Sites Chibcha - El Infiernito, observatoire astronomique

Publié le 17 Mars 2019

Dans la partie sud de la vallée longitudinale de la rivière Suarez, à 2 000 mètres au-dessus du niveau de la mer, au confluent des rivières Leyva et Suta, se trouve "El Infiernito" ou parc archéologique de Monquirá, un ensemble précolombien de 30 grandes colonnes de pierre phallique et plus de cent autres plus petites disposées en deux rangées, d'Est en Ouest. Il y a aussi une tombe de dolmen, un monument funéraire en pierre.
Le nom "Infiernito" lui a été donné par les Espagnols ; dans leur mentalité, la sculpture des phallus ne pouvait être que l'œuvre du diable.

La culture des Muiscas considérait le phallus comme un symbole de fécondité, le caractère sacré de la sexualité humaine et le souci de la fécondité des champs. Ces phallus, chargés de forces et de valeurs spirituelles et magiques transcendantales, sont devenus des manifestations symboliques du sacré.

L'orientation et la disposition des monolithes, indiquent la connaissance des mouvements des étoiles, formant un calendrier qui marque les équinoxes et les débuts des deux saisons des pluies : 21 mars et 21 septembre.

Gerardo Reichel Dolmatoff écrivait : "Ce n'est pas un hasard si le 24 juin, jour du solstice, le soleil, vu de la rangée de pierres, se lève exactement sur la lagune d'Iguaque, lieu sacré où, selon la mythologie des Muiscas, la déesse Bachué, progéniture des Indiens de ces régions, s'est élevée". 
Infiernito était un lieu sacré qui liait le soleil et les étoiles à la vie quotidienne des Muiscas : semer, labourer, prier dépendaient des informations que le ciel promettait, tout était lié au cosmos, la connexion entre ciel et terre.

Deux affiches du Parc archéologique de Monquirá, résument l'essence du site :

FERTILITÉ DU SOLEIL

Le Soleil et la Lune, le Feu et la Lumière aux yeux de plusieurs peuples indigènes, apparaissent dotés de pouvoirs surnaturels spéciaux.

Le Soleil, par exemple, est doté d'un pouvoir fertilisant si puissant qu'une vierge exposée nue aux rayons du soleil apparaît enceinte.

Un bel exemple en est le cas du légendaire Cacique de Hunza, Goranchacha, fils du Soleil et d'une princesse, fille du Cacique de Guacheta.

Le culte de la fertilité était symbolisé par de gigantesques formes phalliques de pierre sculptée, érigées ici et là dans les champs secs et arides de la Villa de Leyva.

Ces colonnes, disposées en succession régulière avec des espaces qui cèdent la place à la lumière et permettent la formation et le mouvement des ombres, selon la direction temporelle du Soleil, faisaient connaître aux Muiscas le début des saisons d'été et d'hiver.

L'ombre la plus courte correspond au midi du premier jour de l'été, la plus longue au midi du premier jour de l'hiver.

LE PHALLUS. Symbole de fertilité

Le caractère sacré de la sexualité humaine et le souci de la fécondité des champs se révèlent dans ces colossaux monolithes sculptés, chargés de forces et de valeurs spirituelles et magiques transcendantes en vertu desquelles ces formes sculptées, une fois érigées et consacrées, ce ne sont plus de simples choses naturelles et ils deviennent Hiérophanie, c'est-à-dire des manifestations symboliques du sacré, qui ont fait l'objet de cultes, rites religieux et magiques des Muisca.

L'arrivée du Soleil au Zénith à cette latitude (5º 31' 15''' N) était accomplie et se réalise deux fois par an. Les indigènes pensaient que la disparition instantanée de l'ombre du Soleil dans ces colonnes était signe que l'étoile lumineuse était anthropomorphisée et par leur intermédiaire elle descendait sur terre pour la féconder.

Un mariage cosmique aussi extraordinaire se déroulait régulièrement en mars et en septembre et faisait l'objet de grandes fêtes religieuses et magiques qui, en grande pompe liturgique, étaient dirigées par les prêtres astronomiques des Chibchas.

Observatoire

Vue nord-sud

Monolithe phallique

Alignement

Ruines lithiques

Tombes en dolmen

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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