Défendons l'Amazonie, la région la plus biodiversifiée du monde !
Publié le 11 Janvier 2020
Servindi, 8 janvier 2020 - Nous partageons avec vous l'éditorial de la revue Lucha Indígena, numéro 160, dirigée par le leader historique indigène et paysan Hugo Blanco Galdós.
A cette occasion, son éditorial est consacré à l'Amazonie, la région avec la plus grande biodiversité du monde, où se trouvent les tourbières, un type de zone humide acide qui stocke une abondante matière organique (carbone) et qui est en danger à cause du projet "Hidrovía Amazónica".
Ceux qui souhaitent acquérir la version imprimée peuvent la trouver aux kiosques à journaux centraux. A la fin de cette note, vous pouvez télécharger l'édition virtuelle complète en format pdf. (en espagnol)
L'éditorial est reproduit ci-dessous :
Défendons l'Amazonie, la région la plus biodiversifiée du monde !
La Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, COP25, s'est tenue du 2 au 13 décembre sous la présidence du Chili avec le soutien logistique du gouvernement espagnol. De façon scandaleuse, les peuples amazoniens n'y ont pas été invités. Cela a motivé ces peuples à tenir une réunion parallèle.
L'Association Interethnique pour le Développement de la Selva Péruvienne (AIDESEP) a présenté l'événement parallèle le vendredi 13 décembre. La manifestation intitulée " Climat, voies navigables et tourbières " s'est tenue près du lieu du Sommet des Nations Unies sur le climat (COP25).
Ont participé à la réunion des représentants d'organisations autochtones amazoniennes telles que Lizardo Cauper (AIDESEP), Jamner Manihuari de la Coordination Régionale des Peuples Autochtones (CORPI), Elizabeth Sanchez de la Fédération des Communautés Autochtones du Bas Ucayali (FECONBU), Jorge Perez de l'Organisation Régionale des Peuples Autochtones de l'Est (ORPIO), Paola Naccarato de la section péruvienne de la Wildlife Conservation Society (WCS) et Leila Rodríguez d'Amazon Watch, une organisation à but non lucratif basée aux États-Unis. Ils travaillent à la protection des forêts.
Au cours de la réunion, les participants ont pu s'informer sur les énormes quantités de carbone stockées dans les tourbières et sur les risques auxquels elles sont actuellement confrontées en raison d'activités nuisibles telles que la menace de dragage dans les rivières amazoniennes.
Mais... Que sont les tourbières amazoniennes et pourquoi sont-elles si importantes ?
Les tourbières sont un type de milieu humide acide qui stocke une abondante matière organique.
En écologie, le concept est utilisé pour décrire l'état du sol qui accumule du carbone (matière organique) sur ses terres. Elles se forment lorsque la productivité de la matière organique est supérieure à sa décomposition en raison de la saturation en eau du sol.
Eurídice Honorio, chercheur à l'Institut National de Recherche Amazonienne (IIAP) du Pérou, a expliqué que les tourbières fonctionnent comme des agents de stockage de la matière organique, devenant ainsi un facteur d'atténuation du changement climatique.
De même, la Wildlife Conservation Society (WSC) reconnaît la valeur de ces zones humides en soulignant que seules les tourbières de Loreto sont capables de stocker 90 % du carbone souterrain : " Les tourbières de Loreto contiennent une quantité estimée de 3,1 PGC (la protéine PGC-1a est le régulateur principal de la biogenèse mitochondriale), ce qui équivaut à 60 ans d'émissions nationales de CO2 d'origine anthropique ", ajoute la WSC, qui était également présente à la réunion.
Malgré leur rôle important, les tourbières d'aujourd'hui sont confrontées à un risque très élevé qui pourrait finir par affecter leur conversion et réduire leur capacité à faire face aux changements climatiques.
Par exemple, au Pérou, on essaie de construire une voie navigable en Amazonie, un projet fluvial qui, pour devenir réalité, devra draguer (le dragage est l'opération qui consiste à approfondir pour faciliter la circulation des bateaux) quatre rivières très importantes de l'Amazonie. Empêchons le Pérou de participer à cette déprédation.
Divers experts ont fait remarquer que le dragage est une activité qui pourrait finir par nuire à l'existence des tourbières amazoniennes, tandis que les peuples autochtones ont dénoncé que cela mettait en péril l'équilibre environnemental des écosystèmes amazoniens.
Pour toutes ces raisons, il est important de connaître la véritable utilité des tourbières amazoniennes et les bénéfices sociaux qui seraient perdus si elles étaient endommagées.
Les bateaux sont envoyés par des sociétés transnationales qui les utilisent pour dépraver l'Amazonie en extrayant du bois. Ces entreprises ont le soutien du dirigeant réactionnaire du Brésil, voyons comment Jair Bolsonaro, le président du Brésil, traite l'Amazonie :
Au cours des 11 premiers mois de l'année dernière, 4 878,7 kilomètres carrés de la zone de l'Amazonie brésilienne ont été détruits, tandis que dans la même période en 2019, le chiffre s'élève à 8 974,31 kilomètres carrés. La déforestation en Amazonie brésilienne a augmenté de 103,7 % en novembre 2019, par rapport au même mois de 2018, selon les estimations du Système de Détection de la Déforestation en Temps Réel (DETER) de l'Institut National de Recherche Spatiale (INPE) du Brésil.
Cette année, l'Amazonie a été au centre du débat mondial, après que des vidéos de cette région de la planète en feu ont été mises au jour, qui ont été rejetées par le président Jair Bolsonaro.
"Lucha Indígena 161" (versión PDF, español)
Traduction carolita d'un article paru sur le site Servindi.org le 08/01/2020
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