Equateur : La nationalité Kayambi

Publié le 27 Novembre 2018

 

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Kayambi, nationalité de la sierra

 

Peuple autochtone d’Equateur qui fait partie de la nationalité Kichwa des hautes terres équatoriennes et qui vit au nord de la province de Pichincha, au sud de la province d’Imbabura et à l’ouest de la province de Napo, dans la cordillère centrale des Andes.

Province de Pichincha. 12.000 personnes

  • Canton de Quito : paroisse de Checa.
  • Canton de Cayambe : paroisses d’Ayora, Juan Montalvo, Ascázubi, Cangahua, Olmedo, Otón, Santa Rosa de Cusubamba.
  • Canton de Pedro Moncayo : paroisses de Tabacundo, La Esperanza, Toacachi, Malchingui, Tupigachi.

Province d’Imbabura . 27.000 personnes

  • Canton d’Otavalo : paroisses de González Suárez, San Pablo.
  • Canton de Pimampiro : paroisses de Pirampiro, Chuga, Mariano Avosta et San Francisco Sigsipamba.

Province de Napo . 350 personnes

  • Canton d’El Chaco : paroisse d’Oyacachi.

 

 

sur la carte n°9

Population et langue

 

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Population : 147.000 personnes organisées dans 131 communes

Langue : kichwa

Ils ont perdu leurs terres au moment de la colonisation, leurs territoires ancestraux étant progressivement occupés par le système des haciendas et après plusieurs années de lutte, ils ont pu récupérer des terres appartenant à l’état et des coopératives ont été créées dans les régions d’Olmedo et d’Ayora. Des communautés de Pichincha et Imbabura ont réussi à faire intervenir le processus de réforme agraire dans les domaines privés qui ont été attribués aux communautés.

 

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Organisation sociopolitique

 

Ils sont organisés en communes mais ont aussi d’autres formes d’organisations comme les associations, les coopératives, les comités de parents, les clubs sportifs, les offices des eaux, les groupes d’artisans.

Chaque commune a son cabildo, chacune des organisations a comme autorité maximale l’Assemblée, organe décisionnaire conformé par des déléguées des communautés convoqués par les cabildos. Les cabildos sont élus chaque année dans l’Assemblée des Communautés qui déterminent et planifient les travaux a effectuer.

 

Economie

 

Peuple dont l’économie de base dépend de l’agriculture, l’élevage, les produits laitiers, le développement de produits artisanaux.

L’agriculture remplit 2 objectifs : une production artisanale d’autoconsommation et une autre intensive destinée au marché.

Ils produisent sur des planchers écologiques différents :

Dans les prairies : élevage de mouton, de bétail, de façon extensive.

Dans les contreforts montagneux et les zones basses : agriculture et artisanant intensif.

Les produits de l’agriculture : maïs, blé, orge, pommes de terre, quinoa, haricots, oca, melloco, citrouilles, sambo, carottes, oignons, prunes.

Le tourisme est une autre source de revenus surtout par rapport aux ruines de sites religieux anciens comme Cochasqui, Puntiatsil, Zuleta, Angochauga, Iluman, Yahuarcocha, Socapamba, Topoangla Pucará de Velásquez, pucará de Araque,Pimampiro, Chota, Quitu, Culebra Rumi et Lechero. Ce sont des temples, des œuvres d’art en l’honneur du Soleil et de la Lune qui sont à présent partiellement détruits.

Des familles travaillent comme salariés dans les entreprises de floriculture située à proximité de leurs communautés ou en migration vers les grandes villes.

Un processus de reboisement est en cours afin de réparer les dégâts occasionnés par les pratiques culturales intensives dont ils ont pris conscience. Le reboisement est réalisé avec des plantes indigènes, aune, quishuar, noyer, en plus de délimiter des forêts protectrices pour la conservation des pentes et des sols.

 

 

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Alimentation

Leur alimentation est basée sur les produits issus de l’agriculture (maïs, haricots, pois) complétés par le sambo, la citrouille, l’orge, le blé, les pommes de terre, les carottes blanches que l’on retrouve dans la composition des plats.

Les plats typiques sont le riz à l’orge, les coladas de farine de haricots, les pois et maïs grillés, les haricots et maïs tendres cuits, complétés par de la viande de bœuf, de porc, de poulet et des boissons parfois industrielles.

