Les Querandíes
Publié le 22 Février 2019
Querandí, le nom que leur ont donné les communautés côtières, en guaraní : "hombres de grasa" (hommes de graisse), en raison de leur goût pour la graisse de guanaco.
Habitat : Entre les rivières Carcaraña (Santa Fe) et Salado (Buenos Aires), surtout sur la côte sud du Rio de la Plata.
Composante du complexe de Tehuelche.
Aire culturelle : Pampa (Amérique du Sud).
Langue : Tehuelche

Carte ethnique du Río de la Plata. Les chanases et leur langage. Samuel Lafone Quevedo
Du point de vue culturel, les querandíes étaient la composante la plus septentrionale du complexe Tehuelche. Ils partageaient leur mode de vie de chasseur, leur organisation sociale, leur cosmovision et leur langue.
Leur proximité avec les côtes du Río de la Plata leur a donné des caractéristiques particulières qu'ils ont assimilées des guaikurúes :
La pêche en canoë - inexistante parmi les autres tehuelches -, les mortiers de pierre étaient utilisés pour la fabrication des farines de poisson.
Ils utilisaient les crânes de leurs ennemis pour boire avec eux.
Sacrifice des captifs à la mort d'un chef.
Des sites archéologiques ont été trouvés, avec des éléments de l'industrie querandí à Flores, Barracas al Sur, Puente Chico, Río De La Matanza, Río De La Reconquista, Quilmes, Arroyo del Gato, La Plata et Moreno, et de grands paraders à Chascomús, Lobos, Punta Indio, San Miguel del Monte, Río Luján, etc.
Ces restes fragmentés de céramique et les os des animaux qu'ils mangeaient, sont pratiquement tout ce qui reste de cette "grande nation" ; vers 1675 environ, la disparition définitive des querandíes eut lieu, il n'existait qu'une dizaine d'individus confinés. Leur disparition rapide a empêché une meilleure compréhension de leur culture.

Bataille avec le Querandíes
Ulrico Schmidl, le mercenaire et chroniqueur arrivé au Río de la Plata dans l'expédition de Pedro de Mendoza leur consacre deux chapitres dans son œuvre "Viaje al Río de la Plata" (1567) :
Le chapitre 7 les appelle " carendies " et nous offre une description : ".... nous sommes tombés sur un village où il y avait une nation d'Indiens appelée carendies, comme 2 000 hommes avec femmes et enfants, et leur habit était comme celui des zechurg (charrúa),[du nombril aux genoux ; ils nous apportaient nourriture, viande et poisson. Ces carendies (querandí) n'ont pas leurs propres chambres, mais font le tour du pays, comme les gitans dans notre pays ; et quand ils voyagent en été, ils marchent généralement plus de 30 miles (lieues) sur une terre peu profonde sans trouver une goutte d'eau à boire. S'ils parviennent à chasser le chevreuil ou d'autres animal des champs, alors ils boivent le sang. Ils trouvent aussi parfois une racine qu'ils appellent cardes (chardons) qu'ils mangent à cause de la soif. Il est entendu que la consommation de sang n'est pratiquée que lorsqu'ils manquent d'eau ou de ce qui les approvisionne, car sinon ils devraient peut-être mourir de soif.
Le chapitre 8 raconte l'affrontement de 1536 : " Ces carendies utilisent des arcs pour le combat, et quelques fléchettes, une sorte de demi lance avec une pointe de silex en forme de trisulco (3 pointes) Ils utilisent aussi des balles de pierre fixées à une longue ficelle ; elles sont de la taille des balles de plomb que nous utilisons en Allemagne. Avec ces balles, ils enchevêtrent les pattes du cheval ou du cerf lorsqu'ils courent et le font tomber. C'est aussi avec ces balles qu'ils ont tué notre capitaine et les nobles, comme je l'ai vu avec les yeux de ce visage, et ceux à pied ont été tournés avec les dites dardes.
La confrontation de 1536 fait référence à la bataille du Corpus Christi du 15 juin. Les habitants de Buenos Aires nouvellement fondée recevaient de la nourriture des querandíes, quand ceux-ci - fatigués des abus espagnols - ont cessé de les fournir, ils sont sortis pour leur donner une leçon. Une expédition fut organisée par Diego de Mendoza, frère de l'Adelantado, vaincu dans la Laguna de Rocha, sur les rives du ruisseau du même nom, à courte distance du Rio de La Matanza. Diego de Mendoza et trente-huit compagnons ont perdu la vie, parmi eux Pedro Luján, mort près du fleuve qui porte aujourd'hui son nom. Dès lors, Buenos Aires est à la merci de la faim et des attaques sporadiques des querandíes.
L'illustrateur argentin Osky (Oscar Conti, 1914-1979) nous a laissé une illustration du dernier paragraphe :

traduction carolita du site Pueblos originarios.com
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Querandí, nombre con que los llamaban las comunidades del litoral, en guaraní: "hombres de grasa", por su afición a la grasa del guanaco. Hábitat: Entre los ríos Carcaraña (Santa Fe) y Salado...
https://pueblosoriginarios.com/sur/pampa/querandies/querandies.html