Brésil : Le peuple Kaxarari

Publié le 2 Mars 2020

Por EACH-USP-GHG - Obra do próprio, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26083660

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Rondônia, à la frontière entre les états du Rondônia et d’Amazonas, près de la route fédérale BR-364. En 1910 ils vivaient à l’embouchure du ruisseau Curequeté, un affluent du rio Ituxy et leur population était estimée à environ 2000 personnes. Depuis lors et jusque dans les années 1980 en raison d’attaques violentes commises par les collecteurs de caoutchouc péruviens et les seringueiros brésiliens, en raison des épidémies, ils ont été réduits à moins de 200 personnes. Les décennies suivantes il y a eu une croissance démographique relative.

Tout au long du XXe siècle ils ont du se déplacer dans la région à la recherche de meilleures conditions de vie, leurs terres étaient toujours sujettes à des actions prédatrices par des non autochtones exploitant les ressources naturelles de la région (caoutchouc, noix du Brésil, bois, pierres).

Population : 445 personnes (2014)

Terre Indigène/ territoire

  • T.I Kaxarari – 1.455.889 hectares – 445 personnes – Amazonas/Rondônia – Réserve homologuée – Villes : Lábrea, Porto Velho.

Il y a 4 villages : Marmelinho, Barrinha, Paxiúba, Pedreira sur la T.I Kaxarari ; située à la frontière entre les états d’Amazonas et de Rondônia.

Le nom

Kaxarari ne semble pas être leur autodésignation et on en ignore l’origine. Les premières références les mentionnant remontent au début du XXe siècle. Cette appellation serait née du contact interethnique.

Langue : kaxarari de la famille linguistique pano, semblable à la langue parlée par les Yaminawa, les Kaxinawa, les Yawanawa, les Nukini, les Poyanawa vivant dans l’état d’Amazonas.

Un

Wispi

Deux

Chavuta

Homme

Viki

Femme

Vãpi

Chien

Chaxpa

Soleil

Wachi

Lune

Uxi

Eau

Waka

Feu

Chi'i

 

 

Índia da terra Kaxarari, localizada entre Lábrea (AM) e Porto Velho (RR), na Amazônia, aldeia seria ampliada porque alguns grupos tradicionais 
ficaram de fora da reserva (Foto: Nei Lima/Creative Commons)

 

Organisation sociale

Ils sont divisés en clans (un classement qui suit une règle descendante basée sur une seule lignée). Cette descendance est patrilinéaire, tout homme et toute femme appartient toujours au clan de son propre père. Les clans sont exogames (il n’est pas permis d’épouser des personnes du même clan).

Dans les années 80 il y avait 18 clans identifiés par leur nom, mais autrefois ils étaient bien plus nombreux.

Inauêtxabé – peuple du jaguar

Xauitxabé – peuple du héron

Xaualitxabé – peuple de l’ara

Txalamaitxabé – peuple du jabiru

Xaualitxabé – peuple du paopagayo

Xapuitxabé – peuple du coton

Tekuluitxabé – peuple de l’oiseau pico de brasa

Rititxabé – peuple de l’embira (thymelacées)

Waraimerotxabé – peuple de la banane

Txurutxabé – peuple des andorinha (hirundinidés)

Binuissakaitxabé – peuple du soprophile gris de plomb (oiseau)

Xaxuitxabé – peuple de la pierre

Xukitxabé – peuple du toucan

Kalatxabé – peuple de l’ara canindé (ara ararauna)

Tescubatxabé – peuple des oiseaux

Apulitxabé – peuple du fourmilier

Kukuiritxabé – peuple de l’épervier

Tauãxanetxabé – peuple de la canne à sucre

Le mariage préférentiel a lieu avec la fille du koko (oncle maternel ou beau-père) ou avec la fille de l’iaiá (tante paternelle ou belle-mère), entre cousins croisés bilatéraux ce qui maintient l’exogamie du clan. Le jeune mari emménage dans le lieu où vit la famille de son beau-père et doit travailler un temps pour cette famille. Le gendre est très important dans l’entretien de la famille. Il coupe le caoutchouc, il ramasse les châtaignes, il abat les parcelles de forêt pour ouvrir les rozas (jardins), il travaille dans des exploitations agricoles et des plantations d’hévéa le long de la route BR-364.

