Chansons reprises : Annabel Lee

Publié le 17 Février 2019

Annabel Lee est le dernier poème écrit par Edgar Allan Poe en  1849. Il ne sera publié qu'après la mort de l'auteur. Le thème évoque la mort d'une belle femme.

Ci-dessous la traduction en français de Stéphane Mallarmé et 3 versions , une chantée par Joan Baez du texte, une récitée par Marianne Faithfull du texte et une autre chantée d'une version différentes dédiée à ce poème par le chanteur Hubert-Félix Thiéfaine.

Il y a mainte et mainte année, dans un royaume près de la mer, vivait une jeune fille, que vous pouvez connaître par son nom d’Annabel Lee, et cette jeune fille ne vivait avec aucune autre pensée que d’aimer et d’être aimée de moi.

J’étais un enfant, et elle était un enfant, dans ce royaume près de la mer ; mais nous nous aimions d’un amour qui était plus que de l’amour, — moi et mon Annabel Lee ; d’un amour que les séraphins ailés des Cieux convoitaient à elle et à moi.

Et ce fut la raison qu’il y a longtemps, — un vent souffla d’un nuage, glaçant ma belle Annabel Lee ; de sorte que ses proches de haute lignée vinrent et me l’enlevèrent, pour l’enfermer dans un sépulcre, en ce royaume près de la mer.

Les anges, pas à moitié si heureux aux cieux, vinrent, nous enviant, elle et moi. Oui ! ce fut la raison (comme tous les hommes le savent dans ce royaume près de la mer) pourquoi le vent sortit du nuage la nuit, glaçant et tuant mon Annabel Lee.

Car la lune jamais ne rayonne sans m’apporter des songes de la belle Annabel Lee ; et les étoiles jamais ne se lèvent que je ne sente les yeux brillants de la belle Annabel Lee ; et ainsi, toute l’heure de nuit, je repose à côté de ma chérie, — de ma chérie, — ma vie et mon épouse, dans ce sépulcre près de la mer, dans sa tombe près de la bruyante mer.

Mais, pour notre amour, il était plus fort de tout un monde que l’amour de ceux plus âgés que nous ; — de plusieurs de tout un monde plus sages que nous, — et ni les anges là-haut dans les cieux, — ni les démons sous la mer, ne peuvent jamais disjoindre mon âme de l’âme de la très belle Annabel Lee.

Edgar Allan Poe

Traduction par Stéphane Mallarmé.
Les Poèmes d’Edgar Poe, Léon Vanier, libraire-éditeur, 1889 (p. 53-56).

https://fr.wikisource.org/wiki/Annabel_Lee

Rédigé par caroleone

Publié dans #chansons reprises

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