Brésil : Le barrage de résidus de la société minière d'aluminium Hydro Alunorte. Un désastre prédit ?

Publié le 28 Novembre 2019

Photo : Barcarena, Brésil, digue de retenue des résidus. REF : Pedrosa Neto

Malgré son ralentissement, l'industrie extractive a connu une croissance tant en volume qu'en gains financiers avec l'ouverture ou l'expansion de nouvelles mines et raffineries dans le monde. En ce qui concerne l'aluminium, par exemple, la croissance en termes de flux économiques exportés au Brésil est passée d'environ 129 033 tonnes en 2000 à 930 206 tonnes en 2017. (1)
 
En 2017, seulement dans l'État du Pará, au Brésil, 5 014 443 tonnes d'alumine et 208 906 tonnes d'aluminium ont été exportées du port de Vila do Conde (municipalité de Barcarena). Tout ce flux économique (exportation d'aluminium) est sous la responsabilité d'Hydro Alunorte.
 
L'usine Alunorte de Barcarena, propriété de Norsk Hydro, est considérée comme la plus grande raffinerie d'alumine au monde, en plus de posséder toutes les technologies - techniques, scientifiques, politiques et économiques - d'extraction, de production et de distribution du minerai. Cela implique une maîtrise complète de la chaîne de production de l'aluminium, de l'extraction de la bauxite à l'exportation, en passant par le raffinage de l'alumine et sa transformation en aluminium primaire et en produits laminés.
 
Norsk Hydro est une multinationale norvégienne avec 2,69 milliards d'actions émises, dont 34,7% proviennent de l'État norvégien. Parmi les autres actionnaires figurent les investisseurs State Street Bank and Trust Comp (États-Unis), Clearstream Banking (Luxembourg), HSBC Bank (Grande-Bretagne), J. P. Morgan Bank Luxembourg (Luxembourg), Banque Pictet e Cie (Suisse), J.P Morgan Chase Bank (Grande-Bretagne) et Euroclear Bank (Belgique).

Selon les données de 2017, 14 % en moyenne de la production d'Hydro Alunorte (Barcarena) est destinée au marché intérieur brésilien et les 86 % restants sont destinés à l'exportation. Actuellement, l'entreprise exporte principalement vers les marchés du Canada, de la Norvège, de l'Islande, de la Russie, des États-Unis, des Émirats arabes unis, de la Lettonie, du Japon et du Mexique. (2)
 
En 2010, Hydro a acquis les actifs de production de bauxite, d'alumine et d'aluminium de l'une des plus grandes sociétés minières du monde, Vale (pour 4,9 G$), qui recevrait 1,1 G$ en espèces et une participation de 21,6 % dans Hydro, évaluée à 3,1 G$ (3). L'acquisition comprenait l'exploitation d'une mine de bauxite à Paragominas, au Pará, une participation majoritaire dans la plus grande raffinerie d'alumine du monde, Alunorte, à Barcarena, et une participation de 51 % dans Albras, la plus grande société d'aluminium du Brésil (maintenant une coentreprise entre Norsk Hydro et Nippon Amazon Aluminum Co. Ltd).
 
En 2013, Hydro a acheté 407 122 241 actions de Vale pour 1,656 milliard de dollars US. Ainsi, la participation de 21,6 % de Vale est tombée à 2,0 % des actions autorisées et émises par Hydro. La même année, elle fusionne avec SAPA Aluminium pour une valeur équivalente de 3,381 milliards de dollars. Dans ce scénario, l'expansion des activités productives d'Hydro Alunorte a eu lieu, ainsi que l'expansion de ses barrages de déchets.
 
Que sont les barrages de rétention des déchets miniers ?
 
Pour stocker les déchets provenant de l'extraction minière, les sociétés minières construisent des barrages de rétention des déchets, aussi connus sous le nom de digues à résidus. Ces déchets contiennent de fortes concentrations de produits chimiques, en plus des dépôts de boue, des pierres broyées et de l'eau qui reste après la séparation des métaux et des minéraux. Des barrages à déchets sont construits au fur et à mesure que les gisements sont exploités et qu'ils croissent avec la mine.

