Ciudad Blanca ou Dieu Singe : Ville ou Civilisation Perdue ?

Publié le 27 Octobre 2018

Fondamentaux

Tradition Pech 

Selon les Pech (Payas), il existe un site monumental avec des terrasses et des bâtiments construits en pierre blanche dans la région de laselva de la Mosquitia, dans un passage à travers les montagnes, confluence de deux rivières. C'est un site sacré qui reçoit plusieurs noms : Kao Kamasa ("Maison Blanche"), Wahau Patatahua ("Place des ancêtres"), Cerro de la Palmera.

Mythe de Quetzalcoatl

En 999 après J.C., Ce Ácatl Topiltzin Quetzalcóatl passa de Cholula à Tlillan Tlapallan ("Lieu de noir et rouge"), un lieu de sagesse situé à l'est. Certains auteurs affirment que c'était Ciudad Blanca, un lieu de retraite intérieure d'origine maya.

Doris Zemurray Stone, dans son livre "Archéologie de la Côte Nord" (1941) détaille que les céramiques trouvées dans la zone du rio Negro- dans la zone où se situerait Ciudad Blanca - présentaient des dessins similaires à ceux des céramiques de la période classique (300 -1000 avant Jésus Christ) présentes dans Cholula peintes en couleur rouge. La "Place du Noir et Rouge" pourrait parler du Rio Negro et de la poterie rouge. Les Indiens Pech de la région se caractérisaient aussi par la production de céramiques peintes en noir et rouge.

1526 - Hernán Cortés

En 1526, de Tenochtitlán, Cortés écrit à Carlos V, le Rapport détaillant l'expédition au Honduras. Il y mentionne la ville mythique, dont il avait des nouvelles des marchands des peuples conquis du Mexique, qui parlaient des richesses qui existaient en Amérique centrale sur la "route de l'or".


1544 - Cristobal de Pedraza

Cristóbal de Pedraza, évêque du Honduras, dans son "Rapport sur la Province du Honduras et Higueras" de 1544, dit avoir contemplé la ville mythique depuis une montagne au milieu de la selva Mosquitia.

Il décrivit un grand établissement indien inconnu dans une vallée, et que la fille d'un chef lui avait parlé des richesses de la ville d'où elle venait, où les ustensiles étaient faits d'or.

1933 - Jésus Aguilar Paz

 Référence de Agular Paz  (Honduras, 1895-1974), chimiste et cartographe. Il a parcouru le pays à dos de mulet entre 1915 et 1933 pour réaliser la première Carte générale de la République du Honduras, qui a été officiellement utilisée jusqu'en 1994.

Pour déterminer l'emplacement de Ciudad Blanca, il a visité et interrogé des membres des tribus Tawahkas, Miskitos et Pech. Avec un point d'interrogation et le texte "Ruines de Ciudad Blanca", il marquait un point près des rivières Pao -affluent du Wampú-, Plátano et Paulaya.

Christopher S. Stewart, qui dans son livre Jungleland (2013) recrée l'expédition de Theodore Morde, raconte que l'explorateur a rencontré le cartographe et a choisi ce point comme point de départ pour son aventure. 

 

1939 - Théodore Morde

En 1939, Theodore Morde, après cinq mois dans la jungle, dit avoir trouvé la ville mythique, qu'il a indiquée comme étant dédiée au dieu singe, dans la ville de l'ancienne Amérique.

Les inondations l'ont empêché de procéder à des fouilles, revenant avec des objets pour prouver sa découverte. En 1940, il publie un article sur son expérience dans un hebdomadaire américain intitulé "In the lost city of ancient America´s Monkey God".

Il est mort sans avoir tenu sa promesse de retour et sans avoir révélé l'emplacement de la "Cité perdue du dieu singe".

Dieu Singe sur le site de Walpaulbantara, département Gracias a Dios

Ce serait un site fabuleux, un centre commercial préhispanique pour l'échange entre les cultures méso-américaines et andines, dont de nombreuses versions ont été racontées. La Mosquitia est un vaste labyrinthe archéologique, sans cesse il ya des sites de dimension considérable dont certains associés à Ciudad Blanca.
L'archéologue Christopher Begley de l'Université de Chicago, qui a mené des recherches depuis 1991 pour sa thèse de doctorat, a documenté 200 sites - dont 12 ont été fouillés - dans la Mosquitia et a conclu : "Il y a tellement de vestiges archéologiques dans la Mosquitia que vous trouverez toujours une nouvelle Ciudad Blanca. Les lieux autrefois appelés ainsi sont aujourd'hui des lieux connus et, dans de nombreux cas, abandonnés ou utilisés comme paddocks pour l'élevage ou pour l'agriculture de subsistance."

