Parution du 1er Baromètre d’alerte sur la situation des droits humains au Brésil
Publié le 5 Février 2020
Les conclusions du Baromètre confirment une augmentation ces dernières années de la violence à l’encontre des défenseur.e.s des droits et des catégories sociales les plus exclues.
À titre d’exemple, de 2016 à 2018 :
Les victimes des féminicides ont augmenté de 29.8% .
Les victimes des violences policières ont augmenté de 47.3% .
Le nombre d’hectares de terres en conflit a augmenté de 67% .
Le nombre de personnes autochtones assassinées a augmenté de 141% .
Dans un contexte de criminalisation croissante des mouvements sociaux au Brésil, 17 organisations de solidarité internationale françaises ont décidé en décembre 2018 de former une coalition pour faire converger leurs actions en soutien aux acteurs de la société civile brésilienne qui luttent pour la démocratie dans leur pays. La Coalition Solidarité Brésil, en lien avec des organisations brésiliennes, entreprend des actions de sensibilisation, de visibilité et de plaidoyer en France et en Europe, en défense des droits, plus particulièrement ceux des groupes vulnérables.
Les organisations de solidarité internationale membres de la Coalition Solidarité Brésil sont témoins des violences que ces organisations observent ou subissent sur le terrain. Ces violences sont le fruit de dysfonctionnements structurels historiques, tels que la concentration des richesses et des ressources entre les mains d’une minorité ou les discriminations liées au genre, à l’orientation sexuelle, à la classe sociale et à la couleur de peau héritées du colonialisme et de l’esclavage. Nous constatons cependant que ces violences et attaques envers les populations les plus exclues se sont aggravées depuis la destitution de Dilma Roussef en 2016, la campagne électorale de 2018 et l’arrivée au pouvoir d’un gouvernement d’extrême droite à la tête du Brésil en janvier 2019.
Nos organisations partenaires et alliées nous ont alertées sur la détérioration de la situation de la démocratie au Brésil. Elles nous poussent à agir à leurs côtés, à rendre visibles et à dénoncer les violations des droits humains croissantes, touchant les communautés paysannes, autochtones et traditionnelles, les femmes, les populations LGBTQI+, les populations plus vulnérables de la société, le mépris pour la vie et pour l’environnement.
C’est pourquoi nous proposons aujourd’hui de relayer leur cri d’alarme, qu’il soit entendu en France et en Europe, en lançant la campagne « Le Brésil résiste. Lutter n’est pas un crime ».
Comme première étape de cette campagne, nous nous sommes dotés d’un instrument à même de nous aider à faire un état des lieux de la situation sociale du Brésil. Il s’agit d’un baromètre mesurant la pression subie par la société civile ces derniers temps et plus particulièrement ces deux dernières années.
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