Colombie - Déclaration d'urgence humanitaire par et pour les peuples autochtones
Publié le 11 Août 2019
par ONIC dans Comunicados ONIC 09 août 2019
L'ONIC à la tête de l'Assemblée Nationale des Autorités
Déclare l'urgence humanitaire déclarée face au génocide autochtone en Colombie
NOUS EXIGEONS DES GARANTIES POUR LA VIE ET LES TERRITOIRES EN COLOMBIE
#QuePareElGenocidio (que cesse le génocide)
En Colombie, il y a 102 peuples indigènes, dont 8 en isolement volontaire ; 70 sur les 102 en grave risque d'extermination physique et culturelle, dont 39 en risque imminent d'extinction selon la Cour constitutionnelle, avec eux nous perdons la connaissance et le sens de la relation avec la Terre Mère, la mémoire, les racines, l'avenir !
Plus de 750 dirigeants ont été assassinés en Colombie depuis la signature de l'accord de paix, dont 45 % appartiennent aux peuples ethniques, dont 158 dirigeants autochtones et 94 indigènes du gouvernement du président Ivan Duque.
#QueCesseLeGénocide clamons nous tous et toutes !!
Bogota - Colombie, 9 août 2019. Journée internationale des peuples autochtones, année internationale des langues autochtones.
Les Autorités Indigènes de l'Organisation Nationale Indigène de Colombie - ONIC appartenant à ses 50 organisations affiliées dans l'exercice de l'autonomie gouvernementale, avec la protection de nos ancêtres et en respectant les Principes d'UNITÉ, TERRITOIRE, CULTUREL et AUTONOMIE nous nous voyons dans l'obligation éthique et politique de déclarer la situation de l'urgence humanitaire, chez tous les peuples autochtones de Colombie, le génocide systématique et continu qui, jusqu'à présent, en un an de gouvernement, a déjà fait 94 frères dirigeants et dirigeantes assassinés dans le régime actuel, qui a également cherché à démanteler les droits fondamentaux des peuples, qui a eu des conséquences sociales et économiques pour l'ensemble des peuples autochtones du pays ; Il est donc nécessaire de faire appel à des causes communes, au-delà des différences et des particularités qui nous caractérisent, pour consolider les efforts de soin, de lutte, de résistance et de défense des territoires, de Vie et Paix.
Actuellement, nous sommes confrontés à une augmentation de la demande de matières fossiles et de biens communs naturels pour la production et la consommation d'énergie dans les pays développés "en échange de promesses de bien-être et de développement des peuples, le renforcement des économies illégales ; et le Plan National de Développement (PND) de l'actuel Président Iván Duque Márquez dans lequel les mécanismes institutionnels et les itinéraires bureaucratiques sont conçus à travers la formulation de politiques publiques en faveur des Sociétés Transnationales qui génèrent de graves atteintes aux communautés et ne répondent pas pleinement aux exigences des 216 accords conclus dans le cadre de la consultation et du consentement libre, préalable et informé.
La situation humanitaire et la stratégie de dépossession territoriale dans laquelle vivent nos peuples autochtones en Colombie ne suscitent pas d'attentes. 533 actes de victimisation contre les peuples autochtones et 18 888 actes dans le Gouvernement d'Ivan Duque, principalement dans le Pacifique colombien, dans les départements du Cauca 1692, Nariño 1 346, Valle del Cauca 899 ; et surtout dans le Département du Chocó avec 31 046 actes de victimisation.
Nous continuons d'assister à des affrontements entre des acteurs armés dans les territoires autochtones qui provoquent des déplacements et des enfermements quotidiens avec les peuples Embera et Waunaan dans le département du Chocó, à la frontière avec le Panama ; à des assassinats et des enfermements systématiques du peuple autochtone Awá dans le Nariño, à la frontière avec l'Équateur ; Des Alertes au déplacement à Antioquia, Risaralda, Valle del Cauca et Norte de Santander ; des assassinats et des menaces continues contre les dirigeants indigènes du département du Cauca, en particulier les autorités, les gouverneurs, les gardes et les médecins traditionnels, rendant la situation de l'extermination physique et culturelle plus complexe.
