"Le temps des femmes et surtout des indigènes est arrivé."
Publié le 6 Septembre 2018
Servindi, le 5 septembre 2018 - Le 5 septembre est célébré la Journée Internationale des Femmes Indigènes, date qui commémore et rend hommage à Bartolina Sisa, femme aymara qui a mené la rébellion indigène contre la colonie espagnole du Haut Pérou, aujourd'hui Bolivie.
Il s'agit d'une date pour réaffirmer la résistance des femmes indigènes dans la longue lutte pour affronter et tenter de surmonter les diverses formes d'exclusion qui les empêchent d'accéder aux services et qui violent leurs droits.
Ruth Buendía Mestoquiari, dirigeante ashaninka et secrétaire nationale de l'Association interethnique pour le développement de la jungle péruvienne (AIDESEP), a réaffirmé l'engagement de son organisation à mener une lutte ferme et cohérente en faveur des peuples et des communautés qui subissent constamment des menaces diverses.
A cette occasion, des organisations indigènes telles que AIDESEP, ONAMIAP, des institutions telles que le Bureau du Médiateur et la parlementaire Tania Pariona Tarqui ont exprimé leurs vues sur la question.
"Pour aller de l'avant, pour progresser, la corruption doit cesser et nous ne devons pas être exclues parce que nous sommes indigènes ", a déclaré Ruth Buendía Mestoquiari, leader ashaninka.
A cette fin, AIDESEP s'est doté d'un Programme pour les femmes indigènes qui vise à mettre en place une politique institutionnelle visant à orienter la participation des femmes indigènes au développement et à la défense de leur territoire et à former des dirigeantes pour promouvoir leur développement local, régional et national.
Ce programme vise à promouvoir la participation active des femmes indigènes à une stratégie fondamentale pour l'édification d'une société équitable et démocratique.
Buendía, lauréate du prix Goldman pour l'environnement et du prix Bartolomé de las Casas en 2014, a mené une lutte exemplaire pour arrêter le projet hydroélectrique de Pakitzapango, qui menaçait d'inonder les terres où vivent dix communautés.
Le temps des femmes indigènes
Tania Pariona, membre du Congrès quechua, indique que les femmes indigènes du Pérou représentent 23,8 % du nombre total de femmes au niveau national. En outre, les femmes indigènes représentent 50,2 % de la population autochtone totale.
L'un des défis à relever est l'invisibilité de la violence sexiste, de la pauvreté, des inégalités et de la discrimination.
Cela s'explique par le fait que l'accent n'est pas toujours mis sur les conditions différenciées et les contextes sociaux, économiques et culturels dans lesquels vivent les femmes indigènes.
Cette date est l'occasion de rappeler avec fierté que, tout au long de l'histoire, les femmes indigènes ont été des actrices de résistance et de rébellion contre la soumission, le mépris et la discrimination structurelle.
"Avec sagesse, résistance et force collective, nous pouvons dire aujourd'hui que le temps des femmes et en particulier des indigènes est venu ", dit Tania Pariona dans un message aux femmes de son temps.
Une politique globale est une priorité
Pour sa part, la Défenseure du Peuple souligne la nécessité d'une politique globale qui tienne compte de leurs droits à l'égalité et à l'identité culturelle, qui doivent être une priorité de l'État.
Au cours des dernières années, la Médiatrice a mis l'accent sur la promotion de leurs droits à la santé, à l'éducation, à la consultation et à la participation à tous les paliers de gouvernement, mais il est essentiel de continuer à travailler à promouvoir le respect de ces droits et d'autres.
Mois des Femmes Indigènes
L'Organisation Nationale des Femmes Indigènes Andines et Amazoniennes du Pérou (ONAMIAP) a décidé de célébrer le mois de septembre comme " Mois des Femmes Indigènes ".
L'objectif est de rendre visibles leurs revendications et leurs luttes, de renforcer leur articulation et de revaloriser leurs contributions à l'identité culturelle, à la souveraineté alimentaire, à la protection des forêts et de la biodiversité.
A cette occasion, Onamiap se souvient de Bartolina Sisa, Micaela Bastidas, Tomasa Tito Condemayta et tant d'autres femmes, souvent anonymes, qui se sont mises au premier plan de la bataille de leurs villages.
Elles revendiquent également des femmes indigènes qui sont aujourd'hui persécutées et criminalisées pour avoir défendu leurs droits et la Terre Mère.
Journée internationale
La Journée Internationale des Femmes Indigènes est célébrée tous les 5 septembre. Cette date a été instituée lors de la Deuxième Rencontre des Organisations et Mouvements d'Amérique tenue à Tihuanacu, Bolivie, en 1983.
Cette date marque la reconnaissance et le souvenir du courage de Bartolina et de ceux qui ont donné leur vie pour leur famille et lutté contre la discrimination et les abus.
Bartolina Sisa, assassinée le 5 septembre 1782, organisa avec son mari, le leader Túpac Katari, la résistance indigène après avoir rejoint Túpac Amaru II et son épouse Micaela Bastidas.
Une fois que l'insurrection Aymara-Quechua éclate, Bartolina prend le pouvoir. Puis elle a été pendue et démembrée et son corps a été distribué en différents endroits pour servir de leçon à d'éventuels soulèvements des peuples indigènes.
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 5 septembre 2018
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"El tiempo de las mujeres y especialmente indígenas ha llegado"
Servindi, 5 de setiembre, 2018.- El 5 de setiembre se celebra el Día Internacional de la Mujer Indígena, fecha que recuerda y rinde homenaje a Bartolina Sisa, mujer aimara que lideró la rebelió...
https://www.servindi.org/05/09/2018/el-tiempo-de-las-mujeres-y-especialmente-indigenas-ha-llegado