La militante Lolita Chávez interpelle le féminisme européen

Publié le 15 Novembre 2018

Par Mercedes Ventura/Rony Morales

12 novembre 2018

 La Guatémaltèque Lolita Chavez a plaidé dans son discours lors des Ières Journées Féministes de Saragosse pour une inclusion de tous les courants qui servent à construire une nouvelle réalité respectueuse de toutes origines et réalités.

Saragosse, jeudi 8 novembre. La militante guatémaltèque Lolita Chávez appelle le féminisme européen à écouter les revendications et les besoins des femmes dans le reste du monde. Elle l'a fait ce matin lors de sa présentation aux Ières Journées Féministes de Saragosse  , organisée par la Mairie de la capitale aragonaise en collaboration avec le magazine CTXT.

Dans son exposé intitulé " La lutte des communautés indigènes ", Chávez, qui réside en Espagne après avoir été menacée au Guatemala, a prôné l'inclusion et le travail commun des courants féministes pour " déclarer des territoires libres pour toutes les femmes ".

Lolita Chávez a fait de la lutte pour les droits des femmes guatémaltèques et des peuples indigènes et la défense du respect de la nature ses principaux chevaux de bataille. C'est ce qu'elle a déclaré dans son discours dans la capitale aragonaise. "Nous ne sommes ni des criminelles ni des terroristes. Défendre l'eau n'est pas un crime (...) Et quand nous parlons de défendre la terre, nous parlons aussi de défendre notre corps", a-t-elle dit.

De son poste de militante guatémaltèque, elle a tendu la main au travail commun entre les deux rives de l'Atlantique. "Nous, féministes communautaires ou territoriales, voulons vous dire que nous sommes ici aussi. Nous vivons dans des territoires contestés ; des territoires où le fait d'être trans, noire ou lesbienne est synonyme d'exclusion, de marginalisation, de stigmatisation et de mort sur une base quotidienne. C'est pourquoi nous interrogeons les dénommées féministes blanches et leur demandons de décoloniser. Nous vous demandons d'écouter nos histoires et nos dénonciations ", a déclaré Lolita Chávez.

Par ailleurs, la militante a montré sa volonté que la capitale aragonaise reste un espace de débat féministe : "il n'est pas facile de faire connaître les oppressions multiples. Nous avons besoin de soutien et nous espérons que Saragosse sera le sommet du féminisme mondial".

Chávez en a profité pour analyser la situation du mouvement féministe en Amérique latine. "C'est une expression qui a fait un bond ces derniers temps. Elle a transcendé la ville vers d'autres territoires et nous a fait comprendre les luttes et les défis du féminisme. Les ordres du jour ont été élargis et ont abordé des questions qui avaient été supprimées. Mais ce n'est pas la même chose dans toute l'Amérique latine, les différences sont grandes selon les pays : ce n'est pas pareil de parler d'avortement libre, légal et gratuit au Honduras ou en Argentine.

La militante guatémaltèque vivant en Espagne a conclu sa présentation par un message d'unité : " Luttons ensemble et continuons à tisser le tissu de la vie. Son exposé a été encadré dans le bloc intitulé " Mémoire. Violence, justice et réparation', deuxième axe de la Ière Conférence internationale féministe de Saragosse, organisée par la Mairie et le magazine CTXT les 8 et 9 novembre.

traduction carolita d'un article paru dans Prensa Comunitaria le 12 novembre 2018

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Guatemala, #Espagne, #Droits des femmes, #Peuples originaires, #Mayas

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