Brésil - Le peuple Tupari

Publié le 5 Novembre 2019

 

Povo tupari - Crianças tupari da aldéia de Nazaré. (Foto: Zezinho - Picasa)

 

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Rondônia et qui, comme les autres peuples de la région partage une histoire de contacts marquée par l’’exploitation et l’expropriation de la part des collecteurs d’hévéa et à partir des années 80 par les bûcherons et les mineurs.

Ces dernières années ils tentent d’inverser la situation et se battent avec d’autres peuples voisins contre l’installation du barrage sur le rio Branco.

Population : 607 personnes

Langue : tupari de la famille des langues tupi

Selon Maldi (1991), un mouvement de groupes Tupi des régions de l'Aripuanã a conduit les habitants du proto Tupari à s'établir dans les sources des rios Branco et Colorado, ainsi que dans les affluents sud du Ji-Paraná. Les Tupari se sont établis dans les affluents méridionaux du Ji-Paraná, les Kepkiriwatwat dans le rio Comemoração de Floriano, les Makurap aux sources du rio Branco et du Haut Colorado, les Wajurú dans la région des sources du Colorado et du Terebi(n)to, les Amniapá (Guaratagaja, Koaratira) sur le rio Mequens, et les Sakirap sur le rio Verde. Selon Miller (1983), en accord avec  Maldi (1991), les scissions qui ont donné lieu à l'élaboration des Tupari, Kepkiriwat, Makurap, Ajurú et Kanoé, étaient antérieurs à ceux qui ont donné naissance aux groupes "Mekens", c'est-à-dire Amniapá, Guarategajá, Koaratira et Sakirap. (Fabre  Diccionario etnolingüístico y guía bibliográfica de los pueblos indígenas sudamericanos. TUPI )

Localisation

Terres Indigènes (T.I)

T.I du rio Branco - 236.137 hectares, 679 personnes, homologuée. 7 peuples y vivent : Aikaná (langue aikaná), Arikapú (langue jabuti), Aruá (langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoê) Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari). Villes : Alta Floresta d’Oeste, São Francisco do Guaporé, São Miguel do Guaporé.

T.I du rio Guaporé – 115.788 hectares, 911 personnes, homologuée, 10 peuples y vivent : Aikaná (langue aikaná), Arikapú (langue jabuti), Aruá (langue mondé), Djeoromitxi (langue jabuti), Kanoê (langue kanoê) Makurap (langue tupari), Tupari (langue tupari), Wari (langue txapakura), Kujubim (langue txapakura), Wajuru (langue tupari). Villes : Guajará-Mirim.

329 Tuparis vivent sur la T.I du rio Bravo situé dans la municipalité de Costa Marques et 49 sur la T.I du rio Guaporé.

Première rencontre de Franz Caspar avec les Tupari. Foto: Franz Caspar, 1948

Histoire

Au début du XXe siècle il y avait environ 3000 Tuparis. Ils entrent en contact avec les blancs dans les années 1920 (Franz Ccaspar) puis ils ont des contacts intermittents avec des seringueiros et des blancs.

En 1948 Caspar en enregistre 200 et en 1955 seulement 66. Les maladies apportées par les seringueiros ont décimé le peuple. Le SPI (Service de Protection des Indiens) les avaient fait sortir de leurs villages pour travailler à São Luis et ils sont tombés malades. Plus de 400 Tuparis seraient morts sur le lieu de l’exploitation du caoutchouc.

1910 : ouverture probable du 1er centre d’extraction du caoutchouc sur leur territoire.

1927 : la société américaine Guaporé Rubber company ouvre un centre d’extraction à Paulo Saldanho.

Vers 1934 : un centre d’extraction est ouvert à São Luis en accord avec le SPI, il deviendra en 1980 le siège du poste indigène du rio Branco à l’arrivée de la Funai.

Les relations avec les producteurs de caoutchouc étaient marquées par le système de l’endettement dans lequel les indiens devenaient de fidèles serviteurs donnant leur force de travail en échange de marchandises surévaluées qui se trouvaient dans les dénommées casernes des patrons

Selon un rapport de la Funai sur la future TI de Rio Branco, il y aurait eu 86 indiens semi asservis par les patrons du caoutchouc dans la région du rio Guaporé et 68 autres travaillant dans un état de semi servitude pour un éleveur.

