Fédération de Russie : Le peuple Dolgan
Publié le 9 Avril 2018

Peuple autochtone de Sibérie vivant dans le kraï de Krasnoïarsk.
Autres ortographes du nom : dolghan, dulghan = les gens qui vivent au milieu de la rivière
Nom russe : долганы
Langue : dolgan, dialecte de la langue yakoute (sakha) avec des expressions de toungouse. Forte influence yakoute et evenk. La langue dolgane est donc une langue turcique de la grande famille des langues altaïques.
Population : 7290 personnes
Ils sont différents des Yakoutes dans leur langue et dans leur culture ethnique.
Le nom dolgan est devenu connu en dehors de la tribu vers le 19e siècle.
Leur territoire est situé dans la partie sud du territoire national de Taïmyr (Dolgan-Nenets), dans les bassins des rivières Khatanga et Pyassina, Yenisey (district de Dudinka).
En Yakoutie le long du cours inférieur de la rivière Anabar.
Péninsule de Taïmyr : où ils sont le plus nombreux.
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By Tamara Kula Photos courtesy of Anna Varaksina Ancient Dolgan legends regale listeners with tales of tremendous skill hunting wild reindeer with bows and arrows, and even slingshots. Ironically ...
très jolies photos sur leur mode de vie

La société dolgan est formée de clans Yakoutes et tougounses Dolgan, Dongot, Edjan ou Edzen, Karanto. Les clans sont rejoints au fil du temps par des groupes Yakoutes ou Evenks et un peu d’Evènes et de Nenets.
Un groupe de colons russes du fleuve Heta s’est « dolganisé » à la fin du XIXe siècle et a adopté un mode de vie d’éleveurs de rennes nomades.
Dans la formation dolgan selon les données de Dolgikh, il y avait des toungouses à 50/52% , des Yakoutes à 30/33 %, des russes à 15% et des Samoyèdes à ¾%.
Les Dolgans actuels se considèrent comme un peuple distinct ne s’identifiant pas aux Yakoutes ni aux Evenks.
Différents opinions divergent sur leur origine, ils ont probablement été formés en partie par un regroupement de peuples mais on ne peut pas le dire pour tout le groupe ethnique.
Au XVIIe siècle la péninsule de Taïmyr était occupée par des tribus Samoyèdes avant que l’arrivent les Dolgans.
Les tribus formant le noyau dolgan migre des rives de la rivière Lena à la fin du 17e siècle. La raison de la migration est le fait que les marchandises russes dont la farine viennent de la péninsule de Taïmyr par les bateaux sur la Lena.
Ils se forment en tant que groupe ethnique indépendant au cours du siècle dernier.
Pendant le processus de collectivisation des Dolgans ont été forcés de rejoindre de grandes fermes avec des populations mixtes.
Les enfants ont été transférés dans des pensionnats où ils passaient la plus grande partie de l’année, séparés de leur langue maternelle et de leur foyer et coutumes.
Les intellectuels dolgans en viennent à préférer la langue russe à la langue dolgan.
Quand les russes arrivent en Sibérie centrale au cours du 17e siècle des toungouses s’identifiant comme Dolgans vivent dans les estuaires des rivières Viluyi et Muna, sur la côte de la mer d’Okhotsk en 1841.
Ils sont mentionnés par l’administration russe comme peuple séparé.
Les premières données sur les Dolgans paraissent dans le livre de M A Castrén publié à St Pétersbourg en 1856.
En 1930 est proclamé le territoire Dolgan-Nenets dans le district de Taïmyr.
Un an plus tard les noms des conseils tribaux sont liquidés et de nouveaux conseils territoriaux sont formés.
Le processus de collectivisation commence, il va détruire complètement l’économie traditionnelle des Dolgans.
Par Alexandre Buisse (Nattfodd) — self-made (https://www.alexbuisse.com/), CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=2625968
Mode de vie

Ils se déplaçaient le long de la frontière nord de la zone forestière et ils hivernaient dans la zone comprise entre le lac Pyassino à l’ouest et la partie inférieure de l’Anabor à l’est.
En été ils se déplaçaient vers le nord dans la toundra.
Les éleveurs de rennes et les chasseurs de la tribu se déplaçaient encore plus au nord.
Leur économie traditionnelle était basée sur la pêche et la chasse et le piégeage. Le renne sauvage était chassé et ils élevaient des rennes domestiques.
En novembre avait lieu l’abattage des rennes au moment où ceux-ci se trouvaient proches des habitations.
L’habitat des nomades de rennes était le balok et non la tente. Le balok est une petite hutte montée sur les patins du traineau et isolée avec des peaux de rennes. Ils avaient pour se chauffer de petits fourneaux au charbon.
L’alimentation de base était la viande de renne, les oies et les canards ainsi que le poisson. Ils récoltaient des baies et des plantes sauvages l’été. Le pain et le bannock sont fabriqués depuis la colonisation et l’accès à la farine.
Ils vendaient aussi des fourrures de renard polaire.
Ils se déplaçaient dans la toundra sur de larges skis ou avec des traîneaux à chiens, ils montaient aussi les rennes.
Ils avaient des bateaux en écorce pour se déplacer sur les rivières.
La société était patrilinéaire traditionnellement mais la structure sociale s’est désintégrée au 19e siècle tout en gardant intactes certaines coutumes comme la chasse collective au renne. La viande chassée était partagée entre toutes les familles.
Sous le régime soviétique ils ont été forcés de s’installer dans des fermes collectives comme tous les autres peuples sibériens. Pour eux, cela a eu des conséquences encore plus dommageables, l’influence russe est devenue telle que des mots russes ont été utilisés également dans le cadre de l’élevage des rennes.
En 1935 la construction de mines et d’usines de gaz naturel dans leur région d’habitat provoque leur déplacement pour échapper à la pollution industrielle.

source et wikioedia
Jean-Baptiste Tilliard Femme kamtchadale avec ses enfans dans son Habit ordinaire " par J. B. Tilliard / J. B. le Prince del. - Schmidt Kunstauktionen. Sous licence Domaine public via Wikimedia ...