Démarcation des terres indigènes au Brésil

Publié le 10 Janvier 2019

La démarcation d'une terre indigène (TI) vise à garantir le droit des indigènes à la terre. Elle doit établir l'étendue réelle de la possession indigène, en assurant la protection des frontières délimitées et en empêchant leur occupation par des tiers.

Depuis l'approbation du Statut de l'Indien, en 1973, cette reconnaissance formelle a commencé à passer par une procédure administrative prévue à l'article 19 de cette loi. Cette procédure, qui prévoit les étapes d'un long processus de démarcation, est réglementée par décret du pouvoir exécutif et, au fil des ans, a subi plusieurs modifications. La dernière modification majeure a été apportée par le décret 1.775 en janvier 1996.

Comment se fait la démarcation aujourd'hui ?


Voir ci-dessous les étapes connexes du long processus de démarcation des terres indigènes conformément aux dispositions du décret no 1 775/96.

(1) Études d'identification


Tout d'abord, la Funai (Fondation Nationale de l'Indian) nomme un anthropologue aux mérites reconnus pour élaborer une étude anthropologique de l'identification de l'informatique en question dans un certain délai pour mener à bien ce travail. Dans cette étude, l'anthropologue s'appuie sur les travaux du groupe technique spécialisé qui réalisera des études complémentaires de nature ethno-historique, sociologique, juridique, cartographique, environnementale, ainsi que l'enregistrement des conditions spatiales en vue de la délimitation de l'informatique. Le groupe devrait être coordonné par un anthropologue et composé de préférence de techniciens du personnel fonctionnel de l'organe indigène. Enfin, le groupe présentera à la Funai un rapport spécifique dans lequel les éléments et données spécifiques énumérés dans la Résolution N° 14 (Portaria N° 14) du 09/01/96, ainsi que la caractérisation de l'IT à délimiter, devront être inclus.

(2) Approbation de la Funai


Le rapport doit être approuvé par le président de la Funai qui, dans un délai de 15 jours, le fera publier sous forme de résumé au DOU (Journal officiel de l'Union) et au Journal officiel de l'unité fédérée correspondante (Etat). La publication doit également être affichée dans la préfecture locale (municipalité ou comté).

(3) Réclamations


Compte tenu du temps écoulé depuis le début de la procédure et jusqu'à 90 jours après la publication du rapport dans le DOU, toutes les parties intéressées, y compris les États et les municipalités, peuvent présenter leurs raisons à l'organe indigène, accompagnées de toutes les preuves pertinentes, afin de présenter une compensation ou de démontrer les défauts existants dans le rapport.

La Funai dispose alors de 60 jours - après les 90 jours mentionnés dans le paragraphe précédent - pour élaborer des avis sur les motifs de toutes les parties intéressées et pour transmettre la procédure au Ministère de la Justice.

(4) Déclarations des limites du TI


Le ministère de la Justice aura 30 jours pour le faire : a) adopter une résolution déclarant les limites de la zone et déterminant sa démarcation physique ; ou b) ordonner que la procédure soit achevée dans les 90 jours suivants ; ou c) désapprouver l'identification et publier la décision fondée sur le paragraphe 1 de l'article 231 de la Constitution ; ou d) adopter une résolution déclarant les limites de la zone et déterminant sa démarcation physique ; ou e) adopter une résolution déclarant les limites de la zone et déterminant sa démarcation physique ; ou f) ordonner que la procédure soit menée à bien dans les 90 jours qui suivent

(5) Démarcation physique


Après avoir déclaré les limites de la zone,  la Funai promeut sa délimitation physique, tandis que l'INCRA (Institut National de Colonisation et Réforme Agraire), en priorité, va procéder à la réinstallation des éventuels occupants non indiens.

(6) Homologation

La procédure de démarcation doit enfin être soumise par décret au Président de la République pour homologation.

(7) Inscription

Les terrains délimités et homologués seront inscrits, jusqu'à 30 jours après l'homologation, au registre notarial des biens immobiliers de la région correspondante et également au SPU (Secrétariat du Patrimoine de l'Union - Secrétariat du Patrimoine de l'Union).

Méthodologies antérieures


Les méthodologies de démarcation des terres indigènes au Brésil ont subi plusieurs modifications au cours des dernières années. Voir ci-dessous un résumé des méthodes de démarcation de 1976 à janvier 1996, date à laquelle l'actuelle a été instituée par le décret 1.775 (voir "Comment se fait la démarcation aujourd'hui ?").


Décret 76,999 du 01/08/1976

Le président de la Funai nommait un anthropologue et un ingénieur ou arpenteur qui réalisaient le rapport contenant l'identification précédente des limites de la zone. Le rapport était approuvé par le président de la Funai et, bien que la législation ne l'ait pas rendu explicite, cet acte était étayé par une résolution. Sur cette base, la démarcation physique de la zone en question était encouragée.

Décret 88.118 du 23/01/1983

L'équipe technique de la Funai procédait à l'identification préliminaire de la zone, qui aboutissait à une proposition de l'organe indigène pour la formation d'un groupe de travail (GT) composé de différents ministères et d'autres organes fédéraux ou d'État le cas échéant. Le GT émettait un avis définitif, orientant la procédure vers la décision des Ministres de l'Intérieur et du Ministre Extraordinaire des Affaires Territoriales.
Si les ministres l'approuvaient, le processus était porté devant le Président de la République, accompagné du procès-verbal du décret qui normaliserait la procédure et décrirait les limites de la zone indigène reconnue. La démarcation physique serait alors effectuée sur la base du décret et, ensuite, portée au registre notarial du SPU.
Dans la pratique, cependant, il existe deux décrets présidentiels : dans le premier, le président ne fait que délimiter la zone à délimiter. Après la démarcation physique, la procédure était renvoyée dans sa zone pour homologation par un nouveau décret. Enfin, l'enregistrement correspondant était promu.