La croissance de l'extraction minérale et de la production minière et métallurgique et la multiplication des barrages qui en a résulté au cours du siècle dernier se sont produites dans la même proportion que les débordements et les ruptures des barrages de déchets dans diverses parties du monde. (4) Au Brésil, le bris de barrage le plus notoire de Samarco Mineração S.A. s'est produit en novembre 2015 dans la municipalité de Mariana, dans le Minas Gerais, suivi par la catastrophe de Brumadinho en 2019.
 
Il convient également de noter les débordements consécutifs du barrage d'Hydro Alunorte à Barcarena, dans l'État du Pará, dont les points les plus dramatiques ont été les catastrophes survenues en avril 2009 et février 2018. Toutes ces pannes se sont produites à des intervalles très rapprochés et consécutifs.
 
Le rapport 2017 de l'Agence nationale de l'eau (ANA) sur la sécurité des barrages indique qu'il y a 753 barrages de confinement de déchets industriels et 790 barrages de déchets miniers au Brésil. (5)
 
Les désastres de Norsk Hydro Alunorte
 
Hydro Alunorte possède deux barrages à déchets (DRS1 et DRS 2/embargoed). Cependant, l'entreprise refuse de nommer son site de déchets comme un barrage et l'appelle un bassin ou un gisement et il ne figure donc pas sur la liste 2019 de l'Agence nationale des mines. Dans les discours et dans le processus d'autorisation environnementale lui-même, ces zones sont traitées comme des dépôts de déchets solides (DRS).
 
Ce processus d'auto-définition mené par l'entreprise a débuté avec l'inauguration d'Alunorte en 1995. Selon le rapport annuel d'Alunorte pour 2009 (l'année de la grande catastrophe causée par le débordement du barrage de retenue), la première cellule DRS a commencé en 1995, occupant environ 15 hectares. En 2009, le "barrage" occupait déjà environ 130 hectares. Lorsqu'ils ont débordé, ces déchets ont atteint les sources et le cours du rio Mucurupi, affectant directement la vie de près de 100 familles vivant dans la région et indirectement des milliers d'autres familles qui dépendent de ces rivières. Ces familles n'avaient plus d'eau à boire ou à usage domestique, et même pas la possibilité de pêcher pour se nourrir ; en outre, les puits d'eau utilisés par les familles touchées étaient également contaminés par les métaux lourds.

Un autre fait digne de mention est qu'Hydro a " profité " de l'endroit même où le débordement de 2009 s'est produit pour agrandir le DRS1, tout en planifiant l'installation d'une nouvelle structure. En ce sens, la présentation des études d'impact sur l'environnement et des rapports d'impact sur l'environnement (EIE/RIMA) finit par être une procédure administrative.
 
En 2018 (16 et 17 février), l'un des débordements s'est produit, qui a également vidé les déchets toxiques et les métaux lourds (plomb, chrome et nickel) de Hydro Alunorte. Cette catastrophe a touché des communautés (Bom Futuro, Vila Nova, Burajuba, en particulier), des cours d'eau secondaires et le fleuve Pará. Il s'agit d'un cas emblématique avec le déni systématique de l'entreprise et, dans un premier temps, de l'Etat (blâmant la forte concentration des pluies), même s'il y a eu un Terme d'Ajustement de Conduite (TAC) signé entre le Ministère Public Fédéral (MPF), le Ministère Public du Pará (MPPA) et Hydro Alunorte pour les réparations et actions de secours.
 
