Colombie - Nous sommes tous ONIC : Face aux menaces, aux assassinats et à la dépossession, la parole et la mobilisation pour la vie
Publié le 27 Février 2019
- Nous rejetons et dénonçons les récentes menaces qui pèsent sur la famille Campos Uriana et le conseiller principal de l'ONIC.
- Nous sommesONIC en #MingaPourLaVie.
Nous avons appris de nos aînés que la protection et la défense de chacun des êtres est une condition naturelle de la vie, et nous le savons maintenant avec plus de force pour continuer à exister à nouveau en tant que peuples originaires, à partir de nos propres systèmes de protection.
Pour cette raison, la récente menace reçue dans la nuit du 22 février de la part du groupe paramilitaire "Autodéfenses Gaitanistas de Colombie- AGC", par le conseiller principal de l'ONIC, Luis Fernando Arias Arias, membre du peuple Kankuamo et de la famille Campos Uriana, à la tête des dirigeants indigènes Arelis Uriana Guariyú, du peuple Wayuu, ancienne Conseillère de Femme Famille et Génération de notre organisation et actuel Coordinatrice de Lien Continental de Femmes Indigènes ECMIA et son compagnon du peuple Zenú et président départemental du MAIS Sucre, fait partie de la stratégie d'intimidation et de menaces contre le mouvement indigène, ses dirigeants et les organisations régionales dans tout le pays, comme les menaces directes contre le propre Conseil de Gouvernement de l'ORIVAC - Organisation Régionale Indigène de Valle del Cauca, le 19 février dernier, "par le groupe armé illégal, ELN, front de guerre occidentale-sud-ouest, Armée de libération nationale, compagnie Jaime Toño Obando.
Cette semaine, alors que l'ONIC célèbre 37 ans de vie organisationnelle dans la défense des droits des peuples indigènes, nous DEMANDONS au gouvernement national, au Bureau du Procureur général et à l'Unité nationale de protection, ainsi qu'à d'autres entités compétentes, de mettre en œuvre rapidement et efficacement les actions qui mènent à des mesures de protection intégrale pour notre Conseiller principal et nos compañeros Arelis Uriana et Juan Campos Chimá ainsi que leurs familles, et les dirigeants indigènes dans l'ensemble du pays, car #TodoSomos-Líderes et #TodoSomosONIC.
Le Minga ou mobilisation permanente de l'ONIC, à la tête de ses associations et organisations indigènes de base dans toute la Colombie, sert depuis 10 ans de phare au mouvement social et populaire en Colombie. Cette action pour la défense de la Vie et des territoires est le mandat ancestral de nos Anciens et de nos Autorités pour garantir la pérennité de nos Peuples indigènes et l'équilibre de l'humanité, donc rien ni personne n'arrêtera notre lutte millénaire et notre résistance, encore moins dans le contexte actuel où, en tant que pays, nous devons progresser vers la construction de la paix, Malgré le programme de guerre qu'ils ont l'intention de nous imposer et l'assassinat systématique des dirigeants sociaux, ethniques et populaires, verbi gracia, les 130 dirigeants assassinés pendant les six mois du gouvernement actuel d'Ivan Duque, dont 53 sont des dirigeants, chefs et gardes indigènes.
"Il y a beaucoup de raisons de se rassembler pour défendre la Vie, la Paix, l'Eau, dont les rivières ne sont pas représentées, que les leaders indigènes et les leaders ne soient pas assassinnés au milieu du printemps, que le pari guerrier au nom de la sécurité et de la défense de l'Etat cesse", est l'appel lancé par l'ONIC.
Le moment est arrivé, c'est maintenant que nous devons sortir pour mobiliser, à partir de différentes formes de résistance dans la #MingaPourLaVie, comme le seul mécanisme réel et efficace pour sauvegarder nos vies, notre territoire, nos organisations pour la défense et la garantie de nos droits fondamentaux, humains et collectifs comme peuples. Nos principes fondateurs d'UNITÉ, TERRITOIRE, CULTURE et AUTONOMIE, sont particulièrement valables pour rester et survivre dans le temps et l'espace, comme gardiens et défenseurs de la vie, du territoire, de l'harmonie, de l'équilibre et du Bien Vivre.
Nous avons résisté avec fermeté à l'assujettissement culturel, à la violence coloniale, à la voracité des modèles de développement basés sur l'exploitation et l'anéantissement de la Terre Mère. Nous ne voulons plus de guerre, de persécution ou de mort. Nous exigeons du gouvernement national une cohérence et des actions concrètes pour la protection de la vie et nous exhortons la communauté nationale et internationale à soutenir notre lutte pour le respect et la garantie du droit à la vie et à la paix dans les territoires indigènes de Colombie, d'Abya Yala et du monde.
Continuez à compter sur nous pour la paix, jamais pour la guerre !
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 23 février 2019