La Terre Indigène du rio Branco est délimitée en 1983, à cette époque-là, 7 peuples se trouvaient hors du périmètre des 240.000 hectares attribués à la réserve. Malgré l’étendue des terres délimitées un seringaliste envahisseur continuait d’exploiter le travail des indiens se trouvant sur leur propre territoire

Les Tuparis ne connaîtront la ville que vers 1987, avant cela ils ne connaissaient que la selva et les plantations de caoutchouc (cauchales). En 1988 leurs terres sont envahies par les bûcherons et des groupes de l’économie locale qui font pression sur eux pour qu’ils négocient du bois et acceptent l’exploitation minière sur leur territoire

Ressources

L’agriculture est leur principale activité productrice, elle est soumise à la division sexuée des taches : les hommes abattent et brûlent la parcelle choisie pour la plantation et ils font les trous dans lesquels les femmes mettent les graines. Ensuite ce sont elles qui récoltent, qui emmènent les produits au village dans des sacs fermés avec des fibres de palme.

Ils récoltent du maïs, 3 variétés de manioc, des arachides, de la canne à sucre, des bananes, des haricots et différentes tubercules.

La pêche est parfois pratiquée au timbo (en empoisonnant une partie de la rivière avec une liane toxique pour les poissons) mais depuis la construction de barrages hydroélectriques le poisson est devenu rare.

De même la chasse est devenue difficile en raison de la raréfaction des proies, ils chassent encore les cochons sauvages, les tatous, les pacas, les cerfs, les agoutis, les coatis, les singes ; les tortues jabotí, des oiseaux. Ils récoltent également du miel sauvage, des insectes, lézards, crabes, fruits sauvages…..

Le village

 

Foto: Lucia Mindlin Loeb, 1991

Les maisons sont constituées de paille et les murs sont en boue et en palme.

Le chef se devait de posséder de grands champs de cultures produisant beaucoup de ressources afin de pouvoir inviter des voisins dans de grandes fêtes lui apportant du prestige. C’est lui qui devait travailler le plus dans le village, se levant le premier, donnant de nombreux bons exemples afin d’être respecté.

Les maisons autrefois selon l’ethnologue Caspar étaient communautaires de forme circulaire et en dôme. Le village était constitué de 2 maisons ou malocas dont la principale pouvait contenir environ une centaine de personnes, soit 30 familles. La seconde plus petite comprenait une dizaine de familles. Entre les maisons il y avait une place avec des poulaillers et des enclos pour le bétail. Sur la place les hommes s’asseyaient sur des bancs de bois.

Foto: Lucia Mindlin Loeb, 1991

Les fêtes et la consommation de chicha

Les fêtes traditionnelles n’avaient lieu qu’une fois par an mais ils aimaient apparemment faire de nombreuses petites fêtes. Dans ces fêtes ils mangeaient de la viande de gibier et buvaient de la chicha de maïs en grande quantité ils vomissaient et rebuvaient ce qui semblait faire partie de la fête selon l’ethnologue : boire, vomir, boire, vomir jusqu’au lever du jour. Le fêtes étaient accompagnées de danses et de musique jouée avec des instruments de tacuaras.

Servant la chicha pendant une fête. Foto: Franz Caspar, 1948

Vie sociale

La règle de résidence est l’uxorilocalité, le fait que l’homme une fois marié doit aller vivre chez son beau-père et se mettre à son service pendant un certain temps.

La tenue des hommes au moment du contact

Les ornements corporels de l’homme comprenaient une feuille jaune comme cache-sexe, le nez était percé et dans la narine ils mettaient des cheveux épais ou un bâton coloré. Les lèvres étaient percées et ils y mettaient des morceaux de bois précieux ou 2 piquants de porc-épic. Les lobes d’oreilles étaient percés et ils y mettaient des perles de nacre et de verre. Ils portaient des bracelets, des colliers, des rubans de coton autour des bras et des jambes. Le corps était souvent peint de haut en bas avec des motifs de pois et de rayures noires ondulées. Certains avaient le visage peint, les cheveux étaient raides, divisés au milieu, ils atteignaient parfois l’épaule pour certains. Les sourcils, la barbe et les poils en général étaient rasés.

source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Peuples originaires, #Tupari

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