Utilité des mésanges en présence de nids de chenilles processionnaires

Publié le 15 Novembre 2018

novembre 2018

novembre 2018

Le dérèglement climatique provoque un tas de changements et de modifications de notre environnement de façon rapide et drastique. C'est le cas de l'arrivée des "fléaux" que sont les insectes qui auparavant infestaient surtout le sud de la France et qui se sont implantés dans notre région parisienne et peut-être certainement dans toute la France. A Magnanville cet été nous avons répertorié dans notre jardin la présence de nids de chenilles processionnaires dans les pins noirs d'Autriche, nous avons eu des pyrales dans les buis (cela fait 2 ans de suite), de nombreux frelons asiatiques et dans le potager des punaises diaboliques.

Les nids de chenilles processionnaires sont dans des arbres qui ne nous appartiennent pas, mais qui sont mitoyens et les nids sont juste au-dessus de chez nous. Nous avons demandé aux intéressés de faire le nécessaire ce qui ne semble pas avoir été fait.

Mais il semble que le fait que nous ayons une très importante présence constante de passereaux dans notre jardin, comme nous les nourrissons à présent toute l'année permet de faire de la prédation sur les nids de processionnaires. C'est ce que nous avons observé.

Cette année par exemple les mésanges huppées ont fait leurs nids près des pins et en même temps des mangeoires.

Nous avons eu de nombreuses naissances de mésanges bleues et charbonnières.

Mon mari a pu prendre en photo une mésange charbonnière en train d'attaquer un nid aujourd'hui. Il y a un ballet incessant de mésanges autour des nids qui sont encore au-dessus de notre jardin.

Je vous ai récupéré un peu de données trouvées dans différents articles sur internet au sujet de l'utilité des mésanges sur ce parasite qu'est la chenille processionnaire, une nouvelle habitante de notre contrée.

Ci-dessous une carte de répartition de la bestiole en 2015/2016, on voit bien que cela a progressé puisque sur cette carte notre région n'était pas encore vraiment touchée.

 

Oiseau efficace et spécialiste de la processionnaire: la mésange charbonnière

La mésange en général est l'oiseau le plus efficace pour lutter naturellement contre les chenilles processionnaires.

C'est la mésange charbonnière (parus major) qui est la plus intéressante à ce niveau car elle est sédentaire sur notre territoire et parce qu'elle prélève les chenilles à tous les stades larvaires.

Les mésanges savent se débarrasser des poils urticants des processionnaires sur leurs plumages.

Elles sont de plus peu farouches et aiment bien les attentions qu'on leur porte dans les jardins : mangeoires, nichoirs, points d'eau. Ce qui est intéressant pour les inviter évidemment. Sans doute plus qu'un engoulevent.

Utilité de la mésange sur les nids en hiver

En hiver une mésange prospecte environ un millier d'arbres par jour, elle passe 75 à 95% du temps à chercher de la nourriture et il lui faut environ 5 mg de matière sèche soit 24 insectes moyens toutes les minutes pour survivre (Gibb 1960).

Les nids d'hiver en effet sont troués et les mésanges les vident de leurs chenilles.

L'hiver les cocons de processionnaires sont soumis à la prédation intégralement car la mésange a besoin de grandes quantités de chenilles ou d'insectes pour survivre en période de froid.

Si la densité de mésanges est adaptée à la quantité de chenilles processionnaires, une réduction visible des bestioles peut se faire sentir.

En été pour nourrir les couvées.....hum les bonnes chenilles !

Pour alimenter les oisillons de la couvée, une famille de mésange peut consommer environ 500 chenilles par jour.

L'été elles consomment les oeufs et en automne et hiver les jeunes chenilles.

Allez, on essaie les nichoirs

Il est préconisé d'installer des nichoirs pour favoriser l'implantation de mésanges sur le territoire infesté par les chenilles processionnaires.

Nous en avons dans le jardin mais sans aucune certitude qu'ils servent pour l'instant. La présence d'oiseaux chez nous est surtout due aux points de nourrissage et au point d'eau.

Les 5 mésanges prédatrices de chenilles processionnaires

La mésange charbonnière

Carbonero à l'oeuvre

C'est une grande consommatrice de chenilles, elle se spécialise dans la processionnaire dans les régions infestées.

Les juvéniles et les adultes consomment les chenilles de septembre à avril aux stades L1 et L2, puis au moment où les chenilles sont urticantes aux stades L3 à L5, elles leur coupent la tête et extraient leur tube digestif. Héhé !!

L'hiver elles font des trous dans les nids et les vident presque entièrement de leurs chenilles.

Les nichoirs pour héberger ces gentilles et efficaces auxiliaires doivent avoir une ouverture de 32 mm.

La mésange noire

Cette mésange sera efficace sur les pins d'Alep dans les Alpes du sud, le mont Ventoux par exemple.

Elle est moins spécialisée que les autres mésanges et fréquente moins les nichoirs également.

 

La mésange huppée

Elle fréquente les forêts de conifères et les forêts mixtes feuillus/conifères. C'est une mésange qui est abondante dans les Landes de Gascogne. Sa consommation de chenilles varie selon les régions.

Par contre c'est une espèce cavernicole qui va préférer aux nichoirs, des vrais trous dans les arbres.

La mésange bleue

C'est une spécialiste des chenilles défoliatrices du chêne dont la tordeuse du chêne.

Elle préfère les boisements de feuillus et niche aussi dans les forêts de conifères.

C'est un prédateur potentiel des oeufs et des chenilles processionnaores au stade L1 et L2 en fin d'été et en automne.

La mésange à longue queue

C'est un insectivore généraliste qui préfère les boisements de feuillus.

C'est un prédateur potentiel des œufs et des chenilles de processionnaires aux stades L1 et L2 en fin d'été et en automne quand les mésanges se réunissent en bandes.

Elles construisent leurs propres nids avec des poils, des mousses, des lichens, des écorces qui vont être collés grâce aux toiles d'araignées et aux fils de soie des nids de processionnaires. Ces nids de mésange bien entendus sont très bien cachés dans la végétation.

D'autres oiseaux insectivores sont également prédateurs des processionnaires du pin :

Le coucou gris

Le coucou geai

La huppe fasciée

L'engoulevent.

Mais de ceux-ci, ici nous n'avons point hélas ! (surtout pour la huppe fasciée snif).

Voilà, maintenant chacun sait ce qu'il doit faire pour héberger les apprenties-jardinières.

Ci-dessous le lien avec toutes les infos nécessaires sur les chenilles processionnaires :

Rédigé par caroleone

Publié dans #Les animaux de caro, #Les oiseaux, #Espèces invasives

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A
Vive les mésanges alors, c'est un bel exemple d'auto équilibre de la nature à condition que l'homme ne vienne pas s'en mêler avec ses pesticides. J'ai passé toute mon enfance sous les pins et je les connais bien, elles sont spectaculaires quand elles se déplacent en procession.
C
Oui elles sont précieuses ces mignonnettes......on aime les voir à l'ouvrage. Ici ça nous dépasse pas mal cette histoire d'invasion de bestioles, nous ne sommes pas habitués et la ville a soit disant équipé tous les pins de colliers sauf le nôtre apparemment, malgré qu'ils m'aient dit au bout de 3 ou 4 demandes et plusieurs mois qu'ils avaient fait le nécessaire. le problème c'est que nous n'allons pas acheter la lutte intégrée car il faut la renouveler chaque année et ce n'est pas donné, d'autant plus que ces arbres ne sont pas chez nous. Bizarrement les nids ne sont que de notre côté par contre.