Brésil : Le peuple Maxakalí

Publié le 18 Mars 2020

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état de Minas Gereis et parlant la langue maxakali.

Ils sont aujourd’hui confrontés au grand défi de surmonter les difficultés découlant des administrations autoritaires successives qui se sont reflétées dans de graves problèmes d’alcoolisme, à l’inadaptation sociale et la marginalisation économique. Le forme de lutte adoptée par le peuple consiste à opposer une résistance systémique aux mariages interethniques et aux changements dans l’organisation sociale et leur univers culturel en optant pour l’entropie et l’isolement en tant qu’organisateurs de leurs relations interethniques.

Autodésignation : tikmu’un

Population : 2076 personnes (2014)

Le nom

Le nom maxakali (un nom dans une langue inconnue appliqué pour la première fois le long du rio Jequitinhonha) ne sert pas à dénommer un seul peuple mais un ensemble de peuples, les groupes alors, étant politiquement articulés en tant qu’alliés et s’étant installés ensemble, surtout après 1808 lorsqu’ils ont été envahis sur leurs territoires et que les conflits avec d’autres groupes (les Botocudos essentiellement) ont augmenté. Cette confédération appelée aussi Naknenuk était composée des peuples Pataxó (ou Papagaio), Monoxó (ou Amixokori), Kumanoxó, Malali, Makoní, Kopoxó, Kutaxó et Pañâme. Cette identification différenciée est restée jusqu’à la fin du siècle dernier.

Langue

Maxakali du tronc linguistique macro-jê.

Terres Indigènes

Il y avait deux zones indigènes Agua Boa et Pradinho qui sont de nos jours unifiées dans la T.I Maxakali, dans la municipalité de Bertópolis, sur les eaux amont du rio Umburanas dans la vallée de Mucurí, nord-est du Minas Gereis.

  • T.I Ham Yixux – 414 personnes, réservée. Ville : Ladainha
  • T.I Krenrehé – 6400 hectares, réservée. Villes : Canabrava do Norte et Luciara. 2 peuples y vivent : Krenak (langue krenak) et Maxakali (langue maxakali).
  • T.I Maxakali – 5305 hectares, 1555 personnes, réserve homologuée. Villes ; Bertópolis et Santa Helena de Minas.

     

Organisation sociale

Ils étaient autrefois semi-nomades, vivant de chasse et de cueillette ainsi que d’agriculture itinérante. Les familles matrilocales étendues sont organisées en 3 grandes unités de base :

La première est définie par l’identité (elle comprend toutes les personnes connues comme Maxakali partageant la langue, les mythes, les symboles rituels et l’histoire). La reconnaissance de ce caractère unique n’implique pas l’exercice d’une activité quelconque ou d’une position politique collective.

La seconde est constituée par le groupe domestique composé de résidents de 2 à 5 maisons habitées par des familles élargies avec droit d’accès mutuel. C’est l’unité de base de l’intégration sociale établie entre des parents consanguins ou apparentés dirigés par l’homme le plus âgé du groupe ou dans de rares cas d’une veuve.

La troisième est constituée par le groupe ou la bande, une unité de consensus d’articulation sociale plus complexe comprenant tous les membres de la famille et des groupes domestiques. C’est l’unité de plus grande concentration sociale établie autour d’un  leader et d’un centre cérémoniel (kukex) ce qui la caractérise comme une unité politique et religieuse avec sa propre confession. Pour fonctionner, il faut un nombre idéal de participants. Si ce nombre diminue, le cérémonial est interrompu et la bande, ou xop, comme on l'appelle en langue maxakali, est éteinte.

Ils classent les gens en deux catégories, les Xape (parents, alliés du groupe familial de qui ont peut attendre solidarité, gentillesse, considération et respect des biens) et Puknõg (étranger et ennemi dont on ne peut attendre de gentillesse no de considération).

Les mariages préférentiels ont lieu avec les Puknõg et les Xape-Haptox Hâ, des parents éloignés et collatéraux ce qui permet de réduire les tensions et conflits dans les unités sociales.

 

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Habitat

Les maisons traditionnelles étaient faites de fines branches et de pieux enfoncés dans le sol, courbés au sommet et recouverts de feuilles de cocotiers ou de patioba. La forme était hémisphérique, les maisons étaient très basses et près d’une sorte de poêle permettant de cuire les aliments.

