"Les protocoles sont violés parce qu'ils sont en accord avec les Etats-Unis" : expert en migration
Publié le 21 Octobre 2018
Fabiola Méndez/Damián Mendoza
Il y a une semaine, environ trois mille migrants centraméricains ont commencé un voyage en caravane pour quitter leur pays, dans le but d'arriver aux États-Unis et de réaliser le rêve américain. Mais cela s'est terminé il y a une décennie, "ils n'ont pas pu comprendre qu'il n'y a plus aucune possibilité d'atteindre l'avenir qu'ils nous vendent tant", a déclaré Fernando Neira Orjuela, chercheur au Centre de Recherche sur l'Amérique Latine et les Caraïbes (CIALC) de l'UNAM.
Ce vendredi, ils ont franchi la barrière de contrôle frontalier entre le Guatemala et le Mexique à Tecún Umán, fermes dans leurs efforts pour atteindre les États-Unis malgré les menaces du président Donald Trump de fermer la frontière sud du Mexique et de couper l'aide économique au Honduras, au Salvador et au Guatemala.
Pour l'expert en migration, en Amérique centrale, les gouvernements n'ont pas de position sérieuse pour corriger la situation de pauvreté, d'inégalité et de violence structurelle de leur population, qui s'est aggravée au fil des décennies. "Les gouvernements ont laissé les gens partir au lieu d'affronter le problème, ils partent parce qu'ils sont désespérés de ne trouver aucune option de travail, aucune école et aucune condition de vie minimale."
Le phénomène migratoire est passé d'un flux de certains individus ou de certaines familles à des caravanes de centaines de personnes, un processus auquel aucun État n'est préparé. En ce sens, nous devons agir en termes de politique locale car ce phénomène est en augmentation.
De même, le droit de rester dans les pays n'est pas garanti, les obligeant d'une manière ou d'une autre à partir, et malgré les menaces et les intimidations, le rôle des gouvernements doit être remis en question : " quand le gouvernement mexicain envoie des éléments de l'armée à la frontière, il fait le sale boulot pour les Etats-Unis, lui faisant une faveur au prix de la souffrance de milliers et de milliers d'Amérique centrale.
La politique américaine a beaucoup de poids au Mexique, surtout parce que le gouvernement qui n'a pas encore terminé s'est agenouillé devant les intérêts des États-Unis, a dit le spécialiste. "J'espère que cette situation avec le nouveau gouvernement ne se reproduira pas, car les protocoles sont violés par le fait de bien paraître avec les États-Unis pour l'intimidation politique et économique."
Enfin, il a réitéré qu'il est nécessaire de comprendre et d'analyser qu'il y a un changement dans la dynamique migratoire et que les destinations changent. Il a appelé à des alternatives pour résoudre ce problème avec des accords en termes régionaux.
source : UNAM global
Traduction carolita d'un article paru sur Desinformémonos le 20 octobre 2018
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