"Il est nécessaire de rendre visible la contribution des peuples indigènes à la conservation."

Publié le 3 Novembre 2018

Servindi 30 octobre 2018 - Fermín Chimatani Tayori, du peuple Harakbut, a dialogué avec Servindi, et a souligné la valeur des TICCA comme " une opportunité de mettre à l'ordre du jour des questions qui nous permettront de parler de la gouvernance territoriale des aires protégées ou conservées ".

Le terme "TICCA" est l'acronyme de "Territoires et aires conservées par les peuples indigènes et les communautés locales" et Fermín Chimatani est une voix indigène autorisée à dialoguer sur ces questions.

Il a été président de l'Exécuteur du Contrat d'Administration (ECA) de la Réserve Communale Amarakaeri (RCA), et préside actuellement l'Association Nationale des Exécuteurs de Contrats d'Administration du Pérou (ANECAP).

Chimatani souligne l'importance de rendre visible la contribution des peuples indigènes dans les aires protégées et conservées, en raison de leur travail important en termes de protection et de conservation depuis les temps anciens.

Il souligne qu'à l'intérieur et à l'extérieur des zones naturelles délimitées par l'État péruvien, il existe une forte présence indigène qui ne doit pas être ignorée.

"L'État doit voir le problème social et ne pas avoir une vision biaisée de la conservation sans les personnes, mais plutôt considérer la conservation intégrale qui va de pair avec l'homme," dit Chimatani.

"Il est nécessaire de rendre visible la contribution des peuples indigènes à la conservation."

À la fin de l'Atelier : Renforcer la gouvernance des territoires préservés de l'Amazonie péruvienne, tenu du 14 au 19 octobre à Pachacamac, Lima, Pérou, Chimatani a annoncé qu'il ouvrira son propre espace pour discuter des réalités des divers types de gouvernance qui existent dans les territoires autochtones.

"Cela nous permettra d'articuler et d'améliorer les propositions de développement pour la vie des communautés et des peuples en renforçant la gouvernance territoriale indigène ", a-t-il dit.

"La chose importante que l'État doit comprendre, c'est que les peuples indigènes ne sont plus à l'époque où ils ne font que chasser ou être dans la forêt ", a-t-il dit. 

"Nous, les peuples indigènes, nous devons aussi relever des défis, des défis de taille. Passer de la protestation à la proposition, et de la proposition à l'action, est quelque chose d'important que nous devons mentionner", a-t-il souligné, en ce qui concerne le rôle des peuples dans la conservation et la gouvernance territoriale.

Réserve Amarakaeri et Liste verte

D'autre part, en ce qui concerne la proposition d'inscription de la Réserve communale d'Amarakaeri sur la " Liste verte " de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), Fermín Chimatani considère cette nouvelle désignation possible comme un plus pour la bonne gouvernance indigène qu'ils développent.

La Liste verte est une reconnaissance des bonnes pratiques de conservation des aires protégées et des aires conservées certifiées par une commission internationale et le Pérou a actuellement deux zones proposées pour une telle reconnaissance.

Il s'agit du Parc National de la Cordillère Azul et de la RCA Amarakaeri, qui sont à un stade avancé de qualification.

"L'objectif, en réalité, est de gérer la réserve Amarakaeri et d'en voir les avantages pour la conservation et le développement communautaire ", a déclaré Chimatani. "Les demandes d'inscription sur la Liste verte révèlent la vision externe et interne et permettent à la Réserve d'améliorer sa gestion.

Accords, engagements et demandes des peuples indigènes


Les peuples indigènes réunis dans l'atelier : Renforcer la gouvernance des territoires préservés de l'Amazonie péruvienne, 14-17 octobre 2018 à Pachacamac, Lima, Pérou, déclarent :

Après de longues délibérations, nous sommes parvenus aux accords, engagements et demandes suivants :

Accords et engagements du PP.II.

1. Les peuples indigènes s'engagent à maintenir et à renforcer la continuité de notre système de conservation des territoires et des forêts à partir de notre cosmovision.

2. Les PIIP s'engagent à renforcer la gouvernance efficace des aires naturelles protégées qui se trouvent dans nos territoires ancestraux.

3. Nous, le SIPI, nous nous engageons à élaborer une carte didactique sur une plate-forme mondiale où apparaissent nos territoires et aires conservées.

4. Établir une alliance entre les différentes formes de gouvernance territoriale indigène pour partager les expériences et développer des mandats communs et des lignes directrices pour renforcer les aires conservées.

Exigences et demandes adressées à l'État péruvien en vertu de la Convention 169 de l'OIT, de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples indigènes et de la Convention sur la diversité biologique.

Que l'État reconnaisse et garantisse le droit des peuples indigènes de gouverner nos territoires intégraux.

2. Que l'État reconnaisse les peuples indigèness comme des protecteurs légitimes dans la gestion et la conservation de nos territoires ancestraux.

3. Que l'État nous apporte son soutien en matière de gouvernance territoriale indigène, car c'est la meilleure stratégie pour la conservation de la nature et de la diversité biologique.

4. Que l'État péruvien rende visibles les systèmes autochtones de conservation territoriale à titre de contribution au Congrès latino-américain des aires naturelles protégées qui se tiendra en mars 2019.

A la communauté internationale

Nous appelons à l'établissement d'alliances stratégiques avec les peuples indigènes qui contribuent à la réalisation et à la garantie de la gouvernance territoriale autochtone sur nos territoires et dans les zones protégées.

Pachacamac, le 18 octobre 2018

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 30 octobre 2018

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article