DEPUIS LE PROPRE GOUVERNEMENT
Nous, peuples autochtones, avons gouverné nos territoires ancestraux pendant des milliers d'années, à partir de l'exercice de notre propre gouvernement, basé sur la loi de l'origine, la loi naturelle, le droit supérieur ou propre, basé sur le respect pour chaque culture.
L'exercice de l'autonomie gouvernementale implique le maintien de l'équilibre et de l'harmonie des peuples et communautés autochtones sur les territoires, entre autres, à travers leurs propres systèmes et les pouvoirs juridictionnels des autorités. L'administration de sa propre justice fait partie de ce droit, ayant ses propres préceptes, objectifs, fondements, caractéristiques, systèmes et principes.
En vertu de cette autorité et en invoquant le caractère de la nation colombienne qui reconnaît la diversité ethnique et culturelle ; gouvernée par un État social de droit pluraliste, décentralisé ; qui reconnaît la différence de chaque peuple, DÉCIDE de déclarer la situation d'urgence humanitaire qui nous donne le pouvoir de faire tout ce qui est possible sur le plan spirituel, ce qui est acquis légalement et ce qui est donné sur le plan culturel pour garantir la vie des peuples indigènes dans l'exercice de ce pouvoir :
PREMIÈREMENT : Exiger de l'État colombien qu'il arrête l'hémorragie des peuples autochtones qui est configurée dans un GÉNOCIDE et qu'il adopte les mesures nécessaires pour surmonter la grave situation d'urgence humanitaire, sociale, économique et culturelle que connaissent tous les peuples autochtones de Colombie.
DEUXIÈMEMENT : Demander à la communauté internationale d'agir en tant que garants et superviseurs pour surmonter la grave situation d'urgence humanitaire, sociale et économique que connaissent tous les peuples autochtones de Colombie. Nous avons besoin d'être accompagnés dans une mission de vérification du génocide physique et culturel des peuples autochtones sur le territoire pour témoigner directement de toutes les affectations qui y sont vécues, à cause du conflit armé, de l'extractivisme et des politiques de "développement" de l'État. En même temps, nous exigeons la convocation d'un Conseil de sécurité dans le Pacifique auquel participent le Conseil de sécurité de l'ONU, le Ministère de la défense, le Ministère de l'intérieur, le Bureau du Procureur général, le Bureau du Médiateur, l'Unité nationale de protection, les bureaux du maire, les bureaux du gouverneur et nos autorités et les organisations locales, régionales et nationales.
TROISIÈMEMENT : Demander aux peuples autochtones d'approfondir les actions qui permettent de renforcer l'exercice de l'autonomie gouvernementale dans les territoires, la mise en œuvre du chapitre ethnique pour la paix, les accords signés dans les Mingas et dans le DPN. Consolider des alliances stratégiques avec d'autres processus d'organisation sociale pour relever ensemble les défis de réorganisation et garantir la Mobilisation permanente selon les principes de l'UNITÉ, TERRITOIRE, CULTURE et AUTONOMIE.
QUATRIÈMEMENT : Immédiatement et compte tenu de l'inefficacité des entités de l'État, une Mission intégrale de vérification et d'appui sera organisée, qui conduira au rétablissement de tous les droits de la population déplacée et au retour possible dans leurs communautés, en tenant compte de la circonstance aggravante que la plupart des maisons ont été pillées, volées ou brûlées par des acteurs envahisseurs ; qui exige des actions communes à tous les niveaux et des acteurs obligatoires pour assurer la survie des peuples autochtones et autres populations qui exigent des actions concrètes.
DEPUIS LE DROIT INTERNATIONAL
1. La Convention 169 de l'OIT, ratifiée par la Colombie par la loi 21 de 1991, implique que l'État a la responsabilité de protéger les droits des peuples autochtones et de garantir le respect de leur intégrité.
2. La Déclaration universelle des droits de l'homme promeut la liberté et l'égalité en protégeant les droits de tous les peuples du monde.
3. Le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels exige de l'État qu'il garantisse les conditions sociales et économiques fondamentales nécessaires à une vie dans la dignité et la liberté, telles que le travail, la sécurité sociale, la santé, l'éducation, l'alimentation, l'eau, le logement, un environnement et une culture adéquats.
4. La communauté internationale est appelée à assumer, conformément à ces pactes, l'obligation de garantir le droit des peuples autochtones à la survie, en accompagnant les actions que nous, en tant qu'autorités légitimes des peuples autochtones, entreprenons en vertu de la loi majeure.