Les pluies excessives ont été utilisées comme argument central de l'entreprise ; une création discursive trompeuse. Les données de 1977 à 2006 de l'Entreprise de Recherches de Ressources Minérales (CPRM) le révèlent lorsqu'on les confronte aux données disponibles du Centre de PrévisionMétéo et des Etudes Climatiques (CPTEC) de l'Institut Nactonal de Recherches Spatiales (INPE), qui nous permettent de confirmer que les 16 et 17 février à Barcarena sont dans un schéma historique et que, donc, ils ne peuvent être accusés de cette catastrophe. Toutefois, il n'y a pas eu d'embargo ni d'annulation des autorisations environnementales accordées à DRS2.

Le récit a été construit selon lequel les inondations sont des "accidents normaux" ou des "catastrophes naturelles" que l'on peut comparer aux inondations et aux tremblements de terre. Cela finit par créer un événement épisodique qui fige la complexité sociale et les processus historiques, politiques et économiques de la construction des catastrophes et rend invisibles les structures et les forces du pouvoir, collaborateurs importants dans la production des catastrophes.
 
En ce sens, la catastrophe ne constitue pas seulement un élément isolé dans l'espace-temps, mais souligne la relation structurelle entre les épisodes de rupture des barrages de déchets et les cycles économiques de l'exploitation minière. En même temps, le jeu des intérêts et des associations entre l'Etat et les entreprises se révèle, avec des "discours accordés".

Les catastrophes ne sont pas dues à la négligence ou à l'erreur humaine, ni à l'échec des lois ou des systèmes, mais sont des exemples qui indiquent que les structures de contrôle environnemental accordent des "permis" pour les crimes environnementaux aux concessionnaires publics. Nous pouvons mettre en évidence les "licences de permis" suivantes :

1) dans l'Avis Technique du Secrétariat de l'Environnement et du Développement Durable (Semas) du 16 janvier 2019, qui assure que Hydro peut désormais fonctionner à 100% de sa capacité ;

2) dans la détermination du Ministère Public Fédéral (MPF), en mai 2019, de la fin de l'embargo sur la raffinerie d'aluminium d'Hydro Alunorte - la décision judiciaire a fait fonctionner l'entreprise à nouveau à 100%, alors que depuis février 2018 avec la "catastrophe" (crime) elle fonctionnait seulement à 50% ;

3) dans la pétition conjointe et protocole d'accord entre Hydro et MPF à l'expiration du DRS2 (6). Il est à noter que DRS2 a fonctionné sans permis environnemental et est situé dans une réserve écologique (zone de protection de l'environnement).

traduction carolita du bulletin n° 246 du WRM

(1) MICES - Ministerio de Industria, Comercio Exterior y Servicios. Series históricas. Acceso: 1º de diciembre de 2018.
(2) SEDEME – Secretaría de Estado de Desarrollo Económico, Minería y Energía. Comercio Exterior. Acceso: 18 de febrero de 2019.
(3) SOLSVIK, T.; MOSKWA, W. Hydro compra negócios de alumínio da Vale por US$4,9 bi. Acceso: 30 de enero de 2019.
(4) COELHO, M. C. N. et al Regiões econômicas mínero-metalúrgicas e os riscos de desastres ambientais das barragens de rejeito no Brasil. Revista da ANPEGE, v.13, n.20, p.83-108, 2017.
(5) ANA – Agencia Nacional de Aguas. Relatório de segurança de barragens 2017 (Informe sobre la seguridad de las presas). Brasilia: ANA, 2018.
(6) http://www.mpf.mp.br/pa/sala-de-imprensa/documentos/2019/peticao-conjunta-protocolo-entendimentos-hydro-mpf-desembargo-drs2/view
(7) NASCIMENTO, N. S. F.; HAZEU, M. T. Grandes empreendimentos e contradições sociais na Amazônia: a degradação da vida no município de Barcarena, Pará. Argumentum, v. 7, n. 2, p. 288-301, 2015.
(8) HAZEU, M. T. O não-lugar do outro: Sistemas migratórios e transformações sociais em Barcarena. Tesis (Doctorado en Desarrollo Socioambiental) - Universidad Federal de Pará, Núcleo de Altos Estudios Amazónicos, Belén, 2015.

