Colombie/Brésil - Le peuple Tuyuca
Publié le 22 Avril 2019

Peuple autochtone vivant principalement dans le haut Tiquié entre la cascade de Carurú et la communauté de Trinidad en Colombie (Département de Vaupés) dont les igarapés d'Onsa, Cabari et Abiyú.
Ils sont également présents dans le tronçon du fleuve Papurí proche de la frontière entre la Colombie et le Brésil et son affluent Inambú. Etat d'Amazonas.
Ce peuple est représenté par 15 sibs ou phratries définies clairement.
Ce sont des constructeurs de canoës et ils étaient autrefois spécialistes dans la confection de filets en fibres de palmier buriti.
Ils sont spécialistes dans la confection de paniers en urupema tressé avec des bandes fines d'aruma utilisés pour filtrer les jus de fruits.
Population :
Brésil : 1050 personnes (2014)
Colombie : 570 personnes
Autodésignation : dokapuara ou utapinõmakãphõná.
Au Brésil
Terres indigènes
- T.I Aldeia Beija Flor – 41 hectares – 574 personnes- réservée. Ville : Rio Preto da Eva. 10 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Borari, Desana (langue tukano), Kambeba (langue tupí-guaraní), Marubo (langue pano), Munduruku (langue munduruku), Mura (langue mura), Sateré Mawé (langue mawé), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).
- T.I Alto Rio Negro - 7.999.380 hectares, 26.046 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 23 peuples y vivent : Arapaso (langue tukano), Baré (langue arawak), Desana (langue tukano), Hupda (langue makú), Karapanã (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kotiria (langue tukano), Kubeo (langue tukano), Makuna (langue tukano), Mirity-Tapuya (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Siriano (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tuyuka (langue tukano), Warekena (langue arawak), Yuhupde (langue makú), isolés de l'igarapé Waranaçu, isolés du rio Cuririari, isolés du rio Uaupés.
- T.I Balaio – 257.281 hectares- 328 personnes- réserve homologuée, ville : São Gabriel da Cachoiera - 9 peuples y vivent : Baré (langue arawak), Baniwa (langue arawak), Desana (langue tukano), Koripako (langue arawak), Kubeo (langue tukano), Pira-Tapuya (langue tukano), Tariana (langue arawak), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano).
- T.I Rio Apapóris - 106.960 hectares, 349 personnes, réserve homologuée. Ville : Japurá. 4 peuples y vivent : Desana (langue tukano), Tukano (langue tukano), Tuyuka (langue tukano) et Yuhupde (langue makú).
Ils sont identifiés comme unité exogamique faisant partie d'un système culturel régional basé sur l'échange matrimonial.
En tant que cultivateurs leurs principales cultures sont :
Manioc amer - manihot esculenta
Patate douce - ipomea batatas
Igname - dioscorea

Chonque - xanthosoma

Chontaduro - bactris gasipaes - palmier pêche
Banane
Avocat - persea americana
Poivron - capsicum
Ananas - ananas comosus
Noix de cajou - anarcadium occidentale
Mangue - mangifera indica
Orange et citron
Les espèces chassées
Tapir - tapirus terrestris
Pécari - tayassu pecari

Paca - agouti paca
Alligator - caiman crocodiles

Les compléments de la cueillette : fruits des bois, fourmis, larves de mojojoy (coléoptère ancognatha scarabacoides)