 

image

Activités productives

Leur subsistance provient de l’agriculture  de la collecte de produits de la forêt et du travail comme ouvriers dans les haciendas et les plantations d’hévéa établies dans leur région.

Dans leurs petites rozas qui ne donnent pas toujours suffisamment pour maintenir une subsistance tout au long de l’année, ils cultivent : manioc doux et amer, igname, patate douce, maïs, dioscorea, taioba (xanthosoma sagittifolium), banane, papaye, cajou, ananas, ils plantent du café, du riz et des haricots.

Collecte

Ils ramassent les châtaignes (noix du Brésil) l’hiver et coupent du caoutchouc l’été pour obtenir des revenus pour se procurer des produits manufacturés. Ils font du commerce avec des intermédiaires le long de la route BR-364.

La chasse se pratique de nos jours avec des fusils et des munitions ainsi que des chiens. Malgré tout cette activité est rare sur leurs terres à cause, toujours de la route BR6364. Du coup ils élèvent quelques animaux domestiques pour compenser, porcs, canards et poulets.

Les rivières sur leurs terres sont peu poissonneuses, quand ils pêchent ils le font avec la pratique de l’uaca (une sorte de pêche au timbó, avec un poison végétal). L’été ils pêchent à l’hameçon.

Les fruits sauvages collectés sont l’açaï, la bacaba (fruit du palmier oenocarpus bacaba), patúa, buriti (fruit du palmier mauritia flexuosa). Avec ces fruits ils confectionnent des jus nutritifs qui viennent en compléments alimentaires.

Le calendrier des activités se décline ainsi :

Début janvier à fin février : travail de collecte, chasse, commercialisation des châtaignes.

De mai à juillet : coupe du caoutchouc (coupe d’été).

De la mi juillet à la mi octobre : culture de la roza (jardin)

Mi octobre à fin décembre : collecte du caoutchouc (coupe d’hiver).

Les principales ressources commerciales sont les châtaignes et le caoutchouc.

Chapéu de palha onde ocorreu a reunião, Aldeia Paxiuba, TI Kaxarari.

Mode de vie

Habitat

Actuellement ils ne vivent plus dans les anciennes malocas ou dans les villages traditionnels.

Les maisons sont de type régional, à pignon, en adobe, avec des sols en paxiuba, les murs latéraux et intérieurs en socratea exorrhiza, elles sont recouvertes de paille de babaçu (orbignya phalerata).

"Les villages sont composés de 15 à 20 malocas ou grandes huttes recouvertes de paille de tagua (...). Les malocas sont spacieuses, pouvant accueillir jusqu'à environ 10 familles ou environ 40 personnes (...) les maisons n'ont que deux ouvertures ou portes, qui la nuit sont recouvertes de peaux de jaguar ou d'un autre animal quadrupède. " Aujourd'hui, seuls les anciens autochtones d'Azul connaissent ce type de logement. Les Kaxarari décrivent les vieilles maisons comme suit: "Chaque vieux village avait son nom (...). Auparavant il y avait beaucoup de malocas. Il y avait une grande maloca ronde. Toute fermée, il n'avait que deux portes. Il y avait beaucoup de monde à l'intérieur. Chaque village avait de nombreuses malocas comme ça autour et au milieu se trouvait la grande cour très propre, où la fête avait lieu ").

Chamanisme

"Autrefois, il y avait un chaman pour nous guérir. Quand quelqu'un tombait malade, il suçait le corps et enlevait les pierres du corps du patient et jetait la maladie. Il priait pour que les malades guérissent. Il suçait le tabac à priser et le kupá pour guérir. Il connaissait de nombreux remèdes." de la forêt, mais maintenant il n'y a plus de chaman, tout est fini. »( Témoignage d'Anthônio Caibú, extrait de Los Kaxarari (1984) de Terri vale de Aquino ).

De même ils ne pratiquent plus le chamanisme ni les rituels traditionnels entrant dans l’activité chamanique.

La principale technique de guérison autrefois était par l’aspiration.

La boisson kupá était à l’origine d’ une pratique qui provoquait des états altérés de conscience chamanique qui donnait le vertige, des suées et ensuite la guérison venait. C’était une sorte de purification effectuée par un type de plante. Sous l’effet du kupá le chaman pouvait voir quel type de maladie ou présence spirituelle agissait sur le patient.

Article du blog en complément

Histoire du contact et lutte pour la démarcation des terres

Source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Kaxarari

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article