Enock Barroso, leader Taurepang : "Notre territoire est notre bien le plus précieux".
Publié le 22 Juin 2019
Servindi, le 21 juin 2019 - " Notre territoire est pour nous le bien le plus précieux ", a déclaré Enock Barroso Tenente, coordinateur du Conseil Indigène du Roraima (CIR), dans un récent entretien pour Noticias Aliadas, au Brésil.
"Sans territoire, nous ne pouvons avoir ni santé ni éducation. En un mot, nous n'existons pas. C'est pourquoi nous sommes toujours prêts à donner notre vie pour la terre ", prévient-il.
Barroso Tenente reconnaît également que bien qu'ils aient réussi à obtenir Joênia Wapichana, la première femme indigène au Brésil à pratiquer le droit, à être élue députée aux élections brésiliennes de 2018, la situation politique actuelle " n'est pas favorable aux peuples indigènes.
"L'élection du Dr Joênia a reflété notre force et notre unité. C'est un résultat obtenu avec beaucoup de difficultés, mais surtout sans acheter de votes et sans corruption. Elle est notre adjointe. Son élection est quelque chose de très bon pour nous ", souligne-t-il.
En ce sens, il déclare qu'elle n'est pas traitée comme une politicienne, mais "comme une femme indigène" car "elle n'a pas le profil, la parole ou le sourire d'une politicienne.
"Les politiciens ont trompé non seulement la société indigène, mais aussi la société blanche. C'est pourquoi nous demandons à Joênia de se comporter comme un leader indigène et non comme un leader politique. Elle est née dans le mouvement indigène, explique Barroso Tenente.
"Elle a été la première femme autochtone à nous défendre devant la Cour suprême fédérale dans le procès Raposa Serra do Sol. En 2018, elle a reçu le même prix que Martin Luther King a reçu à titre posthume en 1978, le Prix des droits de l'homme des Nations Unies ", ajoute-t-il.
En ce qui concerne l'entrée de mineurs illégaux et de grands projets dans les territoires autochtones, le coordonnateur du CIR déclare qu'ils les rejettent. De plus, il assure que les dirigeants les appellent "ignorants", mais qu'ils ne leur demandent pas ce dont ils ont besoin en tant que peuples.
"Nous ne demandons pas des choses qui viennent de l'extérieur : nous n'avons pas besoin d'eux pour être heureux. Nous voulons valoriser ce qui existe dans nos communautés : notre cuisine, notre médecine, nos chansons, nos danses. Juste ça et rien d'autre", dit-il.
Le CIR a été fondé en 1970 et coordonne aujourd'hui 237 communautés des peuples autochtones Ingariko, Macuxi, Patamona, Taurepang, Sapará, Wai Wai, Wapichana, Yanomami et Yekuana, dans 11 régions de l'état brésilien du Roraima.
Accédez à l'interview complète de Noticias Aliadas en cliquant sur le lien suivant : "Notre territoire est pour nous le bien le plus précieux. (en castillan)
traduction carolita du site Servindi.org, article du 21 juin 2019
Enock Barroso: "Nuestro territorio es para nosotros el bien más preciado"
Servindi, 21 de junio, 2019.- "Nuestro territorio es para nosotros el bien más preciado", asegura Enock Barroso Tenente, coordinador del Consejo Indígena de Roraima (CIR), en una reciente entrevista