Brésil - Le peuple Kinikinau
Publié le 7 Mars 2019
Peuple autochtone du Brésil vivant dispersé dans des villages de la partie occidentale de l’état de Mato Grosso do Sul. La plus grande concentration du peuple se trouve dans le village de São João, au sud-est de la réserve indigène Kadiweu (RI), dans la municipalité de Porto Murtinho.
Population : 600 personnes (2016)
Des membres de l’ethnie vivent dans des villages Terena (municipalité d’Aquidawana à Bananal et Limão Verde, de Miranda ) Cachoeirinha et Lacima) de Nioaque à Agua Brava et Brejão dans la région du Mato Ggrosso.
Ce peuple a été forcé de renoncer à son identité de Kinikinau et a été convaincu depuis longtemps par des organisations indigènes de se déclarer comme indiens Terena avec lesquels ils ont des liens culturels et historiques étroits.
Pourtant les Kinikinau ont revendiqué la reconnaissance de leurs particularités ethniques et la reconquête d’une partie de leur territoire traditionnel.
Terre indigène
- T.I Kadiwéu - 538.536 hectares, 1697 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso do Sul. Ville : Porto Murtinho. 4 peuples y vivent : Chamacoco (langue samuko), Kadiwéu (langue kadiwéu), Kinikinau (langue arawak) et Terena (langue arawak).
Histoire
Les Guaná faisaient partie des groupes représentant la migration sud des arawak par le bassin fluvial du Paraguay. Après l’arrivée des espagnols dans la région, les migrations du groupe se sont dirigées vers l’est.
Les Guaná avaient un développement élevé de l’agriculture et plantaient une grande quantité de maïs.
Quatre sous-groupes de Guaná auraient traversé le fleuve Paraguay et seraient passés à la frontière orientale :
Exoaladi
Terena
Layana
Kinikinau
Sur les quatre, seuls les premiers ne sont plus présents, les autres groupes auraient traversé le fleuve par vagues successives à partir de la deuxième moitié du 18e siècle et se seraient installés dans la région traversée par la rivière Miranda où les voyageurs du 19e siècle les ont trouvés.
Ces groupes ont joué un rôle important dans l’économie régionale du sud du Mato Grosso.
Dans un rapport de la Direction Générale des Indiens de 1872 il est noté qu’un millier d’indigènes Kinikinau dispersés à Albuquerque et à Miranda étaient d’excellents agriculteurs et louaient leur service à des non indiens (Vasconcelao 1999-96-97). Le groupe semblait numériquement significatif même après la guerre du Paraguay.
Pendant que les Layana vivaient dans des haciendas, les Exoaladi et les Kinikinau fournissaient de la nourriture à la population de la région. Selon le vicomte de Taunay, les 3 sous-groupes Guaná ont participé à la guerre du Paraguay. Les Exoaladi auraient disparu suite à cette guerre.
A l’heure actuelle, les Terena constituent le groupe le plus expressif parmi les vestiges des anciens Guaná.
Les Layana vivent dispersés dans certains villages Terena, les Kinikinau vivent dans des villages Terena du Mato Grosso do Sul et dans le village de São João.
Entre temps, les Kinikinau seraient restés « cachés » au milieu du groupe majoritaire Terena, étant peu mentionnés dans les livres et les documents, à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, il était devenu courant de les mentionner comme sous-groupe des Terena, surtout après la destruction de la dernière réduction appartenant au groupe situé dans la région de la rivière Miranda.
Quelques notions de leur culture
Langue
Les Kinikinau parlent une langue de la famille linguistique arawak, proche de la langue terena.
Danse do Bate pau
Dança do Bate-Pau. Foto: José Luiz de Souza, 2004.
Elle existe aussi chez les Terena et elle est présentée dans le cadre Evènements importants pour le peuple Kinikinau comme par exemple lors de festivals, de la fête des indiens et d’autres célébrations.
Cette danse est effectuée par des hommes et des femmes de tout âge, des enfants aux personnes âgées au son de la flûte et des tambours qui rythment les pas des danseurs. Les couleurs du rituel sont le rouge, le bleu et le blanc.
Ils s’habillent avec des plumes de l’ema (rhea americana) et avec de la paille, ils portent dans leurs mains de longs tacuaras (cannes) et effectuent avec des chorégraphies, en les frappant également entre eux et sur le sol.
nandou d'Amérique Par Wagner Machado Carlos Lemes from Goiânia, Brazil — Ema ( Rhea Americana)Uploaded by Snowmanradio, CC BY 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=11960124
Un exemple
Guérisseurs traditionnels
Il y avait chez les Kinikinau comme chez les Layana et les Terena des guérisseurs appelés koixomunetí, pratiquant des rituels dans lesquels ils utilisaient une maraca et un panache de plumes d’ema, ce sont des éléments traditonnels utilisés chez les guérisseurs des peuples originaires du Chaco (Mbayá – Guaykurú)
Il n’y aurait plus de nos jours de koixomunetí parmi les Kinikinau.
Nombreux sont ceux qui ont adopté un rite chrétien, surtout protestant parmi les Kinikinau.
La poterie, artisanat encore actif
La poterie est fabriquée par les femmes et continue à être une tradition de la culture Guaná.
C’est un symbole de différenciation avec les autres groupes apparentés dont les Kadiwéu par exemple, bien qu’elle s’inspire des dessins de leur poterie. Elle joue un rôle diacritique important pour le peuple.
Le matériel est vendu dans la ville de Bonito dans l’état de Mato Grosso do Sul essentiellement.
Un livre récent (en portugais)
Kinikinau : Arte, história, memória e resistência
source povos indigenas no brasil