5. Garantir tous les efforts possibles pour la mise en œuvre des plans de vie de tous les peuples autochtones de Colombie, en particulier ceux des 39 peuples en danger imminent de disparition physique et culturelle : Wiwa, Kankuamo, Arahuaco, Kogui, Wayúu, Embera-Katío, Embera-Dobida, Embera-Chamí, Wounaan, Awá, Nasa, Pijao, Koreguaje, Kofán, Siona, Betoy, Sikuani, Jiw, Uw'a, Chimila, Yukpa, Kuna, Eperara-Siapidara, Misak, Zenú, Yanacona, Kokonuko, Totoró, Uitoto, Inga, Kamentzá, Kichwa, Kuiva, Kisgo, Nukak, Barí, Uitoto et Ette Enaka. De concert avec une campagne qui contribue à la visibilisation et la solidarité de la communauté nationale et internationale visible et solidaire pour prévenir un tel génocide.
6. Garantir la vie de nos dirigeants, mettre en œuvre des plans individuels et collectifs de soins et de protection pour les communautés, les territoires, les organisations indigènes de Colombie, l'ordre local, régional et national.
POUR LES PEUPLES, LES SECTEURS SOCIAUX EXCLUS ET LES CLASSES POPULAIRES
Nous appelons à la résistance et à la mobilisation permanente, à la vigilance et à l'éveil, au soutien des gardes indigènes, paysans, marrons et interethniques, à la légitimité, à la solidarité avec nos peuples indigènes, à l'entraide, aux secteurs historiquement battus et dépossédés, aux classes les moins favorisées, à s'entourer de vie et d'espoir. Nous ne pouvons pas laisser les classes dirigeantes continuer à utiliser nos mains, notre travail, nous ne pouvons pas continuer à nourrir la guerre et à nous diviser entre elles, ne nourrissons plus cette guerre et cette misère dans lesquelles les puissants veulent toujours nous plonger.
Contrairement à la stratégie de l'agenda public du système, nos territoires sont des montagnes, des forêts, des lieux sacrés et des espaces où la vie est conservée, des territoires pour la vie et non pour la dépossession, des territoires pour la survie de l'humanité. Il est important de se réunir, de se réunir en assemblées, en sommets et en buts communs, dans nos propres espaces de rencontre et alternatives à l'institutionnalisation, dans le quartier, dans l'abri, dans la montagne, dans le fleuve, pour continuer à construire un pays meilleur, un pays pour tous : de la terre, la semence, le cœur, l'espoir et la lutte constante, autour du feu pour s'affronter et continuer à cultiver la Vie, jusqu'au coucher du soleil.
Continuez à compter sur nous pour la paix, jamais pour la guerre !
Tel est l'appel et le mandat des territoires et de l'Assemblée nationale des autorités autochtones de l'ONIC.
GRAND CONSEIL GOUVERNEMENTAL
ORGANISATION NATIONALE AUTOCHTONE DE COLOMBIE - ONIC
NOUS EXIGEONS DES GARANTIES POUR LA VIE ET LE TERRITOIRE EN COLOMBIE !
#QuePareElGenocidio
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 9 aout 2019
/https%3A%2F%2Fwww.onic.org.co%2Fimages%2Fcomunicados%2Fdeclaracion-de-emergencia-humanitaria-de-y-por-los-pueblos-indigenas_1.jpg)
ONIC - Declaración de Emergencia Humanitaria de y por los Pueblos Indígenas
ONIC en cabeza de la Asamblea Nacional de Autoridades EXIGIMOS GARANTIAS PARA LA VIDA Y LOS TERRITORIOS EN COLOMBIA #QuePareElGenocidio ¡En Colombia existen 102 Pueblos Indígenas, 8 en aislamient...
/image%2F0566266%2F20190510%2Fob_51e77a_ob-a66d1e-achagua.jpeg)
Les peuples originaires de Colombie - coco Magnanville
peuple Achagua A Achagua A'i Cofán Ambaló Amorúa Andoque Arhuaco Arsario ou Wiwa Awá Kwaiker B Baniwa Bará Barasana Barí ou Motilón Barlovento culture Betoye Bora C Cabiyarí Canapote cultur...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2019/05/les-peuples-originaires-de-colombie.html