Culture zapotèque

Publié le 2 Janvier 2020

Zapotèque est une dérivation du mot Nahuatl "tzapotecah" (singulier "tzapotecatl") qui signifie "habitants de la région zapotèque" (le zapote est un arbre fruitier).
La culture s'est développée dans la vallée d'Oaxaca, dans le centre-sud du Mexique. Son territoire ressemble à un corridor flanqué de la Sierra de Juárez et de la Sierra Madre del Sur qui se termine dans l'isthme de Tehuantepec.

Répartis dans quatre zones géographiques et culturelles, les Zapotèques ont des auto-désignations différentes :

Sierra Nord "Bene xhon" "Homme zapotèque"
Vallées Centrales "Ben'Zaa" "Peuple des nuages"
Sierra Sud "Mén Diiste" "Personnes qui parlent la parole ancienne"
Isthme "Binni záa" "Personnes qui viennent des nuages"

Langue

Elle appartient à la souche Otomangue. Elle comporte un grand nombre de variantes linguistiques qui ne sont pas toujours mutuellement intelligibles. Une classification :

Régions et variantes

Sierra Nord Ixtlán, Rincón, Choapan, Cajono.  
Vallées Centrales

Mitla, Quiatoni, Zaachila.

 
Occidentales Istmo o Tehuano.  
Méridionales Amatlán, Coatecas Altas, Coatlán, Lapaguía-Guivini, Loxicha, Miahuatlán, Mixtepec, Quioquitani-Quierí, Ozolotepec, San Agustín Mixtepec, San Baltazar Loxicha, San Vicente Coatlán, Xanaguía/San Francisco Ozolotepec.  

Zone culturelle : Vallée d'Oaxaca (Mésoamérique).

Religion

C'étaient des polythéistes, adorateurs de divers dieux généralement liés à la nature qui ont influencé la vie quotidienne du peuple zapotèque. Tout au long de leur histoire, ils ont adopté des dieux d'autres cultures.

Ils croyaient que les ancêtres venaient de la terre, de grottes ou étaient des descendants d'arbres ou de jaguars qui étaient devenus des personnes. Alors que l'élite qui les gouverne descend d'êtres surnaturels qui vivent parmi les nuages, et qu'à leur mort ils retrouveront ce statut. C'est pourquoi les Zapotèques sont connus comme "Le peuple des nuages".

Ils admiraient et respectaient leurs morts, qu'ils enterraient dans des urnes faites de boue et ornées d'offrandes, puis ils venaient construire des temples funéraires. Ils les vénéraient en pensant qu'ils avaient une autre vie où leurs âmes résidaient.

Convaincus que leur destin était lié à un animal, ils pratiquaient le " Tonal " : le jour de la naissance, des cendres étaient placées autour de la hutte où résidait le nouveau-né et le lendemain l'empreinte de l'animal qui se formait serait le " totem " de l'enfant, marquant sa croissance et sa personnalité, le représentant dans sa vie.

Ils croyaient au "Nahualisme", les sorciers qui profitaient de leur "totem" pour devenir des animaux pour faire le mal la nuit.

La grande influence d'autres cultures proches dans l'espace et le temps a fait que quelques divinités d'importantes civilisations comme les Olmèques ou les Mayas apparaissent aussi dans les croyances zapotèques, avec pour  exemple Quetzalcoatl, le "Serpent à plumes".

Ils faisaient des sacrifices d'êtres humains pour adorer les dieux qu'ils représentaient dans des sculptures -en particulier des urnes-, des bâtiments et même des représentations picturales sur les murs.

Dieux principaux
Copijcha Dieu du soleil
Coqui Xee Le créateur
Cocijo Dieu de la pluie
Cozana Seigneur de la nuit
Huichana Créatrice
Pitao Bezelao Dieu de la mort
Pitao Cozobi Dieu du maïs
Pitao Peze Dieu des richesses
Pitao Zig Seigneur de la misère
Xipe Totec Dieu du printemps
Xonaxi Queculla Déesse de la mort

Activités religieuses

Xhandú, le jour des morts zapotèque

C'est une journée pour renforcer les liens affectifs avec les parents qui sont partis, c'est une journée de solidarité avec le voisin qui a vu mourir un parent : il est accompagné dans les prières, dans la préparation des tamales et devant l'autel.