Brasil: La represa de residuos de la minera de alúmina Hydro Alunorte.
¿Un desastre anunciado?


 

Foto: Barcarena, Brasil, represa de relaves. REF: Pedrosa Neto


A pesar de su desaceleración, la industria extractiva mineral ha crecido tanto en volúmenes extraídos como en ganancias financieras con la apertura o expansión de nuevas minas y refinerías a nivel mundial. Con relación al aluminio, por ejemplo, el crecimiento en término de flujos económicos exportados en Brasil aumentó de aproximadamente 129.033 toneladas en el año 2000 a 930.206 toneladas en 2017. (1)
 
En 2017, solamente en el estado de Pará, Brasil, se exportaron 5.014.443 toneladas de alúmina y 208.906 toneladas de aluminio desde el puerto de Vila do Conde (municipio de Barcarena). Todo ese flujo económico (de exportación de aluminio) es responsabilidad de la empresa Hydro Alunorte.
 
La fábrica Alunorte en Barcarena, propriedad de Norsk Hydro, es considerada la mayor refinería de alúmina del mundo, además de contar con todas las tecnologías - técnicas, científicas, políticas y económicas - de extracción, producción y distribución del mineral. Eso implica el dominio  completo de la cadena productiva del aluminio, desde la extracción de la bauxita, pasando por el refinado de la alúmina y su transformación en aluminio primario y productos laminados, hasta su exportación.
 
Norsk Hydro es una empresa multinacional noruega con 2,69 billones de acciones emitidas, 34,7% de las cuales son del Estado noruego. Entre los demás accionistas se destacan los inversores State Street Bank and Trust Comp  (Estados Unidos), Clearstream Banking (Luxemburgo), HSBC Bank (Gran Bretaña), J. P. Morgan Bank Luxembourg (Luxemburgo), Banque Pictet e Cie (Suiza), J.P Morgan Chase Bank (Gran Bretaña) y Euroclear Bank (Bélgica).
 
En base a datos de 2017, un promedio de 14% de la producción de Hydro Alunorte (de Barcarena) se destina al mercado interno brasileño y el 86% restante es destinado a la exportación. Actualmente, la empresa exporta principalmente a los mercados de Canadá, Noruega, Islandia, Rusia, Estados Unidos, Emiratos Árabes Unidos, Letonia, Japón y México. (2)
 
En 2010 Hydro compró los activos referentes a la producción de bauxita, alúmina y aluminio de una de las mayores mineras del mundo, Vale (por 4,9 billones de dólares), quien recibiría 1,1 billón de dólares en dinero y una participación de 21,6% en Hydro, valuada en 3,1 billones de dólares (3). La adquisición incluyó las operaciones de minería de bauxita en Paragominas, Pará, la participación mayoritaria en la mayor refinería de alúmina del mundo, Alunorte, en Barcarena, y la participación de 51% en la principal empresa de aluminio de Brasil, Albras (hoy una empresa conjunta entre Norsk Hydro y Nippon Amazon Aluminium Co. Ltd).
 
En 2013,  Hydro compró 407.122.241 acciones de Vale por 1,656 billón de dólares. De esa forma la participación de 21,6% de Vale cayó a  2,0% de las acciones  autorizadas y emitidas por Hydro. Ese mismo año se fusionó con SAPA Aluminium por un valor equivalente a 3,381 billones de dólares. En ese escenario ocurrió la expansión de las actividades productivas de Hydro Alunorte y también la de sus represas de residuos.
 
¿Qué son las represas de retención de residuos mineros?
 
Para almacenar los residuos de la extracción de minerales, las empresas mineras construyen las llamadas represas de retención de residuos, conocidas también como represas de relave. Esos residuos contienen altas concentraciones de productos químicos, además de depósitos de barro, piedras finalmente molidas y agua que permanece después de que los metales se separan de los minerales. Las represas de residuos se construyen a medida que se van explotando los depósitos y crecen con la mina.
 