Culture matérielle

Ils utilisent des objets très simples, les armes traditionnelles étaient les arcs et les flèches.

Les femmes pêchent récoltent dans les champs et collectent des fruits sauvages, elles fabriquent des pots en céramique de différentes tailles, des hamacs, des colliers, des paniers de portage, des filets de pêche et des sacs en fibres de tucum.

L'arc, fabriqué en bois d'arc ou de palmier airi, il possède une profonde rainure longitudinale dans la partie avant, ce qui leur permet d'y garder une flèche de réserve tout en en tirant une autre. Leurs flèches, en taquaraçu ou ubá, ont trois formes : la première, destinée à la guerre et à la chasse aux grands animaux, en taquaruçu grillé, sculpté et gratté d'une pointe acérée et lancéolée ; la deuxième, à pointe barbelée, en palmier airi ou pau d'arco, avec dix ou douze entailles dirigées vers l'arrière ; et la troisième, destinée à la chasse aux petits animaux, faite de branches droites avec un nœud, de manière à obtenir la forme d'une rosette. Les arcs et les flèches sont fabriqués par les hommes ainsi que les balais, les grands paniers, les tamis, les hochets, les bodoques, destinés à l'usage quotidien et à la mise sur le marché régional, et les vêtements pour les rituels.

Autrefois ils vivaient nus et se traversaient la lèvre inférieure où ils introduisaient de petits éclats de bambou. Les hommes attachaient le prépuce au ventre avec une petite liane.

Aujourd’hui ils ont adopté les vêtements de leurs voisins nationaux mais conservent malgré tout le goût des peintures corporelles avec des colorants naturels.

Rites

 

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La vie sociale est rythmée par les rites, en dehors du rite d’initiation féminine. Le rite d’initiation des garçons est marqué par des initiations rituelles secrètes démontrant que ce peuple fait des distinctions claires entre les rôles masculins et féminins. Pendant ce rite les garçons apprennent leur futur rôle d’homme au contact des hommes de leur groupe.

Les rituels de guérison

Ils sont destinés uniquement aux enfants, aux jeunes et aux adultes et sont exclus pour les nouveaux-nés (comme ils n’ont pas encore de noms, ils n’existent pas socialement et ne font pas l’objet de préoccupation quand à la nécessité d’une intervention en cas de maladie).

De même les personnes âgées en sont exclues en raison de leur âge avancé et du respect de leur droit de mourir.

La maladie est la cause d’un grand traumatisme chez les Maxakali, elle est interprétés comme le résultat d’une intervention volontaire provoquée par des esprits qui capturent les âmes des gens les rendant malades.

Les rituels de guérison ont pour but de rétablir l’équilibre, de plaire aux mauvais esprits dont les femmes sont les proies les plus faciles.

La mort et ses conséquences possibles sont considérées comme responsables du déséquilibre social car l’esprit du défunt (yãmiy) peut provoquer la maladie chez d’autres personnes ou devenir un jaguar noir qui attaquerait le groupe. Il faut alors piquer le corps des morts avec des bâtons ou des flèches pour éviter la transmigration et la transmutation de l’âme et pour forcer sa permanence dans sa demeure éternelle.

Toutes les croyances des Maxakali dont ce qui est relaté ici n’est qu’à titre d’exemples ; sont des croyances complexes associées à l’univers religieux.

Le mythe de création a pour personnage central, Topa, qui vivait parmi les hommes mais qui s’y ennuyait et décida de se retirer et leur envoya une grande inondation ne gardant en vie qu’un homme ou un couple (selon des variantes) donnant vie ensuite au peuple Maxakali.

Leur univers religieux est composé également d’un grand nombre d’entités organisées en dix groupes subdivisés en 200 sous-groupes, les yãmiyxop. Cet ordre basé sur une hiérarchie complexe comprend les esprits des Maxakalí comme les esprits d’autres indiens, de non indiens et les esprits des animaux. Au sommet de cette hiérarchie on trouve Hámgãyãgnag, l’âme individuelle de la personne décédée, souveraine des forces du bien et du mal et responsable de la mort des malades.

source : pib.socioambiental.org

IMAGES de ce peuples

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Maxakalí

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