 

Médecine traditionnelle

 

Ils continuent de se soigner avec les pratiques de la médecine traditionnelle complétée par la médecine allopathique si besoin. Les spécialistes de la médecine traditionnelle sont les yachag et les sage-femmes qui détiennent des connaissances transmises de manière orale sur les bienfaits des plantes, de la terre, des pierres et de l’eau.

 

La mort

Le jeu chungay, un jeu pratiqué à la mort d’un adulte

 

A minuit, tous les adultes commencent à jouer, un cercle est fait avec 12 grains de maïs déposés, 6 de maïs noir et 6 de maïs blanc. Un arbitre se trouve au milieu, qui ne doit pas être un parent du mort. Les personnes sui forment le cercle votent le chungay, ; celui-ci est en bois et possède 3 côtés. Sur chaque côté sont inscrits des nombres. L’arbitre regarde sur quel nombre le chungay est tombé, et selon le nombre obtenu, le jouer prend le maïs ; celui qui en obtient le plus est le gagnant.

A 5 heures du matin, le vainqueur forcera les perdants à assumer le rôle de bétail et à labourer, puis à grimper à un arbre près de la maison et à crier en imitant le cuscungo (grand-duc) pour que toute la communauté vienne prendre le petit déjeuner. Finalement, ils amènent le mort à l’église et procèdent à l’enterrement en compagnie de toute la communauté.

 

Tenue vestimentaire

 

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Les vêtements traditionnels reflètent le symbolisme sacré des Kayambis, leur permettant de maintenir et transmettre leur identité culturelle aux générations futures. De nombreux tissus et matériaux utilisés dans la réalisation des vêtements traditionnels sont faits à la main et proviennent de ressources naturelles locales.

La tenue de la femme : chapeau en tissu noir, jupe plisse (anaco) de différente couleurs, chemisier blanc, écharpe (chumpi), huallas, bracelets faits avec de grosses perles rouges, boucles d’oreilles en or, fachalina, espadrilles.

La tenue de l’homme : chapeau, poncho bleu, pantalon et chemise blanche.

 

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Musique

 

Les Kayambis ont leur propre rythme appelé xuan. Ce rythme, pendant l’invasion inca et la conquête espagnole s’appelait Juan et en raison de l’influence de l’église catholique, s’est appelé également San Juanito. Le nom xuan provient du fait que les aruchis marquent le pas au rythme de « xuan….xuan…xuan….

Les coplas

Les coplas, ces vers ludiques et joyeux, chantés en rimes sont l’âme de la musique kayambi. Ce sont des paroles forgées dans la vie quotidienne et gravées dans la mémoire du peuple. C’est la plus haute expression de ce groupe ethnique.

 

Le peuple Kichwa-Kayambi maintient ses traditions vestimentaires, musicales et orales, et les manifeste surtout pendant les jours fériés du calendrier andin. Par TupakAmaruIshkay — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=87479284

Le peuple Kichwa-Kayambi maintient ses traditions vestimentaires, musicales et orales, et les manifeste surtout pendant les jours fériés du calendrier andin. Par TupakAmaruIshkay — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=87479284

Histoire de la culture ancienne Kayambi

 

 

La référence historique la plus notable du peuple Kayambi remonte à ses luttes de résistance contre l’expansion de l’empire inca.

Le lac qui s’appelle depuis Yahuarcocha (lac de sang) a été  teinté de leur sang lorsque leur peuple, après avoir remporté plusieurs batailles et avoir infligé plusieurs défaites à l’inca Huayna Capac, a perdu la guerre.

 

lac Yahuarcocha Par TupakAmaruIshkay — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=87479284

 

Les femmes dans le mouvement de résistance à l’empire Inca

Un aspect de l’histoire kayambi concerne la tradition des femmes en tant que protagonistes ayant acquis le nom de Quilago lorsqu’elles ont assumé la direction de la chefferie. L’une des femmes Quilago *, devenue une héroïne de la lutte contre les Incas était la cheffe de Cochasqui et assumait la position de cacique après être devenue veuve très jeune. Elle organisa une armée de femmes car les hommes s’étaient dispersés à la suite de la logue période conflictuelle avec les Incas. Les combats durèrent 20 ans jusqu’à ce qu’une bataille soit gagnée, qui a indigné Huayna Capac et l’a forcé à redéfinir sa stratégie de guerre et à proposer un armistice à Quilago. Elle conserverait le contrôle des pyramides de Cochasqui mais sous la direction de l’empire Inca. Elle n’accepta pas et la réponse inca fut une attaque définitive acculant les Kayambi dans le lac de Yahuarcocha où plus de 30.000 personnes furent massacrées.

