Amazonie en flammes ? Une thérapie du choc

Publié le 3 Septembre 2019

Il est urgent d'éteindre les incendies actuels en Amazonie, en Afrique..., dans les décharges urbaines... Mais surtout, il est urgent d'éteindre le feu du confort urbain et de la consommation qui nous entoure. Il est urgent d'aimer la Terre et la forêt, mais pas dans le confort de l'asphalte, bienvenue dans l'éthique et l'esthétique rurale ! 

Par Ollantay Itzamná

2 septembre 2019 - Dans les sociétés ou communautés digitales, il semble que l'éthique et l'esthétique soient définies par les écrans du Smartphone, de l'iPhone... qui fixent et favorisent le bien et le beau pour chaque communauté numérique. Ces médiations technologiques, aujourd'hui converties en "sources" de vérités presque infaillibles, nous rapprochent de la réalité, mais nous en éloignent aussi irrémédiablement, nous rendant irrémédiablement "sociétés croyantes" irréfléchies.

Le récent "phénomène numérique" de l'Amazonie en flammes", qui a activé en nous la haine, les mythomanes, les "écologistes/anges du canapé en cuir",.... sont une confirmation que l'humanité se tourne vers l'émotion euphorique aveugle et virale.

Ce que nous ne savons pas sur l'Amazonie


Il n'y a pas d'Amazonie sans feu. Pour ceux d'entre nous qui cultivent et vivent traditionnellement en Amazonie et aux alentours, l'utilisation du feu pour cultiver les sols fait partie de nos cultures. Sans abattage, sans brûlis, Il n'y a pas de nourriture, pas de viande. Ni pour nous des campagnes, ni pour les citoyens. Il n'y a pas d'Amazonie idyllique sans feu. Il n'y a pas d'Amazonie sans peuples autochtones.

L'Amazonie est un territoire disputé. Ceux qui ont commencé avec "l'illusion d'un développement sans limites" connaissaient et connaissent les réserves vitales que l'Amazonie conserve. En ce sens, l'Amazonie a été, est et sera toujours un territoire assiégé et en conflit permanent à cause de son mauvais développement.

Générer/appliquer des thérapies de choc environnemental "planétaire" pour prendre le contrôle de l'Amazonie était et est une constante des transnationales et des dirigeants de ses sièges sociaux, non pas tant le désir d'éteindre le feu de l'Amazonie que l'obsession de prendre l'eau... ! Dans les manuels scolaires des Etats-Unis, depuis le siècle dernier, on enseigne que "l'Amazonie est un territoire international".

Il n'y a pas d'Amazonie sans peuples autochtones. Une autre des intentions perverses de ceux qui promeuvent la thérapie de choc de "l'Amazonie en flammes" est de nous expulser ou de nous enfermer vers les peuples indigènes qui cohabitent en Amazonie et aux alentours. Une fois qu'ils auront réussi à déclarer l'Amazonie zone protégée sous l'autorité d'organisations internationales et d'ONG, ils feront valoir : " Les populations primitives détruisent les forêts et les écosystèmes. Par conséquent, les populations nomades ou semi-nomades des populations indigènes qui survivent encore aux maladies propagées par les "civilisés" doivent abandonner l'Amazonie, ou accepter d'être "stables" dans des réserves surveillées.

Il n'existe pas de taxonomie complète de l'Amazonie. Après les océans, l'Amazonie est un écosystème encore inconnu de la science moderne. Il n'existe donc pas de classification précise ou complète de la Vie et des écosystèmes qui y cohabitent. Des espèces de faune et de flore y sont apparues et ont disparu sans attendre d'être connues ou classées. Par conséquent, personne ne connaît avec certitude l'ampleur de l'impact de l'incendie actuel en Amazonie.

L'Amazonie est plus que de la poésie. L'identité et l'histoire de la Terre Mère sont faites de changements incommensurables. Incendies, tremblements de terre, fractures... Les humains sont un instant de cette identité/histoire. Par conséquent, ne cherchons pas à sauver la Terre Mère et l'Amazonie, mais à les aimer tels qu'ils sont. Cela implique de nous réenchanter avec notre Mère la Terre. Initier l'abandon de l'asphalte et du pétrole, et faire le chemin du retour à la terre et au champ. Aimer l'Amazonie, c'est abandonner notre mode de vie urbain insoutenable et commencer à aimer l'esthétique terrestre.

Au cours des derniers siècles, la modernité a brûlé de nombreuses forêts amazoniennes. Les deux tiers de la surface de la terre ont été brûlés à la recherche du confort de la vie urbaine moderne. Bien sûr, il n'y avait toujours pas de Smartphone ou d'iPhone, alors peut-être que nous ne voulions même pas en entendre parler. Il n'y a pas de plus grand feu planétaire que la "civilité" du pétrole qui nous alimente.

Il est urgent d'éteindre les feux actuels de l'Amazonie, de l'Afrique..., des décharges urbaines... Mais surtout, il est urgent d'éteindre le feu du confort urbain et de la consommation qui nous entoure. Il est urgent d'aimer la Terre et la forêt, mais pas dans le confort de l'asphalte, bienvenue dans l'éthique et l'esthétique rurales ! 

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*Ollantay Itzamná est un défenseur latino-américain des droits de la Terre Mère et des droits humains. 

traduction carolita d'un article paru sur le site d'Ollantay Itzamná le 02/09/2019

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #PACHAMAMA, #Amazonie, #Incendies

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