Chiapas - Démilitarisation urgente en territoire zapatiste

Organisation de la société civile Las Abejas
Terre Sacrée des Martyrs d'Acteal

Acteal, Chenalhó, Chiapas, Mexique.

Le 22 mai 2019

Au Congrès National Indigène
Au Conseil Indigène de Gouvernement 
Aux défenseurs des droits humains
Aux médias libres
Aux médias nationaux et internationaux
A la société civile nationale et internationale

Sœurs et frères :

Sur la poitrine et les bras de la terre mère sacrée d'Acteal, nous nous retrouvons aujourd'hui, en ce qui concerne nos 45 frères et sœurs et 4 bébés massacrés par un groupe de paramilitaires du PRI de Chenalhó sur ordre de Ernesto Zedillo Ponce de león et l'armée mexicaine.

Nous, survivants et survivantes du massacre d'Acteal et membres de l'Organisation Las Abejas d'Acteal, entendons et voyons qu'au Mexique la situation des droits de l'homme et de la vie est de plus en plus au bord du gouffre de la mort.

Le Centre des Droits Humains Fray Bartolomé de Las Casas (Frayba), à travers la documentation réalisée par les Brigades d'Observation Civiles (BriCO), a enregistré que depuis fin 2018, le nombre d'incursions de l'armée mexicaine au siège du Conseil de Bon Gouvernement (JBG) jusqu'à la Esperanza, dans le Caracol de La Realidad (municipalité officielle de Las Margaritas), a doublé.

Le BriCo a observé 19 patrouilles terrestres (avec des soldats armés de mitrailleuses) et 5 survols en hélicoptère, de janvier à avril 2019. La régularisation des survols vers les communautés et l'augmentation des mouvements militaires sont préoccupantes.

Nous, membres d'une organisation non violente, exigeons de López Obrador que l'armée parte de toutes les communautés et territoires du Chiapas, comme par exemple ici à Majomut, dans la municipalité de Chenalhó Chiapas, nous n'en voulons pas, car ils représentent une menace pour notre culture de paix et surtout pour les femmes victimes de harcèlement sexuel ce qui porte une atteinte à notre dignité. De plus, ce sont ces mêmes soldats qui ont entraîné et armé les paramilitaires pour massacrer Acteal.

C'est-à-dire qu'en aucune circonstance la présence de l'armée mexicaine n'est utile parce que dans le gouvernement du PRI et maintenant dans le gouvernement Morenista, l'armée n'a loué son service qu'à des sociétés transnationales pour protéger leurs intérêts économiques et pour déposséder nos terres et territoires. Pour cette raison, il est urgent que l'armée mexicaine retourne à ses casernes.

En outre, nous exigeons que les paramilitaires quittent nos territoires, nous exigeons aussi que López Obrador retire les compagnies minières du Chiapas et du Mexique parce que leur "développement" de riches et puissants, elles ont tué beaucoup de nombreuses et nombreus défenseurs de la terre mère et des droits humains et de la vie, en bref, les projets extractivistes, tuent et empestent.

Nous exigeons des trois niveaux de gouvernement que les droits à la manifestation libre et l'intégrité physique des habitants de la ville de Solusuchiapa au Chiapas soient respectés, ils ont décidé de reprendre l'exploitation minière Santa Fe de Carlos Slim.
 

De la terre sacrée d'Acteal où, en ce moment, notre parole et notre dignité saluent la troisième rencontre d'état du peuple ; communauté et organisations, ici nous décidons que Oui à la vie, Non à l'exploitation minière qui a eu lieu à Santa Catarina Lachatao et Capulatpam de Méndez dans l'Oaxaca.

Avec ces actions que nos frères mènent pour la vie de la Mère Terre et pour la vie, nous sommes fiers et heureux parce qu'ils démontrent au mauvais gouvernement et aux compagnies de mort que ya basta! ça suffit de dépouiller nos territoires et nous leur disons que nous ne voulons plus de meurtres des défenseurs de la vie et de la Mère Terre.

Dans de nombreuses régions de notre Mexique, des hommes et des femmes ont retrouvé leur conscience et pour cela nous sommes solidaires avec eux, comme l'a exprimé notre frère et compagnon de combat, le père Marcelo, avec les mouvements de défense du territoire.

De cette terre sacrée d'Acteal, où émanent la mémoire et l'espoir, nous exigeons justice pour les meurtres de nos compañeros Samir Flores Soberanes, José Lucas Bartolo et Modesto Verales, qui étaient membres du Congrès National Indigène et du Conseil Indigène de Gouvernement.

Par-dessus tout, nous exigeons :

Halte aux assassinats des défenseurs de la mère terre et de la vie.

Halte à l'impunité.

Démilitarisation urgente du territoire zapatiste 
                           
Non à la Garde nationale 

Non au train maya 

Non à l'exploitation minière Oui à la vie 

Condamnation d'Ernesto Zedillo Ponce de León principal auteur intellectuel du massacre d'Acteal et de ses complices.

Depuis Acteal, terre de mémoire et d'espérance, nous continuons à travailler pour l'autre justice et la construction de notre autonomie.

Cordialement

La voix de l'organisation de la société civile Las Abejas d'Acteal.

Pour le conseil d'administration :

Juan Vásquez Luna                  Antonia Vásquez Pérez                                                  

Président                                  Vice-présidente                           

Hermilo Pérez Sántiz                 María Vásquez Gómez             

 Secrétaire Général                   Secrétaire adjoint                                                 

Genaro Oyalté Pérez                  Antonia Pérez Pérez

    Trésorier                                Trésorière adjoint

traduction carolita d'un communiqué paru le 22 mai 2019 sur le site de Las Abejas d'Acteal

Desmilitarización urgente en territorio zapatista

Organización de la Sociedad Civil Las Abejas Tierra Sagrada de los Mártires de Acteal Al Congreso Nacional Indígena Al Concejo Indígena de Gobierno A las y los defensores de los derechos humano...

http://acteal.blogspot.com/2019/05/desmilitarizacion-urgente-en-territorio.html