Greenpeace : les dramatiques images des incendies en Amazonie

PAR RHETT A. BUTLER le 27 août 2019 | Traduit par YOLANDA ÁLVAREZ

• Les photographies montrent des terres agricoles, des pâturages et des forêts en feu dans les États de Rondônia, Mato Grosso et Pará, au Brésil.
• Selon Greenpeace, un quart des points critiques enregistrés la semaine dernière se trouvaient dans des zones de conservation officiellement reconnues ou des territoires autochtones.

Le 25 août, Greenpeace Brésil a publié des photographies dramatiques des incendies de forêt pluviale qui ravagent actuellement l'Amazonie brésilienne.

Les images montrent des terres agricoles, des pâturages et des forêts dans les états de Rondônia, Mato Grosso et Pará en flammes. Certains des incendies semblent brûler des forêts avec une structure de couverture bien développée, ce qui suggère que les forêts à forte teneur en carbone et la biodiversité sont directement affectées par les incendies.

Greenpeace indique que sa propre analyse spatiale indique que 15 749 des 23 006 éclosions majeures enregistrées en Amazonie au cours des 20 premiers jours d'août se sont produites dans des régions qui, en 2017, étaient des selvas. Selon le groupe, un quart des principaux centres d'intérêt enregistrés à la mi-août se trouvaient dans des zones de conservation ou des territoires indigènes officiellement reconnus.

Ces résultats fournissent une preuve supplémentaire que les incendies ont été causés intentionnellement dans le but d'abattre les forêts. La semaine du 12 août, une étude publiée par IPAM Amazonia, un groupe de recherche brésilien, a révélé que les 10 municipalités amazoniennes qui ont connu le plus grand nombre d'incendies cette année sont aussi celles qui ont connu les taux les plus élevés de déforestation.

"Ces municipalités sont responsables de 37 pour cent des départs de feu et de 43 pour cent de la déforestation enregistrée jusqu'en juillet ", indique le rapport de l'IPAM. "Cette concentration d'incendies de forêt dans des zones récemment déboisées avec une sécheresse marginale représente une forte indication du caractère intentionnel des incendies."
 

Le groupe a directement blâmé les politiques du président Jair Bolsonaro, qui a ouvertement critiqué les efforts de conservation en Amazonie tout en encourageant les éleveurs, les agriculteurs, les bûcherons et les mineurs à défricher les forêts.

"Il est urgent et nécessaire de mettre fin à ce cercle vicieux tant que nous en avons encore le temps ", a déclaré Danicley Aguiar, défenseur de l'Amazonie pour Greenpeace Brésil, dans une déclaration. "Lors d'un survol le 23 août dernier, nous avons vu les conséquences de l'agenda anti-environnemental du gouvernement Bolsonaro : de vastes zones déboisées, entourées de fumée, montrent l'avancée de l'agriculture industrielle dans la selva. Contrairement à ce que prétend le gouvernement Bolsonaro, la vague d'incendies qui ravage l'Amazonie est liée à une augmentation de la déforestation dans la région."

Déboisement cumulé jusqu'en juillet pour chaque année à partir de 2008 selon le système DETER de l'INPE. Notez que le graphique passe de DETER à DETER-B en août 2016.

Les données du gouvernement brésilien montrent que la déforestation en Amazonie a augmenté de 57% à la fin juillet. Le défrichement de la forêt a explosé en juillet lorsque plus de 2092 kilomètres carrés ont été défrichés - une superficie 35 fois plus grande que celle de Manhattan. C'était le mois où la déforestation a été la plus importante en plus de 12 ans.

Après la publication de ces informations, Bolsonaro a renvoyé le directeur de l'agence spatiale brésilienne INPE et a exigé le droit de "réviser" les données sur la déforestation avant leur publication, faisant craindre que son administration puisse manipuler les données. Depuis lors, l'INPE n'a plus publié de données sur la déforestation.

L'augmentation de la déforestation combinée à la fumée des incendies a suscité l'indignation mondiale, y compris des manifestations de rue, des appels au boycott des entreprises et des produits brésiliens, et la condamnation des dirigeants mondiaux. L'UE a menacé d'annuler un accord commercial important sur cette question.

