Rogelio
Publié le 8 Janvier 2020
Rogelio
Dans la même pension avec la même faim dans la même pièce nous vivions Rogelio et moi
Sous le même toit dans le même froid et frissonnant dans la fougère nous dormions, Rogelio et moi
Dans la même voiture, de la même femme et dans la même nuit, Rogelio et moi nous rêvions
Au même travail, avec la même sueur et le même échec, Rogelio et moi nous luttions
Tu ne te souviens pas Rogelio de la cantine du vieil Anselmo et de son accordéon
Combien de nuits notre vin était joyeux
Combien de nuits tu as joué ta musique
Combien de nuits a écouter cette chanson
Toi tu riais et moi je riais
Et le soleil nous réveillait
Remplis de vin remplis d'illusion
Tu riais de la douleur d'être froid ou chaud
S'il y avait de l'argent ou juste de la sueur.
Avec les mêmes bagages dans le même train que j'ai laissé, je suis revenu
Faire le voyage
A ta nouvelle adresse avec le même costume et la même illusion que j'avais
Je te cherchais.
Le gardien est passé par la porte de service et m'a emmené dans une chambre
De là où j'ai pu regarder
Et je t'ai vu bien habillé dans une pièce pleine de miroirs, des gens importants à côté de toi et dans ton visage l'agacement
Quand tu as été prévenu
Tu es sorti, tu m'as regardé, tu t'es souvenu de mon nom : ALLELUIA !
Et puis tu es parti.
Tu m'as laissé avec un salut, un rendez-vous dans ton bureau et une carte dans ma main
Avec ton nom bien écrit
Mais peu importe Rogelio
Ce soir, je vais à la cantine
Et au vieil Anselmo je demanderais ta chanson
A la même table, je boirais à nous deux
Et entre mille verres, je rirais de douleur
Et comme les autres nuits à entendre cette chanson
Je rirais, je rirais.
Je rirais de tes adieux à mes chaussures, de ta confusion
De ton pantalon, de ton frac, de tes miroirs et de ton salon
Et quand je te reverrais, je te dirais
Très bon après-midi. Comment vas-tu ? Et pourquoi pas ?
Je te demanderais une faveur pour dormir un peu mieux cette nuit-là.
Patxi Andión traduction carolita