Brésil – Le peuple Tumbalalá

Publié le 16 Octobre 2019

Toré no terreiro da Missão Velha. Foto: Ugo Maia, 2001.

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état de Bahía et qui est reconnu officiellement comme peuple indigène en décembre 2001 après une mobilisation débutée à la mi 98 visant l’adoption de projets d’articulation collective gravitant autour de l’histoire d’un destin et d’une origine commune des personnes formant aujourd’hui une communauté aux frontières sociales en cours et non encore en place.

Population : 1195 personnes (2014)

Le nom

Tumbalalá dérive d’une expression africaine « tumba  là et ici », qui est un chant de capoiera.

Langue : portugais. Aucune preuve linguistique de l’utilisation de fragments d’un lexique pouvant se référer à une langue indigène antérieure.

Localisation

Ils occupent l’ancien territoire des missions autochtones de la colonisation portugaise dans le nord de l’état de Bahía entre les municipalités de Curaça et Abaré à la frontière avec le Pernambuco et les rives du São Francisco , y compris le petit village de Pambú, l’île d’Asunción et la ville de Cabrobó.

Une Terre Indigène (T.I)

T.I Tumbalalá, 44.978 hectares, 1195 personnes, identifiée et approuvée par la Funai mais sujet à contestation.

caatinga Por Arturalveees - Obra do próprio, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=60362672

Le paysage autour de Pambú est dominé par la caatinga hyper xérophile et le rio São Francisco. Le climat est semi-aride et l’activité agricole souvent développée avec des techniques d’irrigation « humide » visant à la culture du manioc, des haricots et des oignons.

La saison des pluies se situe de décembre à mars, c’est là où les arbustes portent des fleurs et des fruits et où les pâturages naturels apparaissent en grand nombre pour y faire paître des chèvres et des bovins élevés en liberté dans la caatinga.

Il y a une petite production de fromage et de lait qui permet de renforcer le budget des familles.

Dans la végétation le jurema est l’arbre qui occupe la place centrale dans le système religieux indigène.

La pêche ne participe plus de façon significative à l’économie nationale locale mais le fleuve pour autant offre encore une variété de poissons, c’est aussi l’habitat des alligators, des capybaras, des tortues.

Histoire

L’arrière-pays de la vallée du rio São Francisco a été colonisée par des agriculteurs ayant reçu des terres pour élever du bétail au XVIIe siècle. Les missionnaires jésuites et autres colonisent ensuite les villages. La colonie de Pambú existait en 1671 et entre 1680/1701 elle était administré par des carmélites. Les Tumbalalá appartenaient autrefois au village de Pambú dans l’arrière-pays de Rodelas à Bahía. Ils étaient liés aux Kariri et aux Procás. La communauté a formé les anciens peuples indigènes dans le cadre d’un processus d’intégration des familles qui se sont mariées au fil du temps entre groupes ethniques. Des personnes et des familles ont été déplacées dans l’arrière pays du São Francisco puis sont devenues des communautés isolées pour former de nouvelles entités sociales comme les Tumbalalá et les Truká. Leur lien avec les Truká a eu lieu quand le dirigeant Acilao Cirriaco da Lluz a promis après que soit résolu la reconnaissance des Truká que le combat commencerait aussi pour les Tumbalalá. Ils ont décidé de se battre pour leur reconnaisse officielle. Leurs revendications auprès de la Funai remontent à 1998.

Organisation sociale

Elle a tendance à suivre l’organisation régionale mais leur nouvelle organisation politique suit les traces de l’institution de personnalités de chef et de chaman. Le rôle du chef est de s’occuper des intérêts collectifs mais celui-ci ne tient pas une grande importance dans la sphère domestique des familles, n’agissant qu’en tant que représentant extérieur et principal articulateur interne de la mobilisation collective.

Toré no terreiro do São Miguel. Foto: Ugo Maia, 1998.

Dans l’organisation politique des Tumbalalá il faut comprendre le rôle que tient l’activité rituelle du Toré ce culte complexe destiné aux Enchantés (Encantados) et qui organiser les relations de représentation de l’univers indigène du Nordeste brésilien. Le Toré constitue le noyau dur de l’altérité de l’univers indigène des groupes indigènes de la région en plus d’être leur principal espace de développement des relations interethniques. C’est à travers l’espace du Toré que les Tumbalalá ont construit leur histoire en tant que communauté d’identité indigène distincte des autres voisines avec lesquelles ils entretiennent des relations. Le Toré leur a permis de participer aux circuits régionaux, d’échanges rituels et politiques.

Système rituel

Leur système rituel repose sur le culte des Enchantés et l’utilisation d’un type de jurema (pithecellobium diversifolium ou mimosa artemisiana) à partir duquel ils élaborent une boisson qui est ingérée pendant le rituel du Toré.

source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Tumbalalá

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