Décret 94,945 du 23/09/1987


Des représentants des organes territoriaux fédéraux et des États, ainsi que d'autres organes jugés appropriés par la Funai, participaeient aux équipes techniques de l'organe indigène, ce qui permettait de promouvoir l'identification préliminaire des limites des terres. Si les terrains étaient situés dans des zones frontalières, la participation d'un représentant du Secrétariat général du Conseil national de sécurité était obligatoire.
Sur la base des travaux de l'équipe technique, la Funai présentait une proposition de démarcation à un groupe de travail interministériel qui donnait un avis définitif sur cette proposition, la soumettant aux ministres de l'Intérieur et de la Réforme agraire et du Développement ainsi qu'au Secrétaire général du Conseil national de sécurité dans le cas des zones frontalières. Dans la pratique, cependant, le Secrétaire du Conseil de sécurité se prononçait sur toutes les affaires.
Les ministres, après approbation de l'avis, ont abaissé une résolution interministérielle déclarant la zone occupation indigène et décrivant ses limites. La démarcation physique était effectuée par la Funai et, immédiatement, le processus était soumis à l'homologation du Président de la République. Enfin, l'enregistrement foncier était accordé dans un bureau notarial et dans le SPU.

Décret 22 du 04/02/1991


La Funai créait un groupe de travail technique, coordonné par un anthropologue, pour procéder à l'étude préliminaire des limites des TI en question - avec la participation des peuples indigènes intéressés - et élaborer un rapport caractérisant la zone à délimiter. Une fois approuvé par le président de la Funai et publié au Journal officiel de l'Union (DOU), le processus était envoyé au ministère de la Justice qui pouvait demander des informations complémentaires aux organismes publics. Une fois approuvé, le ministre déclarait la terre en question comme propriété indigène permanente par une résolution publiée dans le DOU. En cas de refus d'approbation, le ministre devait réexaminer le cas dans les 30 jours.
Dans cet ordre, la Funai, sur la base des limites déclarées dans la résolution ministérielle, pouvait procéder à la démarcation physique des terres et, si nécessaire, l'Incra devait réinstaller les occupants non autochtones. Une fois la démarcation achevée, le processus était soumis à l'homologation par l'intermédiaire du Président de la République au moyen du décret publié dans le DOU, poursuivant les enregistrements dans les notaires correspondants et dans le SPU.

Démarcations au cours des sept derniers gouvernements

Dans le graphique ci-dessous, nous voyons la reconnaissance des terres indigènes sous les gouvernements des présidents José Sarney, Fernando Collor, Itamar Franco, Fernando Henrique Cardoso, Luis Inácio Lula da Silva, Dilma Rousseff et Michel Temer. Dernière mise à jour le 20 septembre 2018. Depuis lors, il n'y a pas eu de nouveaux décrets ou résolutions]. 

Démarcations - Brésil
  TIs Déclarées TIs Homologuées*
Président [péríode] Nº** Extension (Ha)** Nº** Extension (Ha)**
Michel Temer [mai 2016 à sep 2018] 3 3.397.569 1 19.216
Dilma Rousseff [jan 2015 à mai 2016] 15 932.665 10 1.243.549
Dilma Rousseff [jan 2011 à dec 2014] 11 1.096.007 11 2.025.406
Luiz Inácio Lula da Silva [jan 2007 à dec 2010] 51 3.008.845 21 7.726.053
Luiz Inácio Lula da Silva [jan 2003 à dec 2006] 30 10.282.816 66 11.059.713
Fernando Henrique Cardoso [jan 1999 à dec 2002] 60 9.033.678 31 9.699.936
Fernando Henrique Cardoso [jan 1995 à dec 1998] 58 26.922.172 114 31.526.966
Itamar Franco [aout 92 | dec 94] 39 7.241.711 16 5.432.437
Fernando Collor [mar 90 | sep 92] 58 25.794.263 112 26.405.219
José Sarney [avr 85 | mar 90] 39 9.786.170 67 14.370.486
Démarcations - Amazonie légale
  TIs Déclarées TIs Homologuées
Président [péríode] nº** Extension (ha) nº** Extension (ha)
Michel Temer [mai 2016 à sep 2018] 2 3.392.275 1 19.216
Dilma Rousseff [jan 2015 à mai 2016] 10 878.462 9 1.240.776
Dilma Rousseff [jan 2011 à dec 2014] 5 964.170 11 2.025.406
Luiz Inácio Lula da Silva [jan 2007 à dec 2010] 26 1.821.205 13 7.690.239
Luiz Inácio Lula da Silva [jan 2003 à dec 2006] 20 7.917.596 52 10.988.935
Fernando Henrique Cardoso [jan 1999 à dec 2002] 47 15.767.121 18 9.642.668
Fernando Henrique Cardoso [jan 1995 à dec 1998] 32 17.138.447 81 30.709.327
Itamar Franco [out 92 | dec 94] 23 6.518.162 10 5.499.776
Fernando Collor [mar 90 | sep 92] 35 23.390.618 74 25.795.019
José Sarney [avr 85 | mar 90] 34 11.009.449 21 9.452.807
  • Il comprend sept (7) terres réservées par décret : une (1) dans le gouvernement Sarney, trois (3) dans le gouvernement Collor, une (1) dans le premier mandat de Lula et deux (2) dans le second mandat de Lula.
  • Le nombre de terrains et l'extension des colonnes ne peuvent être additionnés puisque plusieurs terrains déclarés et/ou homologués ont été refaits.

traduction carolita du site Povo indigena no brasil

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