El crecimiento de la extracción de minerales y la producción minero-metalúrgica y la consiguiente multiplicación de las represas a lo largo del último siglo ocurrieron en la misma proporción que los desbordes y roturas de represas de residuos en diversos lugares del mundo. (4)  En Brasil la rotura de represa más notoria, de la  empresa Samarco Mineração S.A., ocurrió en noviembre de 2015 en el municipio de Mariana, en Minas Gerais, seguida del desastre de Brumadinho en 2019.
 
También se destacan los consecutivos desbordes de la represa de residuos de la empresa Hydro Alunorte en Barcarena, estado de Pará, cuyos puntos más dramáticos han sido los desastres ocurridos en abril de 2009 y febrero de 2018. Todas esas roturas sucedieron en intervalos muy próximos y consecutivos.
 
El Informe de Seguridad de Represas de 2017 de la Agencia Nacional de Aguas (ANA) señala que existen 753 presas de contención de residuos industriales y 790 de desechos mineros en Brasil. (5)
 
Los desastres de Norsk Hydro Alunorte
 
Hydro Alunorte posee dos presas de residuos  (la DRS1 y la DRS 2/embargada). Sin embargo, la empresa se niega a denominar su lugar de desechos como una represa y lo denomina cuenco o depósito y, por lo tanto, no aparecen en la lista de la Agencia Nacional de Minería de 2019. En los discursos y en el propio proceso de autorización ambiental, estas áreas son tratadas como Depósitos de Residuos Sólidos (DRS).
 
Este proceso de auto-definición realizado por la empresa comienza con la inauguración de Alunorte en 1995. Según el informe anual de Alunorte de 2009 (año del gran desastre provocado por el desborde de la represa de desechos), la primera célula del DRS se inició en 1995, ocupando aproximadamente 15 hectáreas. En 2009 la “represa” ya ocupaba cerca de 130 hectáreas. Al desbordarse, esos desechos llegaron a las nacientes y al curso del río Mucurupi, afectando directamente la vida de casi 100 familias que viven en la zona e indirectamente a miles de otras familias que dependen de los ríos. Esas familias se quedaron sin agua para beber ni para uso doméstico, e incluso sin poder pescar para alimentarse; además, los pozos de agua que utilizaban las familias damnificadas fueron también contaminados con metales pesados.
 
Otro hecho que merece destacarse es que Hydro “aprovechó” la propia zona donde ocurrió el desborde de 2009 para expandir el DRS1, mientras que planificaba instalar una nueva estructura. En ese sentido, la presentación de Estudios del Impacto Ambiental e Informes del Impacto Ambiental (EIA/RIMA) terminan siendo procedimientos administrativos.
 
En 2018 (16 y 17 de febrero) ocurrió uno de los desbordes que además vació desechos tóxicos y metales pesados (plomo, cromo y níquel) de Hydro Alunorte. Este desastre alcanzó comunidades (Bom Futuro, Vila Nova, Burajuba, particularmente), cursos de agua secundarios y el río Pará. Es un caso emblemático con la negación sistemática de la empresa y en primer momento del Estado (culpando la alta concentración de lluvias), incluso habiendo un Término de Ajuste de Conducta (TAC) firmado entre el Ministerio Público Federal (MPF), el Ministerio Público del estado de Pará (MPPA) e Hydro Alunorte para reparaciones y acciones de emergencia.
 
Las lluvias excesivas se usaron como pieza central argumentativa de la empresa; una creación discursiva engañosa. Los datos de 1977 a 2006 de la Empresa de Investigación de Recursos Minerales (CPRM) revelan eso al ser confrontados con los datos disponibles del Centro de Previsión del Tiempo y Estudios Climáticos (CPTEC) del Instituto Nacional de Investigaciones Espaciales (INPE), que nos permiten afirmar que las lluvias de los días 16 y 17 de febrero en Barcarena están dentro de los patrones históricos y que, por eso, no puede "culpárselas" por el desastre. No obstante, no hubo embargo ni cancelamiento de las autorizaciones ambientales concedidas al DRS2.
 
