Colombie- Violations des droits de l'homme dans les communautés Embera Dóbida du Bajo Baudó - Chocó

Publié le 28 Mai 2018

Selon les informations du Cabildo Mayor des Autorités Embera de la Zone Nord du Bajo Baudó (Pizarro), un groupe de paramilitaires qui se désignent comme les Aigles noirs est arrivé le 14 de ce mois avec plus de 100 hommes armés entrant violemment et menaçant la communauté de Puerto Embera de la réserve Pavasa Gella. Ils ont recruté de force 4 étudiants et 8 autres personnes parmi les enfants et les jeunes, cet acte étant compris comme un enlèvement.

La nuit, des hommes du groupe armé sont entrés dans certaines maisons et ont tenté de violer les femmes. À 7 h 30 le lendemain matin, ils ont quitté les lieux. Jusqu'à présent, nous ne savons pas où se trouvent les enfants, les jeunes et les autres Embera qui ont été emmenés.

Les dirigeants du groupe armé ont menacé les enseignants, les dirigeants du cabildo indigène. Quelques instants plus tard, face à la peur causée par les menaces, le recrutement et l'enlèvement d'enfants, de jeunes et d'autres membres, la communauté a décidé de quitter ses maisons, fincas, animaux , c'est à dire tout et a déménagé au Corregimiento de Virudó.

D'autres communautés Embera ont également déménagé dans ce même village et à cause de la même situation. La communauté est déplacée à Virudó depuis quatre (4) jours, souffrant de la faim, parce qu'ils n'ont pas de nourriture et les enfants n'arrêtent pas de pleurer et les mères ne peuvent pas trouver un moyen de calmer les pleurs de leurs enfants.

Les familles déplacées sont :

Communauté Puerto Embera : 43 familles - 223 personnes.
Communauté Puerto Samaría : 44 familles - 229 personnes.
Communauté El Chorro : 29 familles - 103 personnes.
Communauté El Piñal : 20 familles - 101 personnes.

TOTAL : 136 familles, 656 personnes en état de déplacement et dans des conditions infrahumaines, sans nourriture, sans abri et sans aucune attention.

Selon ces informations fournies par les communautés, l'Association OREWA fait un appel :

APPEL

Aux institutions municipales, départementales et nationales d'accorder une attention immédiate à ces communautés indigènes qui risquent de tomber malade et de mourir puisqu'elles sont privées d'aide humanitaire depuis plus de quatre jours.

Les peuples Embera du Chocó sont considérés par la même Cour Constitutionnelle selon l'Auto 004 comme des peuples en danger d'extinction qui nécessitent une attention particulière et nous voyons au contraire que l'abandon total par l'ETAT colombien est un signe d'insouciance pour cette situation et il semblerait que leur intérêt est que les Embera abandonnent nos territoires et s'éteignent.

Nous appelons également l'attention des organisations de défense des droits de l'homme à s'attaquer d'urgence à cette situation d'urgence humanitaire.

Nous appelons l'État et les agences des Nations Unies, l'OEA et d'autres agences à venir immédiatement pour sauver la vie de nos frères Embera, puisque nous avons la liste de nos huit frères kidnappés. (Que nous ne le publions pas dans ce document pour des raisons de sécurité).

NOUS EXIGEONS :

1. Une attention urgente et une aide humanitaire pour les communautés déplacées afin de pouvoir résister à cette situation que vivent nos communautés.

2. Nous demandons de l'aide pour la nourriture, les soins médicaux, les médicaments, l'accompagnement par les institutions des droits de l'homme et les endroits où passer la nuit et pour protéger les enfants Embera en particulier de la pluie.

3. Nous demandons instamment la présence des autorités gouvernementales nationales et de leurs institutions compétentes pour nous aider à protéger nos vies.

Nous joignons l'ACTION URGENTE émise par le Département des droits des peuples INDIG7NES, des droits de l'homme et de la paix de l'ONIC : Demande d'action urgente Alto Baudó. 

 

Fait dans la ville de Quibdó, le 18 mai 2018.

CONSEIL DES AUTORITÉS INDIGÈNES ASSOCIATION OREWA.

Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 19 mai 2018 :

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