A la suite de cela, la population masculine, jeune et âgée fut décimée et les indigènes du Pérou s’installèrent dans la région en tant que mitimaes sous la direction de ‘empire inca et se mêlèrent peu à peu au peuple Kayambi.

Nazacota Puento qui a mené le dernier combat contre l’empire inca était le dernier roi indépendant de cette nation dont la capitale avait toujours été Cayambe.

 

Structure sociale

 

La structure sociale et politique des Kayambi était complexe avec un contrôle territorial absolu autour de Cayambe sous la capaccuraca et l’autorité duquel était gouverné le groupe de chefferies et des autres seigneuries indigènes. Le leadership était héréditaire. Les curacas avaient des degrés d’accumulation pour les services que leurs sujets leur fournissaient dans les travaux agricoles, la construction de maisons, de temples, de forteresses et la livraison de marchandises. Le curaca était d’autant plus puissant qu’il possédait de fermes. Cette accumulation de bien avait pour principe social la redistribution et la rétribution aux ayllus et aux chefferies sous sa domination.

Durant la période historique relativement courte du règne de l’empire inca, les Kayambis et d’autres peuples tels que les Otavalos se sont apparentés à l’aristocratie inca par l’intermédiaire des fils d’Atahualpa et de Paico Occllo.

 

Mythologie

 

Apo Catequil, le tonnerre, la foudre, l’éclair était l’une des divinités majeures des Kayambi, un dieu bienfaisant et puissant qui présidait la fertilité.

L’arc-en-ciel (cuiche) avait le pouvoir d’imprégner les femmes et de provoquer des maladies (cuichig).

Les Kayambis mesuraient le temps à l’aide des phases de la lune, un système qui a perduré jusqu’à la période coloniale.

Ils reconnaissaient les saisons grâce au coassement des grenouilles et à la floraison de plantes sauvages.

Une langue distincte du quechua des Incas était parlée dans toute la région. Certains noms de lieux ont survécu sans connaître leur traduction exacte car il s’agit d’une langue morte : Calá, Culalá, Chalá, Guachalá, Ajabi, Curubí, Ambuqui, Camburo, Imbaburu.

Avec l’arrivée des Espagnols sur le territoire kayambi, le contrôle des capaccuraca sur l’économie fut perturbé, les questions sociales furent cooptées par les encomenderos et les prêtres espagnols ainsi que par la collecte des impôts. Durant le long processus de domination espagnole, les Kayambi survivent en se réfugiant dans le cadre de leus petites seigneuries puis dans leurs communautés avant de perdre leurs terres.

Ci-dessous, l’histoire globale des peuples Kichwa de la Sierra pendant la période coloniale.

 

* Quilago

Quilago , également appelé Quillango ou Quílago ( Caranqui , vers 1490 - Cochasquí , vers 1515), est le nom populaire sous lequel la princesse Caranqui Túpac Palla est connue en Équateur (d'autres l'appellent Palla Coca), [ 1 ] qui détenait le titre de Dame de Cochasquí , ainsi que le matriarcat du complexe cérémoniel et résidentiel du même nom, situé près de l'actuelle ville de Tabacundo . [ 2 ] Elle fut également un chef militaire pour son peuple lors des batailles de résistance contre l' expansion de l'Empire Inca .

Histoire relative à la nationalité Kichwa des hautes terres équatoriennes

 

 

Cette nationalité s’est implantée dans tout le haut plateau équatorien y compris dans d’autres régions en raison de mouvements migratoires des différents peuples qui la composent.

Les Kichwa des Hautes terres équatoriennes se sont implantés dans les provinces suivantes :

►Carchi où était installé le peuple Pastos ;

►Imbabura : implantation des nationalités Otavalo, Karanqui, Natabuela et Kayambi ;

►Pichincha : la nationalité Kitucara ;

►Cotopaxi : installation du peuple Panzaleo ;

►Tungurahua : installation des nationalités Chibuleo, Salasaca et Kisapincha ;

►Bolivar : la nationalité Waranka ;

►Chimborazo : les Puruhás ;

►Provinces de Cañar et d’Azuay : installation de la nationalité Kañari ;

►Loja : implantation des nationalités Saraguro et Paltas.