Se construyó la narrativa de que los desbordes constituyen "accidentes normales" o "desastres naturales" que pueden compararse con las inundaciones y los terremotos. Con eso se termina creando un evento episódico que congela la complejidad social y los procesos históricos, políticos y económicos de la construcción del desastre e invisibiliza las estructuras y fuerzas de poder, colaboradores significativos en la producción de desastres.
 
En ese sentido, el desastre no constituye simplemente un elemento aislado en el espacio-tiempo sino que señala la relación estructural entre los episodios de rotura de las represas de desechos y los ciclos económicos de la minería. Al mismo tiempo se revela el juego de intereses y asociaciones entre el Estado y las empresas, con “discursos afinados”.

Los desastres no se deben a negligencias o errores humanos ni tampoco a fallas de leyes o sistemas, sino que son ejemplos que indican que las estructuras de control ambiental otorgan “licencias de permiso” para delitos ambientales a empresas concesionarias del Estado. Podemos destacar las siguientes “licencias de permiso”: i) en el Parecer técnico de la Secretaría de Medio Ambiente y Sustentabilidad (Semas), el 16 de enero de 2019, que asegura que Hydro ya puede operar al 100% de su capacidad; 2) en la determinación del Ministerio Público Federal (MPF), en mayo de 2019, del fin del embargo de la refinería de aluminio Hydro Alunorte - la decisión judicial hizo que la empresa volviera a operar al 100%, siendo que desde febrero de 2018 con el "desastre" (delito) estaba funcionando apenas al 50%; 3) en la Petición conjunta y Protocolo de Entendimientos entre Hydro y el MPF sobre el fin del embargue de DRS2 (6). Cabe destacar que la DRS2 funcionaba sin licencia ambiental y se encuentra dentro de una reserva ecológica (área de protección ambiental).

 

Una cadena de desastres y delitos ambientales anunciados
 
Históricamente, estos delitos y contaminaciones ambientales van acompañados de otros desastres. Estos desastres refieren al aumento de las expropiaciones (desposesiones/despojos forzados), en virtud de las instalaciones y expansiones de industrias y grandes agentes económicos, que de por sí son “desastres” que contribuyen directamente a la degradación de la vida en el municipio de Barcarena. (7)
 
En estas áreas (expropiadas) por el desastre de 2018 de Hydro Alunorte “existía toda una compleja estructura social compuesta de un sinnúmero de comunidades rurales, con una población nativa, ligada por fuertes lazos de parentesco y religiosidad, practicantes de la pesca, caza y recolección, además de pequeños cultivos de subsistencia.” (8)
 
Estos nuevos desastres están relacionados con 1) (nuevas) expropiaciones/ despojos; 2) deforestación; 3) contaminación de ríos; 4) impedimento de la  actividad artesanal y económica pesquera; 4) uso privado de calles y carreteras; 5) aumento de la prostitución y movilidad del empleo (estrangulando los sectores educativo y de salud); 6) generación de dependencia de empleos temporarios; 7) conflictos territoriales (familiares y entre comunidades); 8) especulación de tierras e inmobiliaria; 9) aumento de la violencia urbana.
 
Paralelamente, se empequeñece (inferioriza) al pequeño productor rural (y su migración a la ciudad), se desaparecen historias/vidas y se violan derechos humanos, étnicos y territoriales. Estas violaciones vienen ocurriendo mediante la naturalización de las violaciones de derechos, que invisibilizan y permiten legitimar la dominación social de sistemas y políticas capitalistas opresivas. Por consiguiente, se asfixian las historias y memorias construidas: de huertas, jardines, pesca y “baños” en el río y creencias y simbologías.
 
Jondison Rodrigues y Marcel Hazeu,
Grupo de Estudio Sociedad, Territorio y Resistencia en la Amazonía (GESTERRA) - Universidad Federal de Pará

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