La pression sur Bolsonaro semble augmenter. A la fin de la semaine du 12 août, il a rétracté certaines de ses affirmations les plus farfelues et les plus incendiaires - selon lesquelles les ONG auraient déclenché des incendies pour aggraver la situation - et mobilisé des milliers de soldats pour combattre ces incendies. Mais il n'a pas encore annoncé les mesures politiques qui seraient nécessaires pour régler le problème à long terme. Cela a conduit Greenpeace à exploser contre le président.

"Les incendies qui dévastent l'Amazonie détruisent également l'image du Brésil sur la scène internationale ", a déclaré Márcio Astrini, coordinateur des politiques publiques pour Greenpeace Brésil, dans une déclaration. "Même les secteurs de l'agro-industrie admettent déjà que les politiques anti-environnementales du gouvernement peuvent causer des dommages économiques. En attendant, Bolsonaro n'annonce aucune mesure concrète pour lutter contre la déforestation. Il semble plus soucieux de se sauver lui-même que de sauver la selva.

"La selva a ses limites et nous nous en approchons dangereusement. De plus, la déforestation ne fait que nuire à l'économie brésilienne, au climat de la planète et met en danger la faune et la flore et la vie de milliers de personnes. Agir pour mettre fin à la déforestation doit être l'objectif de chacun et une obligation pour ceux qui dirigent le pays."

Photos des incendies dans la forêt amazonienne

NOVA BANDEIRANTES, MATO GROSSO

Carte de Global Forest Watch montrant la perte de couvert forestier au cours de la dernière année dans la région de Nova Bandeirantes, Mato Grosso.

Carte de Global Forest Watch montrant les points chauds de feu MODIS et VIIRS du 16 au 22 août 2019 dans la région de Nova Bandeirantes, Mato Grosso.
 

NOVA BANDEIRANTES, MATO GROSSO, BRÉSIL. Vue aérienne des zones brûlées dans la forêt amazonienne, dans la ville de Nova Bandeirantes, État du Mato Grosso. (Photo : Victor Moriyama / Greenpeace)

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PORTO VELHO, RONDONIA

Carte de Global Forest Watch montrant la perte du couvert forestier au cours de la dernière année dans la région de Porto Velho, Rondônia.
 

Carte de Global Forest Watch montrant les points chauds d'incendie MODIS et VIIRS du 16 au 22 août 2019 dans la région de Porto Velho, Rondônia.

PORTO VELHO, RONDONIA, BRESIL Vue aérienne des zones brûlées dans la forêt amazonienne, dans la ville de Porto Velho, dans l'état de Rondonia. (Photo : Victor Moriyama / Greenpeace).

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CANDEIRAS DO JAMARI, RONDONIA

Carte de Global Forest Watch montrant la perte du couvert forestier au cours de la dernière année dans la région de Candeiras Do Jamari, Rondonia. 

Carte de Global Forest Watch montrant les points chauds de feu MODIS et VIIRS du 16 au 22 août 2019 dans la région de Candeiras Do Jamari, Rondônia. 
 

CANDEIRAS DO JAMARI, RONDONIA, BRÉSIL : Vue aérienne d'une grande zone brûlée dans la ville de Candeiras do Jamari dans l'état de Rondônia. (Photo : Victor Moriyama / Greenpeace).

Candeiras do Jjamari, Rondônia  PLUS d'images

COLNIZA, MATO GROSSO

Carte de Global Forest Watch montrant la perte de couvert forestier au cours de la dernière année dans la région de Colniza.

Carte de Global Forest Watch montrant les points chauds d'incendie MODIS et VIIRS du 16 au 22 août 2019 dans la région de Colniza.

COLNIZA, MATO GROSSO, BRESIL Vue aérienne des zones brûlées dans la forêt amazonienne, dans la ville de Colniza, dans l'état du Mato Grosso. (Photo : Victor Moriyama / Greenpeace).

traduction carolita d'un article paru sur Mongabay latam le 27 août 2019

Greenpeace: las dramáticas imágenes de incendios en la Amazonía

Las imágenes muestran tierras agrícolas, pastos y bosques en los estados de Rondonia, Mato Grosso y Pará en llamas. Algunos de los incendios parecen estar quemando selvas con una estructura de ...

https://es.mongabay.com/2019/08/incendios-en-la-amazonia-greenpeace-fotos-brasil/