Equateur : La Nationalité Palta

Publié le 20 Novembre 2018

 

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Nationalité de la sierra

Province de Loja

Organisation politique

Fédération Provinciale des Communes de Loja (Feprocol).

 Population : 24.000 personnes

Peuple qui est le descendant d’une civilisation précolombienne qui occupait l’actuelle province de Loja en Equateur.

 

province de Loja, Equateur De TUBS - ., GFDL 1.2, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17369400

Ils sont considérés comme étant originaires d’Amazonie comme un groupe jibaro qui s’est installé sur les territoires de la Loja actuelle venant de la cordillère orientale et brisant l’unité de la culture Puruhá-Moche. Ceci est une théorie proposée par divers chercheurs jusque dans le milieu de la dernière décennie et cette théorie semble acceptée.

C’était une culture éminemment agraire dont le régime principal était basé sur le maïs et le manioc. Le maïs était considéré comme «  le cadeau des dieux », il permettait de chasser les famines et les crises alimentaires du peuple (mais aussi des autres peuples). Ils géraient plusieurs types de planchers écologiques et pratiquaient une agriculture pluviale ou temporaire (roses de la montagne) et une agriculture de plaine fertile au bord des rivières et sur des terres irriguées. Ils maîtrisaient une bonne gestion et une connaissance de l’eau et de l’irrigation ainsi que le calcul nécessaire et précis du temps prévu pour chaque plantation pour chaque occasion au moment où les pluies arrivaient.

Le maïs a permis a leur peuple de bien se développer, le maïs était distribué à parts égales entre tous les habitants de toutes classes sociales. La culture du peuple se développe à partir de la culture du maïs, sans utiliser de charrue, sans écriture, sans animal de trait.

C’était pourtant une culture complexe et diversifiée fabriquant une poterie élaborée et connaissant la métallurgie, des systèmes complexes d’organisation sous le principe des chefferies ou des seigneuries.

A l’arrivée des Incas puis des espagnols, leur population était peut-être de 80.000 à 100.000 personnes.

Ils s’étendaient sur tout l’est de l’Equateur tirant partie des zones où la langue et les coutumes leur étaient connues.

Les maisons avaient des murs en bois ou en planches, certaines étaient recouvertes de boue ou de paille.

Les vêtements étaient fabriqués avec la laine des lamas et des alpagas de leurs terres.

La langue était liée à celle des jivaros et influencée par la langue quechua andine.

Ils occupaient 4 zones écologiques :

Les hautes terres, 2000 à 3000 mètres d’altitude correspondant à Guachanamá, Celica et la province de Loja.

Les zones tempérées comme Catacocha et Cariamanga.

Les zones subtropicales sèches de Pózul et Dominguillo.

Les zones tropicales sèches de Rocará et Zapatillo.

Leurs productions dans ces zones étaient diverses : maïs, haricots, manioc, arachides, des arbres fruitiers comme les avocatiers, les pruniers, les cherimoyas, les goyaviers, les figuiers de barbarie, les pamplemoussiers, les jicaros, les tumbos.

Dans les rivières ils pêchaient des poissons et ils élevaient des cobayes dans leurs maisons pour la consommation.

Médecine traditionnelle

La médecine traditionnelle était avancée et la mortalité du peuple était faible pour ces raisons. Ils avaient une une formidable tradition chamanique.

Pas complètement disparus

Ils ont disparu rapidement et pour des raisons qui semblent inconnues. Il semble que de nos jours aucun dialecte autochtone, aucune culture régionale, aucun modèle d’organisation sociale ou d’ordre économique ne survive.

Lors de l’attaque brutale des conquistadores et de la destruction des éléments païens des mains de l’église catholique fanatique et engagée dans la mission sacrée d’extirper la patrie de l’idolâtrie.

La disparition du peuple a eu lieu sur une courte période historique.

Ils n’ont malgré tout pas complètement disparu et le peuple Paltas est de nos jours une nationalité de la sierra reconnue par le gouvernement équatorien.

source : wikipedia espagnol

 

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traduction d'un article de mai 2016

L'histoire du peuple Palta dans un livre

José Calva est membre de la commune de Sasaco située dans le canton de Gonzanamá, dans la province de Loja. Sasaco est l'une des 13 communes qui font partie de la Fédération provinciale des communes de Loja (Feprocol), une organisation créée en 2006 dans le but de sauver l'identité, l'histoire et le territoire de ses ancêtres, le peuple Palta.

Calva était à Quito au début du mois pour présenter "Un pueblo Palta en la historia, continuidades, transformaciones y rupturas", de Juan Carlos Brito Román. Un livre qui rassemble le travail d'investigation que cet anthropologue équatorien a réalisé depuis 2011, dans les communes de la province de Loja. Dans ce livre, publié par l'Editorial Universitaria Abya Yala, Brito fait un voyage historique, anthropologique et ethnographique à travers le monde des Paltas. En plus de ses recherches dans les archives et les musées, il a également eu un dialogue et un échange de connaissances avec les membres des communes qui font partie de la Feprocol.

Calva, à travers cette enquête, revendique l'existence de la nationalité Palta. Il s'appuie sur l'historien Galo Ramón, cité dans le livre de Brito, pour mentionner qu'après des années de lutte et de résistance contre les Espagnols, cette nationalité a été divisée en petites villes qui ont fini par être annulées par les historiens. Dans ses recherches, Brito souligne que les Paltas appartiennent à un large horizon culturel, qui les relie aux groupes Shuar de l'Amazonie.

"Le peuple Palta, dit-il, fut le premier groupe humain identifié, avec son propre nom, sur le territoire de l'actuelle province de Loja. Un des facteurs pour que la connaissance des Paltas ne s'éteigne pas est, selon les recherches de Brito, la Loi des Communes de 1937. Elle garantit le droit des communautés à conserver leurs terres communes. Calva dit qu'à l'heure actuelle, ces terres sont utilisées par les villageois pour effectuer de petits travaux agricoles et d'élevage. Des activités qui n'ont pas été soutenues - dit-il - par les autorités de la province.

Avec la création du Feprocol, ces communes désarticulées pendant des décennies ont réussi à unir leurs efforts pour, entre autres, promouvoir la conservation, le sauvetage et le développement de l'identité culturelle et linguistique du peuple Palta.

Comme le souligne Brito dans ses recherches, cet organisme s'intéresse également à la protection et à la conservation de l'environnement et de la biodiversité de son territoire.

Dans ce livre, il est mentionné que les gens ont développé une technique très avancée en agroécologie qui a cessé d'être utilisée mais qui peut être réactivée comme une solution à la gestion irrationnelle des ressources.

"Avec ce livre, nous sauvons l'identité culturelle du peuple Palta et affirmons la réalité des terres qui font partie des communes. Certaines autorités ont tenté de nier notre existence, mais nous démontrons que nos ancêtres, par l'héritage de leurs connaissances, sont toujours présents dans la province de Loja.

"Un pueblo Palta en la historia, continuidades, transformaciones y rupturas"', est disponible à la librairie Abya Ayala située à côté de l'Université polytechnique salésienne . 

Ce contenu a été publié à l'origine par le journal EL COMERCIO à l'adresse suivante :
 Si vous envisagez d'en faire usage, veuillez citer la source et faire un lien vers la note originale d'où vous avez tiré ce contenu. ElComercio.com

traduction carolita d'un article paru dans El comercio le 6 mai 2016

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Equateur, #Peuples originaires, #Palta

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