrité. Lors des audiences de ces derniers jours, certains (4) ont réussi à modifier l'injonction, mais plusieurs autres sont toujours refusés. Aujourd'hui plus que jamais, il est urgent de les faire sortir des prisons. L'appel reste donc non seulement de rester vigilant, mais aussi de soulever différentes initiatives nationales et internationales qui s'exercent de manière concrète par rapport à cette campagne.

Parce que l'État ne cherche pas à protéger notre intégrité :

De la détention préventive à l'assignation à résidence maintenant !

Liberté immédiate pour les prisonniers politiques

Coordinadora por la Libertad de lxs Prisionerxs Políticxs 18 octobre

Santiago, 17 mars 2020

traduction carolita d'un article paru sur Mapuexpress

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Chili, #prisonniers politiques, #Santé, #Coronavirus

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