 

Ces peuples sont liés par la langue kichwa, par un territoire qui leur a été confisqué pendant l’époque coloniale espagnole, par une cosmovision commune concernant la terre et l’univers et par des liens commerciaux existant bien avant l’arrivée des Espagnols.

 

Histoire

 

Ce sont des habitants immémoriaux de ces hauts plateaux équatoriens, ils étaient organisés en seigneuries et confédérations ethniques qui ont développé une culture fondée sur la propriété communautaire et le principe de réciprocité. Hélas, leur développement a été bouleversé par l’arrivée des Espagnols en 1492. Une nouvelle forme de production où la propriété qui appartenait à ces peuples est devenue la propriété absolue de la monarchie et des Espagnols. Un nouveau mode de vie arriva également avec les conquérants. Les Kichwas doivent quitter leurs territoires d’origine et partir à travers l’Amérique du sud, procédé qui permettait de contrôler toute forme de rébellion de leur part.

Ils furent soumis au travail forcé dans les mines, les ateliers de construction, la construction de routes et de villes coloniales et d’encomiendas. Ce travail se déroulait dans des conditions inhumaines. Par exemple, pour les hommes autochtones qui travaillaient dans les mines cela signifiait tout simplement la mort.

L’encomienda* était le point d’articulation de la société coloniale, moyen permettant le contrôle du travail indigène, permettant aux espagnols de recevoir des tributs des communautés indigènes, d’organiser la production agricole et artisanale, de contrôler la domination idéologique par le biais de l’évangélisation.

Les obrajes* constituaient le travail obligatoire s’adressant aux femmes qui devaient migrer vers les centres de production textile en tant que mitayos. Ce travail était également réalisé dans des conditions insalubres provoquant souvent le mort de femmes indigènes.

Les travaux des indigènes dans la construction de routes et de bâtiments dans les villes coloniales ont permis aux peuples de transposer leur savoir-faire architectural et de perpétuer leur relation avec la nature dans les églises (décoration intérieure basée sur leur cosmovision). Cette opportunité a néanmoins côuté la vie à nombre d’entre eux.

Entre 1810 et 1830, époque de l’indépendance des colonies de la domination espagnole, on note aucun changement dans les circonstances d’exploitation et de soumission des peuples y compris dans les 70 premières années de la République.

Après la révolution libérale le 5 juillet 1895 à laquelle participèrent beaucoup d’indigènes, d’importants changements auront lieu dans la législation relative à la terre et à la situation des indigènes. La collusion entre partis, l’emprisonnement pour dettes, ‘intervention de l’église dans les affaires de l’état sont éliminés et les grands domaines appartenant à l’église sont expropriés et transférés à la propriété publique.

L’élimination du concertaje* (accord agricole) conduit à la libération de la main d’œuvre indigène dont la plupart migrent vers la côte pour offrir leur force de travail. Ils vont tomber dans une autre forme d’assujettissement avec les propriétaires des plantations.

Le huasipungo* était une autre forme de soumission au travail des peuples indigènes. Cette pratique est née avec la libération des indigènes du concertaje, une pratique consistant à donner un morceau de terre à l’indigène en échange de quelques journées de travail dans la grande hacienda.

Le huasipungo donne naissance à 2 formes de groupement indigène :

►Les huasipunguerons et les roturiers libres.

Les premiers sont situés à l’intérieur du domaine, les seconds dans les centres paroissiaux religieux au marché.

Dans ce nouvel ordre de propriété foncière, il y a eu une augmentation démographique des communautés indigènes donnant lieu à des migrations de la campagne vers les villes, à différente soulèvements exigeant le droit à la terre, des luttes qui, dans les années 60 aboutirent à la première réforme agraire qui va bénéficier à très peu de huasipungueros.

Les années 70/80 sont consacrée par ces personnes à la constitution d’une organisation régionale garantissant et dirigeant leurs luttes, ECUARUNARI.

Le niveau de sensibilisation et d’organisation s’accroit parallèlement aux soulèvements pour la reconnaissance de ces peuples.

