Poésie amérindienne - Graciela Huinao

Publié le 7 Juin 2019

Poètesse Mapuche Huilliche, ses poèmes ont été publiés dans des journaux, des magazines et des anthologies au niveau national et aux Etats-Unis.

Graciela Huinao Alarcón est née le 14 octobre 1956 à Rahue, Osorno ; fille de Herminia Alarcón et Dolorindo Huinao ; petite-fille d'Adolfo Huinao et Almerinda Loi Katrilef ; arrière petite fille de José Loi. A l'âge de 13 ans (1969) elle perd sa mère et 8 ans plus tard (1977) son père. Elle émigre à Santiago et publie son premier poème intitulé "La loika" en 1989. Ses vers sont publiés dans des journaux, des magazines et des anthologies nationales. Son livre "Walinto" a été publié en octobre 2001, c'est une édition bilingue espagnol-mapudungun, avec une traduction de Clara Antinao Varas.

Aux yeux de mon grand-père Williche
naviguait la peur.
Seulement quand il est mort
s'est éteinte cette lueur timide.
Ce que la nature n'a pas pu
éteindre dans ma mémoire
c'est la couleur de l'archipel
prise dans son visage.
Grand-père, pour t'être fidèle
je ne me souviens pas du jour exact.
Je ne vois que les oies
ouvrant et fermant
leurs ailes vers la pampa.
Mon petit grand-père marchant
ne comprenait pas
l'origine de vos mots.
Ancien comme tu étais
tu me soulevais du sol
et de ta bouche est née la mort
atterrissant sur ta plage.
Ton père et ton frère
ramaient au sacrifice
pendant que votre mère et mon grand-père
atteignaient la rive de la faim.
Il n'y avait pas d'écho dans la montagne
tes mots étaient si calmes.
Mais mon enfance effrayée
s'est blottie jusqu'aux auvents de ses années.
J'ai embrassé le chagrin de tes yeux
et ensemble nous avons regardé la pampa :
une île avec ses oies
dans les yeux de mon grand-père est restée
au dernier coup d'œil.
Grand-père, aujourd'hui je sais
tu n'as jamais été Williche.
ton origine Chono ou Kawaskar
n'est pas montée sur le bateau
le jour où ils ont volé ta terre et ta racine.
Maintenant, je comprends
le chagrin de tes yeux.
De ton origine naviguant
dans le grand cimetière
du Pacifique Sud.

........


LOS GANSOS DICEN ADIÓS
(A mi abuelo Adolfo Huinao)

En los ojos de mi abuelo Williche
navegaba el miedo.
Tan sólo al morir
apagó ese brillo tímido.
Lo que la naturaleza no pudo
apagar en mi memoria
el color de archipiélago
agarrado en su rostro.
Abuelo, para serte fiel
no recuerdo el día exacto.
Sólo veo a los gansos
abriendo y cerrando
sus alas por la pampa.
Mi corto andar abuelo
no entendió
el origen de tus palabras.
Anciano como eras
me alzaste del suelo
y de tu boca nació la muerte
desembarcando en tu playa.
Tu padre y tu hermano
remaron al sacrificio
mientras su madre y mi abuelo
alcanzaron la orilla del hambre.
No hubo eco en la montaña
fueron tan calladas tus palabras.
Pero mi niñez asustada
se acurrucó al alero de sus años.
Abracé la pena de tus ojos
y juntos miramos la pampa:
Una isla con sus gansos
en los ojos de mi abuelo se quedó
en la última mirada.
Abuelo, hoy sé
nunca fuiste Williche
tu origen Chono o Kawaskar
no subió al bote
el día que robaron tu tierra y tu raíz.
Ahora entiendo
la pena de tus ojos.
De tu origen navegando
en el gran cementerio
del Pacífico Sur.

*****
ADIOS Pl CHI PU KANZU
(Ta ñi laku Adolfo Huinao)

Ta ñi williche laku nge meu
tangkituyawi chi llükan.
Lalu müten ula
ñami feichi llükalen.
Chi mapu ñi pepilnon
ñamumalu ñi rakiduam meu
chi ad fütake wapi
tuukülen ñi ange meu.
Laku, ñi rüfngearn
kimlan chem antüngefel.
Re penien chi pu kansu
nülan ka trapumün
ni müpü lelfún meu.
Ñi pichintu trekan
laku kimlai
cheu ñi tuwün mi llitunke dungun.
Füchachefel eimi
witrañpüramen püllü meu
ka ta mi wün meu tripai chi lan
konpumeken ta mi ina lafken.
Ta mi chau ka mi peñi
tangkituingu kutrankawün meu
petu mi ñuke ka ñi laku
dipuingu chi inaltu ngüñün.
Ngelai aukiñ mawida meu
rume ngüfi ta mi dungun.
Welu ñi pichikafel llükalei
makulluwün mi pu tripantu meu.
Pangkon chi weñangkün mi nge meu
ka mür leliyu chi lelfün:
Kiñe wapi fíi pu ganzu engün
ñi laku ñi nge meu mülewey
afpukintun meu.
Laku, fachiantü kimün
turpu mi willichengenofel
ta mi tuwün Chono kam Kawaskar
püralai chi tangki meu
feichi antü mi weñeñmangen
mi mapu ka ta mi folil.
Feula kimün
chi weñangkün mi nge meu.
Mi tuwün tangkituyawün
chi füta eltun meu
chi füta willi lafken meu.

Graciela Huinao traduction carolita de l'espagnol


http://www.angelfire.com/nj/poesia/etnica/graciela/ghuinao.html

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