Zone culturelle des Caraïbes en Amérique du sud

Publié le 16 Septembre 2018

La zone culturelle sud-américaine des Caraïbes comprend les terres côtières de la mer des Caraïbes correspondant à la Colombie et au Venezuela qui s'étendent du golfe d'Urabá -frontière entre le Panama et la Colombie- au golfe de Paria - extrémité orientale du Venezuela, au nord du delta de l'Orionoco-. En Colombie, il correspond à la plaine atlantique qui, avec environ 140.000 km2, atteint au sud les cordillères centrale et occidentale. Au Venezuela, il comprend la Cordillère de la Costa, et au sud le Llanos jusqu'à la vallée de l'Orénoque, territoire que nous avons inclus dans l'aire culturelle Amazonas.

En Colombie, nous trouvons un vaste réseau fluvial qui amène les eaux de la région andine - les rivières Magdalena, Cauca, San Jorge et Sinú, parmi les principales - en favorisant la population indigène et deux régions qui par leurs particularités ont influencé les caractéristiques du développement culturel : la dépression de Momposina, une vallée inondable de plus de 5000 km2 et la Sierra Nevada de Santa Marta, un batolito énorme qui interrompt la plaine, avec un massif Simon Bolivar qui atteint 5775 mètres au-dessus de la mer.

 

Taima-Taima

Jobo  : Pointe de projectile à côté du tibia d'un mastodonte à Taima-Taima. 

 

 Les pointes complexes d'El Jobo.

 

Au Venezuela, la ceinture côtière est de faible relief -entre 0 et 100 mètres au-dessus du niveau de la mer-, flanquée par la dépression centrale Llanera où est située la Cordillère de la Costa qui s'étend jusqu'à disparaître sous les eaux de l'océan Atlantique ; elle atteint une hauteur de 2.765 mètres avec le pic Naiguata et de son sein sont nés des rivières importantes qui déversent leurs eaux dans la mer des Caraïbes ou dans le lac Valencia. Le secteur nord du Llanos présente de vastes surfaces de relief plat dont les hauteurs oscillent entre 50 et 200 m. Deux grands bassins entre les montagnes ont été propices au développement des cultures : Maracaibo et Valencia.

En général cette extension territoriale est de climat chaud, aride sur les côtes, avec augmentation des pluies et des températures vers le sud.

Les premiers habitants. Chasseurs anciens (10 000 - 5 000 av. J.-C.)

En 1966, José María Cruxent rapporte 25 sites dans une zone de la vallée du fleuve Pedregal, avec une collection d'artefacts lithiques : longues pointes de projectiles lancéolés de section cylindrique, grandes feuilles bifaciales, poinçons et plaques, qui définissent le complexe El Jobo. Dans des travaux ultérieurs - en 1976 - des artefacts lithiques ont été obtenus associés à des restes de mastodontes démembrés à Taima-Taima, datant de 13.000 ans.

 

 

Objets de Silex à San Nicolás de Bari

Pointes

Ci-dessus : Des découvertes occasionnelles de pointes de projectiles, sans contexte, ont été enregistrées à Santa Marta, Mahates et dans la lagune de Betancí. Ils sont de taille bifaciale avec des retouches secondaires.

Gauche : A San Nicolás de Bari - sous la rivière Sinú - des artefacts rudimentaires en silex travaillé ont été localisés sans être associés à la céramique ou à la pierre polie.


La découverte à Monte Verde - au sud du Chili - a confirmé qu'il existait en Amérique du Sud une culture de chasseurs-cueilleurs -d'évolution indépendante- différente de celle de Clovis, considérée jusque-là comme la plus ancienne en Amérique.

Auparavant, en 1958, Reichel Dolmatoff soutenait que les anciens chasseurs étaient arrivés de l'isthme de Panama, profitant des conditions favorables offertes vers la fin du Pléistocène par la région de Darien, thèse basée sur les découvertes d'objets lithiques enregistrés dans la plaine Atlantique colombienne - San Nicolás de Barí, Santa Marta, Mahates, lagon de Betancí, etc - qui résultaient d'une petite antiquité.

D'une manière très générale, nous pouvons parler de trois séquences culturelles plus tard :

Chasseurs cueilleurs. 5 000 av JC - 1100 av JC

     - Ils exploitent l'abondance de la faune aquatique et terrestre, les ressources sauvages telles que les graines et les fruits et les racines avec une faible densité de population.

Mode de vie villageois. 1 100 av JC. - 300 ap JC

     - Culture du manioc, et environ 500 avant J.-C. de maïs.

Cacicazgos. 300 ap JC. - 1500 ap JC

     - Groupes organisés en chefferies théocratiques. Avancées agricoles, construction de monticules de terre artificielle, structures et murs de pierre. Développement de l'orfèvrerie et des sépultures dans les urnes funéraires.

Mais la population avait une séquence culturelle complexe, des régions dissemblables avec leurs propres développements complexes.

Tableau des particularités par région (en espagnol non traduit, sur le site)

Chronologie

11 000 av JC Taima Taima Lieu d'abattage des mastodontes. Vestiges des premiers chasseurs.

5 050 av J.-C. L'île de Cubagua. Traces de passage de groupes précéramiques.

4 000 av JC Complexe Michelena .Groupe précéramique.

3 750 av JC San Jacinto. Premiers potiers en Colombie.

3000 av JC Puerto Hormiga. Collecteurs de mollusques.

1 100 av JC Quebrada Tocuyano. Des groupes de langue arawak introduisent l'agriculture dans la vallée de Quibor.

1 100 av JC Malambo. Début de la vie du village

800 av JC Dépression Momposina. Constructions hydrauliques

500 av JC Momil. Transition du manioc au maïs.

650 ap JC Teyuna.Ciudad Perdida Tairona.

800 ap JC Série Valencioide.Cacicazgos sur le lac de Valencia.

850 ap JC Ocumaroïdes. Agro-potiers de la côte centrale vénézuélienne.

1000 ap JC Les Tamarindos. Passage de la série Barrancoide au Valencioide dans le bassin du lac de Valence.

1526 ap JC Nueva Cádiz. Première ville espagnole au Venezuela.

1550 ap JC Zambos.Introduction des esclaves noirs d'Afrique.

Les cultures de la zone

Ajaguas

Apalaanchi

Araguas

Arhuaco

Bari

Bobures

Buredes

Caonao

Caquetíos

Carauta

Chaimas

Chimila

Chitarero

Coronados

Cueva

Cuicas

Emberá

Embera Dobidá

Emberá Chamí

Emberá Katío

Eperara Siapidara

Gayones

Guaicas

Guacuces

Guaios

Guaiquerí

Guajiros

Guanebucanes

Guayamures

Jegua

Jirajara

Kankuamo

Kuna

Kogui

Malibús

Motilón (Yuko)

Mokaná

Mucarias

Onotos

Otomacos

Pacabuey

Paraujanos

Pemones

Quiriquires

Sierra Nevada, Cultures de

Tairona

Tacariguas

Taparitas

Tateyes

Timotes

Toas

Tolús

Totuis

Tupe

Urabáes

Wayúu

Wiwa

Yukpa

Zenú (Sinú)

 

traduction carolita du site Pueblos originarios sur lequel voir les cartes :

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