 

Au sujet des obrajes :

 

 

obrajes dans le corregimiento de Quito https://ealincangouce.wixsite.com/historia-del-ecuador/get_involved

Il s'agissait d'usines textiles de laine, de coton et de cabuya (agave), qui produisaient également des espadrilles, des sacs, des mèches, des selles, des chapeaux, de la poudre à canon, etc. et où les indigènes étaient obligés de travailler, jour et nuit, souvent jusqu'à leur mort.

« Chaque Indien travaillait 312 jours par an, et le maximum qu'ils pouvaient gagner pendant cette période était de 40 pesos, chacun pesant 8 réaux... Dans chaque Obraje, il y avait une prison, des fers, des chaînes et des coups de fouet. Les enfants ont été cruellement maltraités. De leur salaire étaient déduits les impôts et la pension synodale du prêtre. L'Indien payait sa nourriture et ses vêtements ; et bien souvent même des médicaments étaient déduits de leurs misérables salaires, qui leur étaient vendus à un prix très élevé, même lorsque l'excès de travail les laissait avec quelque maladie... Les Indiens étaient épuisés en peu de temps : le travail auquel ils n'étaient pas habitués était la cause de la mort de beaucoup d'entre eux" (Roberto Andrade.- Histoire de l'Équateur, volume I p. 109) .

https://www.enciclopediadelecuador.com/obrajes/

 

Au sujet de l’encomienda

 

Système d'« esclavage » que les Espagnols exerçaient sur indigènes d'Amérique. L'encomienda était une ancienne institution espagnole du Moyen Âge, et consistait en un territoire qui fournissait des revenus à un noble. En Amérique, cela a changé d'une manière vraiment dramatique et est devenu simplement « une disposition royale par laquelle le roi d'Espagne donnait des terres et des Indiens à perpétuité, comme prix, en récompense des souffrances endurées par ses soldats qui ont étendu les domaines de l'Espagne aux Antilles. La terre reçue à perpétuité était appelée Encomienda ; le noble espagnol qui la recevait pour avoir tué et exploité des Indiens était l'Encomendero et la mine de richesse et la source d'exploitation dans l'Encomienda, c'est-à-dire l'Indien, était appelé Encomendado » (M. Navas Jiménez.- Histoire, géographie et éducation civique ; n° 2, p. 41) . L'encomienda obligeait les Indiens à payer de lourds tributs aux encomenderos, et ceux-ci, en réciprocité théorique, à christianiser l'Indien ; le défendre des « cannibales » ou des attaques d’autres peuples ; et leur apprendre les travaux agricoles et comment laver l'or.

Ces encomiendas ont finalement laissé les Indiens dans une grande misère. (https://www.enciclopediadelecuador.com/encomienda/)

 

Sur le concertaje et le huasipungo

 

Les ouvriers ou « péons » vivaient dans les haciendas avec leurs familles. Ils « passaient des accords » (des engagements) avec les propriétaires, les « patrons » pour les
travaux. C'est pourquoi on les appelait « conciertos ». Ils avaient un salaire, mais ils ne le recevaient jamais, car ils étaient endettés envers leurs patrons. Les ouvriers demandaient à leur employeur des avances de fonds pour payer les impôts et les obligations religieuses, comme les baptêmes, les mariages, les enterrements et autres.
La relation entre les peones et les patrons n'était libre qu'en théorie. En réalité, il s’agissait d’une forme de travail obligatoire, puisque l’employeur pouvait emprisonner le travailleur pour lui faire payer la dette. Parfois, les péons recevaient une portion de terre du propriétaire, le « huasipungo », qu’ils travaillaient avec leur famille.
C'est pourquoi on les appelait « huasipungueros ». Les dettes ne s'arrêtent pas même avec la mort du travailleur concerté. Elles passèrent à sa veuve et à ses enfants. L'ouvrier était soumis au patron, qui avait le soutien du clergé et des autorités de l'État. Le curé prêchait la soumission et faisait payer des services religieux qui perpétuaient la dette. Le lieutenant politique de la paroisse et d'autres autorités pouvaient envoyer en prison ceux qui ne payaient pas leur dette Le concertaje a eu lieu dans tout le pays, mais il a été plus fort dans la Sierra. (https://themeeveryday.blogspot.com/2011/09/el-concertaje.html)

 

 

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sources : wikipédia en espagnol, goraymi, CONAIE.org, hosted.nativeweb.org

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Equateur, #Peuples originaires, #Kayambi, #Kichwa

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