langues tukano n° 15
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Brésil - Peuples indigènes du Rio Negro - Historique du contact - coco Magnanville
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Índia Tuyuka com seu filho em um evento cultural em São Paulo. Foto: Miguel Chaves, 1998
Tuyuca en Colombie traduction de l'article de l'ONIC
Situation géographique
Ils sont situés le long des rivières Tiquié, Caño Inambú et Alto Papurí, à la frontière avec le Brésil. Actuellement, les Indiens vivant sur les rives du Vaupés et de ses affluents -Tiquié, Papuri, Querarí et autres rios- constituent 17 groupes ethniques. Beaucoup de ces peuples autochtones vivent également en Colombie, dans le bassin de l'Apaporis (affluent du Japurá - ou Caquetá ), dont le principal affluent est le fleuve Pira-Paraná.
Population
Selon le recensement DANE de 2005, la population de ce groupe est estimée à 444 personnes, réparties entre 229 hommes et 215 femmes. La plus grande partie de sa population est urbanisée, 313 autochtones dans les zones urbaines et 131 dans leur territoire d'origine.
Langue
La langue Tuyuka fait partie de la famille linguistique tukano-orientale, à laquelle appartiennent plus d'une douzaine de langues parlées dans le Vaupés et dans les départements voisins. La population Tuyuka qui habite le territoire colombien est estimée à environ 650 personnes, dont environ 75% parlent leur langue ancestrale. Les 25% restants, qui ne la parlent pas, sont composés de personnes qui appartiennent à toutes les générations, et pas seulement à une seule. D'autre part, de nombreux Tuyukas ont acquis d'autres langues des peuples avec lesquels ils partagent leur territoire, en raison des alliances de mariage qu'ils établissent avec des groupes différents des leurs.
Étant donné le grand nombre de locuteurs de cette langue, elle est utilisée dans divers endroits et contextes au sein de la communauté ; par exemple, dans la chagra, à la maison, dans la maloca et dans les fêtes ; au travail et pendant la pêche, et lors des événements sportifs ou des réunions communautaires. L'utilisation de la langue est conditionnée par la présence d'autres locuteurs du tuyuka, bien que dans ces mêmes contextes, il soit très fréquent d'entendre d'autres langues parlées dans les communautés avec lesquelles ils vivent. (Ministère de l'Intérieur. République de Colombie)
Culture et histoire
Histoire
Les Mujaca Bájoca (ou Musaca Básoca = peuple de Tiquié) furent les premiers habitants du Tiquié supérieur. Leur langue était très différente. Ils n'utilisaient pas de barbasco et n'avaient pas d'hameçons. Ils pêchaient avec des bâtons les poissons dans les caños. Ils ont été réduits en esclavage par d'autres personnes venues du Brésil avec des fusils de chasse. Il semble qu'une femme était la patronne des esclavagistes. Seul un petit groupe a réussi à leur échapper. Il est possible que certains d'entre eux soient au Brésil (Information du catéchiste Gilberto Barreto, Bará, de San Francisco, communautés de Trinidad del Tiquié) . Apoporís et Alto Vaupés étaient les endroits où le caoutchouc était le plus exploité. Les Indiens constituaient la main-d'œuvre. Certains ex-agents de police et d'autres particuliers ont exploité le caoutchouc avec du personnel indigène dans de nombreux endroits du Vaupés. Certains d'entre eux maltraitaient les Indiens dans leurs lieux d'origine et au travail. (Ministère de l'Intérieur. République de Colombie)
Culture
Une fois de plus, la page brésilienne Povos Indígenas No Brasil, réalise une étude sur les peuples ancestraux amazoniens qui sont à la fois sur leur territoire et en Colombie, ce qui contribue à la connaissance des habitants des deux pays sur la valeur culturelle et traditionnelle de ces peuples, voyons :
Le cycle annuel est marqué par une série de festivals collectifs, chacun avec ses propres chants, danses et instruments de musique, qui marquent des événements importants dans le monde humain et naturel : naissances, initiations, mariages et décès, nettoyage et culture des chagras, construction de maisons, migrations des poissons et des oiseaux, disponibilité des fruits sauvages et autres aliments récoltés, etc. Ces assemblées rituelles sont appelées "maisons", un terme qui signifie à la fois un événement rituel, un groupe de personnes et un monde symbolique.
Les festivités sont essentiellement de trois types : Caxiris (festivités de la chicha), Dabucuris ou échange cérémoniel, et les rites Yurupari, qui impliquent des flûtes sacrées. Les Caxiris sont fondamentalement des occasions sociales où la communauté invite ses voisins à danser et à boire de la chicha. Parfois, ces festivités sont organisées en remerciement de l'aide apportée à la création d'une chagra ou à la construction d'une nouvelle maison, d'autres fois pour nommer un enfant, pour épouser une femme, ou dans la phase finale de l'initiation des enfants. Dans d'autres occasions, ce type de fêtes est simplement fait pour s'amuser et pour renforcer les liens sociaux. Les principaux invités sont les danseurs, et en échange de leurs danses, les hôtes leur offrent de grandes quantités de chicha préparées par les femmes.
Avec des couronnes de plumes et d'autres ornements, les danseurs dansent toute la nuit autour d'un récipient de chicha (dont la forme est semblable à celle d'un canoë), qui est le point central de la célébration. C'est une question d'honneur que toute la chicha soit consommée avant le départ des visiteurs le lendemain matin.
Il existe deux types de danses, certaines formelles relativement lentes, où les hommes sont disposés en ligne croisée par les femmes ; et d'autres plus rapides et moins formelles, où chaque danseur danse seul et, dans le cadre d'un chœur, joue un jeu de flûtes, tout en rivalisant avec les autres pour attirer le partenaire de son choix. Entre ces séances de danse, les animateurs et les invités s'assoient face à face et échangent des cadeaux tels que la coca et les charutos (type de tabac), tout en récitant leurs généalogies dans des chants collectifs dirigés par un spécialiste. (PIB. Rituel)

type de maloca dans le rio Vaupés
Économie
Leur économie est basée sur l'horticulture itinérante sur brûlis où le manioc amer est la culture principale et la base de leur alimentation. Ils pratiquent également la pêche, la chasse et la cueillette de fruits sauvages. Comme activités complémentaires, ils font de la vannerie, de la poterie et du travail du bois. Les Tuyuca et le reste de la population de Tiquié ont une économie de subsistance de base : agriculture, cueillette de fruits dans la jungle, chasse et pêche. L'excédent de ce qui précède est vendu à l'extérieur ou à d'autres personnes ainsi que le troc ou l'échange contre d'autres articles nécessaires pour la maison. Il est aussi parfois emmené à Mitú. Les familles vendent ou changent des paneros de fariña (farine de yuca brava grillée), des fruits et un peu de poisson. Dans la communauté de Trinidad, il y a quatre petits magasins. (Ministère de l'Intérieur. République de Colombie)
traduction carolita du site de l'ONIC
Pueblos Indígenas de Colombia NOMBRE: Ambaló UBICACIÓN: La comunidad Indígena de Ámbalo, se encuentra ubicada en cercanías de los Cerros Crestegallo, Puzna y Gallinazo cuyas alturas sobrepasa...
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Dossier culturel sur les peuples du río Negro - coco Magnanville
Il y a quelques articles que j'ai consacré sur ce blog à la découverte des ethnies du río Vaupés puis plus longuement aux peuples du río Negro. Ces peuples sont peu documentés dans notre lan...
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