Après avoir écouté pendant des décennies les récits d'explorateurs, d'aventuriers et de prospecteurs d'or sur les murs blancs d'une ville perdue que l'on pouvait apercevoir dans le feuillage de la selva, au 21e siècle, des recherches sophistiquées ont été effectuées avec des technologies sophistiquées.

En 2012, grâce aux équipements satellitaires fournis par l'Université de Houston, il a été possible d'identifier les constructions humaines ; la technologie fournie, connue sous le nom de LIDAR (Air Detection of Light and Measurement of Ranges) permet d'observer le sol en le débarrassant de la végétation.

En mai, l'Institut Hondurien d'Anthropologie et d'Histoire (IHAH) a publié le résultat suivant : des bâtiments dans une zone de 5 km2 au milieu de la selva du département du Colon. Le 11 juin 2012, le gouvernement du Honduras a déclaré une superficie de 1000 km2 comme zone de protection archéologique.

En août 2013, l'IHAH rapporte qu'avec l'aide de la Colorado State University (USA), ils ont identifié une ville adjacente à celle découverte en 2012, qui s'appelle maintenant Ciudad Blanca 1, et qui a besoin d'un peu plus de localisation : entre le département de Colon et Gracias a Dios. Ensemble, les deux villes seraient trois fois plus grandes que Copán, le plus important héritage maya connu au Honduras.

Homme-Jaguar
La tête de pierre particulière, de ce qui semble être une moitié homme, moitié jaguar, qui pourrait être la représentation spirituelle d'un chaman.

Christopher Fisher, archéologue à l'Université de l'État du Colorado, lors de l'analyse des images obtenues grâce à la technologie LIDAR, a distingué des caractéristiques non naturelles qui s'étendaient au-delà de 1,5 km à travers la vallée et que les terres le long du fleuve avaient été remodelées par des activités humaines. Il a trouvé des preuves d'architecture publique et cérémonielle, de grands remblais et des monticules de maisons, d'éventuels canaux d'irrigation et de réservoirs, ce qui laisse à penser qu'il s'agissait d'une ville précolombienne.

Dirigée par Fisher, une expédition multidisciplinaire organisée par National Geographic a complété le 25 février 2015 la première étape de la recherche terrestre. Sur sa page web, il rapporte la découverte d'une ville avec de vastes places et une pyramide de boue, également de 52 artefacts qui sont apparus au-dessus de la terre. Ils parlent d'une culture qui a prospéré il y a 1 000 ans et qui a ensuite disparu.

Parmi les objets trouvés se trouvent la tête en pierre sculptée d'un " homme jaguar ", des sièges de cérémonie en pierre et des récipients sculptés avec des figures zoomorphes. On en trouvera beaucoup d'autres dans le sol, avec des enterrements possibles. Oscar Neil Cruz, membre de l'équipe, archéologue de premier plan à l'IHAH, estime que les artefacts datent de l'an 1000 à 1400.

Les objets ont été documentés mais n'ont pas été fouillés. Pour protéger le site des pillards, son emplacement n'a pas été révélé.

L'ethnobotaniste américain Mark Plotkin, spécialiste des écosystèmes des forêts tropicales humides, a déclaré : "C'est clairement la selva la moins altérée d'Amérique centrale. On ne saurait sous-estimer l'importance de cet endroit. Les expéditionnaires racontent que les singes les regardaient avec crainte, comme un signe qu'ils n'avaient jamais vu un être humain auparavant".

National Geographic promet d'élargir l'information et de poursuivre la recherche. Entre-temps, de nombreux archéologues ne croient plus en l'existence d'une seule Ciudad Blanca, mais que la Mosquitia en abrite plusieurs, qui ensemble représenteraient une civilisation perdue.

Photographie de l'édition du 16 juillet 2012 avec laquelle El Heraldo de Tegucigalpa a présenté les nouvelles de la découverte sous le titre "Emergen vestigios de Ciudad Blanca/Des vestiges émergent de Ciudad Blanca".

Les monticules du vaste site Las Crucitas de Aner, département d'Olancho.

 

sources 

http://www.elheraldo.hn/csp/mediapool/sites/ElHeraldo/AlFrente/story.

http://www.laprensa.hn/honduras/regionales/343057-410/hallan-segunda-ciudad-blanca

news.nationalgeographic.com/2015/03/150302-honduras-lost-city-monkey-god-maya-ancient-

 

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

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