Paraguay : Des indigènes demandent une action urgente de l'État face à la violence
Publié le 2 Mars 2020
Servindi, 27 février 2020 - La Fédération pour l'Autodétermination des Peuples Indigènes (FAPI) et les femmes indigènes du Paraguay (MIPY) ont fait une déclaration condamnant la violence et les crimes commis contre les indigènes au Paraguay ces derniers mois.
Par une déclaration, publiée le mardi 25 février, les organisations indigènes ont demandé au gouvernement de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ce type d'actes contre les peuples indigènes.
Dans les lettres, ils font référence au suicide présumé d'une jeune femme indigène dans le parc Bernardino Caballero de la ville d'Asunción.
Ils condamnent également le viol d'une jeune fille de la communauté guaranie Mbya, qui a été retrouvée maltraitée et abusée dans une ancienne usine de la Cervecería Paraguaya, dans la zone urbaine de la ville.
Ils ont également rappelé le cas du meurtre de l'indigène qui dormait sur un banc à un arrêt de bus dans le micro-centre de la capitale.
Demandes de justice
Dans la déclaration du MIPY, l'organisation des femmes soutient qu'il existe un groupe d'organisations racistes dans le pays qui promeuvent la violence contre les indigènes, car elles affirment qu'aucun de ces actes ne semble être occasionnel.
"Nous vivons le début de cette année 2020 avec beaucoup de douleur. Les cas de violence extrême subis par les filles, les adolescentes et les femmes indigènes sont très durs. Nous ressentons le mépris et la discrimination de la société paraguayenne et l'inaction des autorités pour que les coupables soient punis", déclare le communiqué de MIPY.
Elles ajoutent que cette situation est scandaleuse et les incite à élever la voix pour demander d'urgence que des mesures soient prises pour mettre fin à la violence, en assurant qu'ils sont confrontés à un environnement d'ethnocide.
"Nous pensons qu'il ne s'agit pas de cas isolés et que les autorités doivent enquêter sur ce qui se passe, car ils nous violent et nous tuent sans que l'État paraguayen ne se préoccupe d'enquêtes rapides et efficaces pour trouver les coupables et les punir. Nous pensons qu'ils devraient également enquêter pour savoir s'il existe une organisation ou un groupe raciste qui promeut la violence contre les indigènes, car tous ces événements ne semblent plus fortuits", peut-on lire dans la déclaration.
Pour sa part, la FAPI, qui regroupe 13 organisations de peuples indigènes du Paraguay des deux régions du pays, a exprimé son mécontentement face à l'incapacité de l'État à prendre des mesures efficaces pour garantir et soutenir les peuples indigènes.
Surtout en ce qui concerne leurs terres et territoires, où ils sont à l'abri de pressions constantes telles que la déforestation et la pollution générée par l'agrobusiness.
"Ces actes de violence ne peuvent pas passer inaperçus des autorités nationales. Nous appelons les organisations indigènes à faire entendre notre voix et à demander justice face à ces faits qui démontrent une discrimination raciale structurelle contre nous, les peuples indigènes", indique la déclaration.
Selon le Fonds pour le Développement des Peuples Indigènes d'Amérique Latine et des Caraïbes (FILAC), tant le MIPY que la FAPI ont pour principal point de départ le déplacement forcé des peuples indigènes de leurs territoires ancestraux, générant pauvreté et misère, souvent en complicité avec certains dirigeants masculins.
De même, la FILAC a indiqué que les deux organisations exigent une action immédiate des institutions chargées de garantir les droits des peuples indigènes, dans le but d'avoir une vie digne et libre de toute violence.
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Avec les informations du Fonds pour le développement des peuples indigènes d'Amérique latine et des Caraïbes (FILAC), publiées le 27 février 2020 à l'adresse suivante : https://www.filac.org/wp/comunicacion/actualidad-indigena/organizaciones-indigenas-exigen-acciones-por-parte-del-estado-ante-hechos-de-violencia/
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 27 février 2020