Mexique- "Si les femmes ne sont pas libérées de l'esclavage, la société ne sera jamais libre" : Rencontre de femmes du CNI et du CIG

Publié le 1 Août 2018

Plus d'un millier de femmes qui ont participé à la Première Rencontre Nationale des Femmes du Congrès National Indigène (CNI) et du Conseil Indigène de Gouvernements (CIG) se sont déclarées "en lutte contre le patriarcat, le capitalisme néolibéral et le néocolonialisme" qui empêchent les femmes d'être libres. "Si les femmes ne sont pas libérées de l'esclavage, la société ne sera jamais libre, ont-elles dit.

Les femmes des peuples indigènes du Mexique et d'autres pays du monde ont ignoré "cette société capitaliste et patriarcale" qui a "objectivisé" les femmes et exigé justice pour tous les cas de violence machiste qui sont restés impunis.

"Nous devons relever le défi de ne pas reproduire les relations de pouvoir patriarcales entre nous  les femmes et de nous considérer les unes les autres comme des sujets de notre propre vie, avec beaucoup de respect", ont-elles dit.

La rencontre s'est tenue dans la communauté indigène Hñähñu de San Lorenzo Nenamicoyan, Etat de México, les 28 et 29 juillet pour "tisser des réseaux nationaux et internationaux de femmes engagées dans la lutte anticapitaliste et anti-patriarcale d'en bas et à gauche".

Voici la déclaration complète :

Rassemblées ensemble, 1 100 femmes indigènes et métisses de la campagne et de la ville des Peuples Originaires : Nahua, Totonaca, Otomí, Ñûhu/Otomì, Zapoteco, Maya-Yucateco, Popoluca, Hñahñu/Otomì, Tsotsil, Tzeltal, Chol, Purépecha et Mazahua des états d'Aguascalientes, Baja California,  ville de México , Chiapas, Chihuahuahua, Coahuila, État de México, Guanajuato, Guerrero, Hidalgo, Jalisco, Michoacán, Morelos, Nayarit, Nuevo León, Oaxaca, Puebla, Querétaro, San Luis Potosí, Sinaloa, Tamaulipas, Tlaxcala, Veracruz, Yucatán et Zacatecas ; ainsi que des visiteuses du Kurdistan et de pays comme l'Allemagne, l'Argentine, l'Autriche, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, l'Équateur, l'Etat Espagnol, les États-Unis, la France, le Guatemala, l'Italie, la Norvège, le Pays Basque, le Pérou, l'Uruguay et le Venezuela, dans la communauté indigène Hñähñu de San Lorenzo Nenamicoyan, État de México, pour célébrer la RENCONTRE NATIONALE DES FEMMES convoquée par la Commission des Femmes du Conseil Indigène de Gouvernement pour le Mexique du CONGRES NATIONAL INDIGÈNE avec les objectifs suivants :

1.Tisser des réseaux nationaux et internationaux de femmes engagées dans la lutte anticapitaliste et anti-patriarcale d'en bas et à gauche.


2.Réfléchir sur la façon de prendre des mesures sur les neuf questions du travail du Conseil Indigène de Gouvernement de notre point de vue en tant que femmes rebelles.


3. Echanger nos expériences de lutte pour continuer à articuler notre organisation en tant que femmes anticapitalistes et anti-patriarcales.


4. Générer des accords et des actions concrètes qui nous permettront de continuer à tisser ce réseau de femmes.


Nous nous déclarons femmes dans la lutte contre le patriarcat, le capitalisme néolibéral et le néocolonialisme, convaincues que si les femmes ne sont pas libérées de l'esclavage, la société ne sera jamais libre.

Nous devons relever le défi de ne pas reproduire les relations de pouvoir patriarcales entre nous et de nous valoriser les unes les autres en tant que sujets de notre propre vie, avec beaucoup de respect.

Nous reconnaissons nos diversités et sommes convaincues que pour construire ce monde où il y a de la place pour les nombreux mondes dont nous rêvons, il sera possible d'inclure toutes ces diversités.

Nous reconnaissons que les sociétés sont composées de femmes, d'hommes et de personnes aux identités sexuelles diverses, toutes aussi importantes et nécessaires dans le processus de construction d'une société anticapitaliste, anti-patriarcale, d'en bas et à gauche.

Nous ne reconnaissons pas cette société capitaliste et patriarcale qui nous a "objectivisées" et s'est nourrie de nos espoirs et de nos rêves.

Nous déclarons que la participation des femmes dans tous les domaines de la vie est essentielle.

Nous déclarons que les accords conclus aux tables des neuf groupes de travail du CIG : Terre et Territoire, Autonomie, Femmes, Jeunes et Enfants, Diversité sexuelle, Justice, Personnes handicapées, Migrants, Travail et exploitation, seront des éléments fondamentaux du renforcement de notre travail quotidien, de notre organisation et de notre lutte pour atteindre notre prospérité en tant que peuples, communautés, quartiers et colonies.

 

D'EN BAS ET À GAUCHE

POUR UNE SOCIÉTÉ ANTICAPITALISTE, ANTI-PATRIARCALE ET ANTICOLONIALE.

PLUS JAMAIS UN MEXIQUE SANS NOUS LES FEMMES.

traduction carolita d'un article paru sur Desinformémonos le 30 juillet 2018

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