Payo Grondona: El Payo (1970)

Publié le 22 Janvier 2020

Publié en 1970 par DICAP, sous le numéro DCP-9, il constitue le premier album durable de Gonzalo Grondona Farmer, plus connu sous le nom de el Payo Grondona.

Apparaissant à l'apogée de la Nueva Canción Chilienne, cette œuvre du Payo a plusieurs particularités qui la distinguent de ce qui était traditionnel dans la chanson populaire de l'époque.

La première chose qui ressort est le fait que dans une grande partie des chansons il est accompagné par un banjo, un instrument qui est étrange au contexte latino-américain, qui, même s'il avait déjà été utilisé par le chant social des Etats-Unis, où principalement Pete Seeger en a fait un élément caractéristique de sa sonorité, il n'en a pas été de même pour ces pays, où ce qui était courant était plutôt d'utiliser des instruments traditionnels, comme la guitare et/ou les instruments andins.

Selon el Payo, le banjo lui avait été donné par un "yankee", pour qu'il "se taise", et il l'accepta "à cause du cuivre". Et il en a fait bon usage.

Mais il n'y a pas que le son du disque d'El Payo qui soit différent des disques habituels de l'époque. Il est également important de souligner ses compositions, dans lesquelles, en plus du contenu plus " politique ", il a introduit de l'humour et des histoires vécues.

Comme il l'indique sur la pochette arrière de l'album, son objectif n'était pas de faire du folklore quelque chose de "compilé et de vernaculaire", mais de raconter la vie quotidienne des gens, où il y a autant de préoccupations sociales que d'histoires pleines de malice et d'humour noir. En ce sens, une chanson s'impose comme la plus réussie : "Il Bosco", qui raconte les aventures d'un couple à la recherche d'un endroit pour "s'ébattre". Cette histoire se déroule dans le secteur d'Alameda et de San Francisco, où se trouvait un lieu bohème traditionnel de Santiago : " El Bosco ", près duquel se réunissaient les prostituées et où se trouvaient quelques hôtels qui servaient de " motels " aux gens d'aujourd'hui. Bref, le couple doit supporter le désir d'"exprimer son amour", car il ne trouve pas de place disponible pour le faire (même pas à l'extérieur).

Un autre thème qui ressort, dans ce style plus humoristique (ironique), du Payo est "La conversada", thème dans lequel il est accompagné par Isabel Parra, où il rend compte d'une conversation fade entre un homme et une femme, qui est construite sur la base d'un certain nombre de lieux communs, qui peuvent être trouvés dans toute conversation de deux personnes qui se rencontrent "là-bas" (je ne pense pas qu'il y ait quelqu'un, qui n'a jamais eu une conversation de ce style).

Et enfin, on ne peut manquer de mentionner le classique "Tu m'as donné une mauvaise adresse/Me diste mal la dirección", qui selon le Payo dans ses présentations, correspond à une histoire vraie qui lui est arrivée quand il était jeune, avec une très "bonne" fille qu'il a rencontrée, qui lui a en fait donné une mauvaise adresse."

A côté de ces chansons "plus légères", l'album comprend quelques chansons à caractère directement "politique", comme "Doña Lucha por la vida", dans laquelle il raconte l'histoire d'un villageois qui vit dans un lieu déjà pris. C'est un chant dur et direct qui exprime l'idéal révolutionnaire que le Payo défendait à l'époque. Cependant, il est important de noter que cette chanson, malgré sa signification politique, ne fait pas appel au style "épique" qui était commun dans certaines chansons politiques de l'époque, mais reste fidèle à l'idée du Payo de faire une chanson "expérientielle", qui se réfère à ce qui arrive aux gens dans leur vie quotidienne.

Liste des chansons

01. Il Bosco [Gonzalo Grondona] (3:07)
02. La conversada [Gonzalo Grondona] (2:53)
03. El hombre actual [Gonzalo Grondona] (2:26)
04. La brujita [Gonzalo Grondona] (2:49)
05. El sindicato de esperadores de micros [Gonzalo Grondona] (3:36)
06. Tugar-Tugar [Gonzalo Grondona] (3:27)
07. El golpe de estado [Gonzalo Grondona] (2:05)
08. Me diste mal la dirección [Gonzalo Grondona] (2:29)
09. Doña Lucha por la vida [Gonzalo Grondona] (4:06)
10. El socio [Gonzalo Grondona] (3:05)
11. El crimen del cerro Barón [Gonzalo Grondona] (2:13)
12. Hola, oficina [Gonzalo Grondona] (2:42)

traduction carolita du site Perrerac.org sur lequel écouter l'album

Rédigé par caroleone

Publié dans #Nueva canción, #Chili, #Chanson du monde, #Chanson non crétinisante

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