Connus sous le nom de Xanduu'Yaa, dans ce rite de 9 jours, les zapotèques prient leurs morts avec un autel basé sur leur propre calendrier.

A Juchitán, Oaxaca, le peuple zapotèque commence à célébrer le jour de la visite des morts le 22 octobre et pendant neuf jours, il prie pour le reste de ses chers disparus et pour leur retour à la maison le jour de la Toussaint (1er novembre).

Guelaguetza. "Fête des Lunes de la Montagne"

Elle se tient au Cerro del Fortín, situé dans la ville d'Oaxaca, les deux lundis qui suivent le 16 juillet.

Apparemment, cette fête a son origine dans l'époque coloniale et est liée à la fête dite du Corpus Christi de l'église du Carmen Alto, un temple que les carmélites ont construit sur les pentes d'une colline que les zapotèques avaient appelée la Bella Vista, et qui était célébrée le dimanche suivant le 16 juillet et répétée huit jours plus tard dans la dite "octave".

Guelaguetza est un mot zapotèque qui désigne l'acte de participer en coopérant ; c'est un don gratuit qui ne comporte aucune autre obligation que celle de la réciprocité. La Guelaguetza des lundis de la Colline s'exprime dans l'offrande faite à la ville d'Oaxaca par des groupes représentatifs des huit régions traditionnelles : Les vallées centrales, la Sierra Juarez (Nord), La Cañada, Papaloapan, la Mixteca, la Côte, la Sierra Sud et l'Isthme de Tehuantepec. Chaque délégation présente un échantillon de son patrimoine culturel à travers des danses qu'elle exécute au son de musiques et de chants qui lui sont propres, en portant la tenue vestimentaire officielle de son peuple respectif. A la fin, chaque groupe distribue au public sa "Guelaguetza" composée d'objets caractéristiques de leurs régions respectives.

Elle est considérée comme le plus grand festival de l'état d'Oaxaca.

Bougies


Les bougies de cire ont une signification spirituelle pour la culture zapotèque, depuis les temps de la conquête, la lumière de celles-ci représente le chemin de la vie.

Après la Semaine Sainte, en mai, commence la célébration dans l'isthme de Tehuantepec appelé "Velas".

L'une des traditions les plus profondément enracinées est la " sculpture sur cire ", qui consiste en une cérémonie communautaire de fabrication des bougies à offrir au saint patron, cérémonie qui est annoncée dès le petit matin avec de la musique préhispanique de flûte et de tambour.

Ensuite, la bénédiction de l'anneau dans lequel seront placées les mèches où seront sculptées les bougies de cire.

À la fin de la cérémonie, presque toujours après midi, un repas est servi par les majordomes et une danse populaire est exécutée pour célébrer l'événement.


Les artisans de Teotitlán del Valle, Oaxaca, fabriquent des bougies pour toutes les occasions, par exemple, pour la naissance, pour le décès, pour demander en mariage et même pour les fêtes du patron, car pour eux la lumière de ces bougies les accompagne à chaque moment de leur vie.

Danse de la Plume

De la dévastatrice conquête espagnole est née une belle danse appelée "La Danza de la pluma/ Danse de la plume" ou "La Danza de la Conquista/ La danse de la Conquête", elle est aussi connue comme le dernier numéro de la Guelaguetza traditionnelle.

Cette danse d'origine aztèque-zapotèque, a été créée par les deux cultures dans le but de capter leurs connaissances sur l'univers et aussi de faire connaître le processus de la conquête. Avec une intrigue, des personnages et des parlements qui alternent avec des rôles dansés dans différents actes, montrent : la réception de Moctezuma à Cortés, Malinche comme traductrice, les batailles et les affrontements des deux armées, l'aide que Moctezuma demande aux 4 points cardinaux, la mort de Moctezuma et la fusion de deux cultures. Dans une autre section, un danseur représente le soleil exécutant des mouvements circulaires par lesquels il engage un dialogue avec les autres qui représentent les corps célestes.

Cette danse a servi à faire connaître la conquête du Mexique et, après sa création, elle s'est répandue dans toute la région de la vallée centrale.

La représentation de la Danza de la Pluma (Danse des plumes) -coiffe de plumes colorées dont sont parées les danseuses- peut durer jusqu'à trois jours, avec des intervalles de 30 minutes entre chaque acte.

 

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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