Brésil : Le peuple Wari’

Publié le 26 Mars 2020

in Narao com macaco. Aldeia Ocaia, Rio Negro. Foto: Rômulo Fialdini, 1987

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Rondônia.

A de nombreuses reprises, les Wari’ ont été appelée Pakaa nova car ils ont été aprçus la première fois le long d’une rivière portant ce nom, sur la rive droite du rio Mamoré, dans l’état du Rondônia. Mais Wari’ « =personne ou nous dans leur langue) est le nom sous lequel ils aiment être appelés.

Ils sont actuellement installés autour de 7 postes de la Funai administrés par cet organe et dont le siège est à Guajará-Mirim et ils sont installés sur plusieurs T.I dont la T.I du rio Guaporé administrée par le diocèse de Guajará-Mirim.

Population : 3956 personnes (2014)

Langue

Ils sont les derniers de la famille linguistique txapakura. Au début du XXe siècle la plupart des locuteurs de langues de cette famille avaient disparus. Actuellement les 5 groupes de langue txapakura sont les Wari’, les Torah, les Moré, les Itènes et les Oro win.

Localisation

Vers la fin du XIXe siècle ils occupaient la région contigüe au sud-ouest de l’Amazonie, le bassin du rio Lage (affluent de la rive droite du rio Mamoré), les bassins du rio Oro Preto et les igarapés (bras étroits de rivières existant dans le bassin amazonien, de faible profondeur, situés dans la selva) et les eaux amont des rios Ribeirão et Formoso.

En 1998 ils y avait 8 colonies situées dans les diverses T.I susnommées.

Les Terres Indigènes

  • T.I Rio Guaporé – 115.788 hectares, 911 personnes, réserve homologuée. Ville : Guajará Mirim  peuples y vivent : Aikanã (langue aikanã), (langue jabuti), Arúa ( langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoe), Kujubim ( langue txapakura), Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari), Wajuru (langue tupari), Wari’ (langue txapakura)
  • T.I Igarapé Lage – 107.321 hectares, 783 personnes, réserve homologuée.Etat de Rondônia.Villes : Guajará-Mirim, Nova Mamoré.
  • T.I Igarapé Ribeirão – 470863 hectares, 289 personnes, réserve homologuée, état de Rondônia.
  • T.I Pacaás-Novas – 279.906 hectares, 1312 personnes, réserve homologuée, état de Rondônia, ville : Guajará-Mirim.
  • T.I Rio Negro/Ocaia – 104.064 hectares, 764 personnes, réserve homologuée, état du Rondônia, ville : Guajará-Mirim.
  • T.I Rio Negro/Ocaia réétudiée – 131.006 hectares, 51 personnes, réserve déclarée.
  • T.I Sagarana – 18.120 hectares, 342 personnes, réserve homologuée, état de Rondônia, ville : Guajará-Mirim.

Vie sociale et politique

L’unité ethnique la plus large est le sous-groupe. Ils n’ont pas de nom générique pour désigner le sous-groupe. Chaque sous-groupe a un nom et ne survivent aujoud’hui que les OroNao, les OroEo, les OroAt, les OroMon, les OroWaram, les OroWaramxijain ( or est une particule collectivisante qui peut se traduire par personne ou groupe). Chaque sous-groupe est lié à un territoire spécifique habité par des groupes locaux.

 Les sous-groupes sont liés de façon rituelle à travers 3 types de festivals : Tamara, Hüroroin et Hhwitop. En général les hôtes d’unsous-groupe préparent de la chicha qu’elle soit fermentée (Hüroroin et Hhwitop) ou non (Tamara) pour l’offrir aux invités d’un autre sous-groupe. La relation entre les hôtes et les invités est une hostilité ritualisée : les derniers tentent d’intoxiquer et d’humilier les premiers qui recevront une sorte de punition pour avoir initialement agit comme prédateurs des hôtes en se déguisant en animaux ou en s’attaquant aux animaux des hôtes.

La société Wari’ est nettement égalitaire, sans chef, groupes d’âge, groupes rituels définis ou spécialistes d’aucune sorte.

 

Chamanisme

La pratique du chamanisme a diminué au cours des années qui ont suivi les premiers contacts mais depuis les années 1980 il y a une reprise importante de ces pratiques. Dans la plupart des communautés de nombreuses familles continuent de dépendre des chamans pour traiter les maladies causées par les esprits des animaux car seul le chaman a la vision spéciale qui lui permet de diagnostiquer la maladie et voir le « jami karawa » sous sa vraie forme, en tant qu’humain avec qui il est possible de négocier. Presque tous les chamans sont des hommes. Un homme devient chaman lorsqu’un jami karawa le tue et le fait revivre, un processus qui est associé à une maladie grave ou à un traumatisme. Lorsque l’esprit animal extrait des fruits et d’autres substances de son propre corps et les implante dans le corps d’un Wari’, il confère à cette personne des pouvoirs chamaniques et une double identité à la fois humaine et animale. Les chamans traitent les maladies causées par des esprits animaux et des sorciers Wari’. Ils ne soignent pas les maladies cibles qui sont prises en charge par des infirmières auxiliaires en médecine avec des méthodes de soins de la société régionale.

Santé, alimentation ,économie

Les problèmes de santé les plus courants sont le paludisme (parfois à des niveaux épidémiques), les affections respiratoires, les parasites, les diarrhées, les maladies gastro-intestinales. La tuberculose se déclare parfois sous des formes graves, elle est difficile à guérir et récurrente.

Dans les communautés Wari’ de nos jours, chaque poste dispose d’une pharmacie où les soins médicaux primaires sont offerts par une infirmière auxiliaire employée par le gouvernement. Récemment de jeunes Wari’ ont été formés en tant qu’assistants de santé.

Leur mode de subsistance est compliqué car il leur faudrait des possibilités de mobilité pour utiliser les ressources forestières dispersées sur tout le territoire. Ce besoin de mobilité entre en conflit avec la politique gouvernementale qui veut concentrer la population Wari’ dans des communautés permanentes situées à des endroits accessibles afin que les fonctionnaires se déplacent plus facilement. Ces lieux justement ne possèdent pas de terres propices à la culture, surtout le maïs qui est la base de l’alimentation du peuple. Ainsi sols fertiles, chasse, pêche, bois de chauffage et autres ressources se font rares à proximité des postes indigène permanents et surpeuplés.

Tout ceci a un impact négatif sur le régime alimentaire  et la santé des Wari’, ce qui rencontre un effet aggravant à cause de la croissance de la population indigène.

De nombreuses familles collectent et vendent du caoutchouc et des noix du Pará mais l’instabilité des prix de ces produits ne permet pas aux Wari’ d’en dépendre comme source de subsistance. Des personnes âgées reçoivent une pension du gouvernement et certains jeunes grâce à des emplois pour la Funai ou des propriétaires fonciers locaux ou des seringales gagnent des revenus.

Leur état nutritionnel varie entre « adéquat » et « pauvre ». les enfants qui fréquentent l’école reçoivent quotidiennement de la nourriture et les familles Wari’ consomment de la nourriture industrialisé même si leur subsistance continue en priorité de dépendre de la culture, de la chasse, de la pêche et de la cueillette.

Source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Wari'

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