Hommage à la ZAD, hommage aux "100 Noms".
Publié le 16 Avril 2018
Jérôme Y Rocío
L'expulsion de la ZAD* de Notre-Dame-des-Landes est une ignominie. S'appuyant sur le discours du respect de l'État de droit, l'État recourt à une violence disproportionnée et injustifiée. Il fait revivre l'image du Zadiste extrémiste et ultra-violent qui a été construite les années précédentes, mais donne en réalité l'impression qu'il cherche à se venger de ceux qui ont remporté une grande victoire en renonçant définitivement au projet d'aéroport. Ce qui explique, cette violence aveugle et destructrice.
Destruction d'une expérience collective de lutte qui, par sa détermination et sa créativité, a sauvé 1 600 hectares de prairies et de forêts.
Destruction de projets de vie que beaucoup de gens ont construit ici.
Destruction du désir d'inventer un monde différent, basé sur le fait de faire en commun et avec un autre type de relation avec les êtres vivants dans l'environnement. Un monde différent pour échapper au monde de la destruction.
Comme disent les zapatistes : ceux qui sont en haut détruisent, nous, en bas, nous construisons.
Parmi tous les lieux détruits, avoir réduit en ruines le lieu dit "les 100 noms "** provoque une colère et une incompréhension particulière. C'était une maison confortable en bois, où vivaient huit personnes. Ses habitants avaient 80 moutons (deux d'entre eux sont nés la veille de l'expulsion) ; ces mêmes personnes ont développé différents projets agricoles dans ce lieu. Aujourd'hui, un officier de justice, qui ne leur a jamais présenté un document avec un ordre d'expulsion, leur a donné dix minutes pour quitter les lieux, sans que les habitants de cette maison puissent récupérer leurs effets personnels avant qu'elle ne soit complètement démolie.
Pour Greenpeace, "expulser et menacer de détruire un lieu de vie comme "les 100 Noms", où les gens prennent soin de leurs animaux, où les légumes sont cultivés et où d'autres projets agricoles prospèrent, illustre l'absurdité des actions du gouvernement dans ce lieu et l'incohérence de son discours", puisque la préfecture avait annoncé une évacuation qui ne concernait pas les personnes en charge des projets agricoles ou para-agricoles.
Les habitants des "100 Noms", comme beaucoup d'autres habitants de la ZAD, n'avaient pas soumis leurs projets individuellement comme l'exigeait la préfecture (pour obtenir le droit d'y habiter). Non pas parce qu'ils étaient opposés à une forme de régularisation, mais parce que depuis leur installation dans ce lieu, toutes leurs activités et projets étaient collectifs et parce que le projet de vie qu'ils ont est collectif. La préfecture a refusé de prendre en compte ces arguments. Avec cela, nous pouvons clairement voir qu'ici la bataille est entre deux mondes différents, entre deux conceptions différentes du monde. Celui qui promeut les normes de l'économie mondiale tente de s'imposer à tout prix, même lorsque le chemin qu'il trace mène à une catastrophe programmée.
Marcel Thébaud, agriculteur historique de la ZAD, sourit tristement : "Les 100 Noms" est un lieu que tous reconnaissent comme un moteur pour organiser la région, pour faciliter les relations entre les gens, pour préparer l'avenir avec des activités agricoles, intellectuelles et sociales. C'est un lieu proche de la route D281 qui a joué un rôle modérateur dans la recherche d'une solution universelle au sein de la ZAD. "Les 100 Noms" est l'un des lieux de la région qui a permis de tisser des liens entre les agriculteurs historiques, c'est-à-dire le monde agricole local. S'ils détruisent "les 100 noms", ils tuent l'espoir et sèment la colère."
Maintenant, la tristesse est grande car ils voient la maison des "100 Noms" et leur élevage de moutons démoli, où des dizaines de personnes ont essayé de protéger l'endroit en grimpant sur le toit, ainsi que d'autres lieux de vie et d'activités communes.
Mais la colère nourrit et prolonge les liens de solidarité par un désir commun de vie qui incarne tous ces lieux.
Vive les "100 Noms", les "100 Noms" renaîtront !!
Vive la ZAD, la ZAD vivra.
*Zone de défense : territoire défendu pendant des décennies par de multiples groupes contre la construction d'un aéroport.
*100 noms" est un jeu de mots français entre Cent (cent) et Sans (rien) : 100 noms est aussi l'endroit pour ceux qui n'ont pas de nom.
traduction carolita d'un article paru dans Desinformémonos le 15 avril 2018 :
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Homenaje a la ZAD , homenaje a los "100 Nombres"
La expulsión de la ZAD* de Notre-Dame-des-Landes es una ignominia. Arropado en el discurso del respeto del estado de derecho, el Estado hace uso de una violencia desproporcionada e injustificada ...
https://desinformemonos.org/homenaje-la-zad-homenaje-los-100-nombres/