Venezuela /Brésil : Le peuple Ye’kuana

Publié le 18 Mars 2018

By Luisovalles, derivative work Lämpel - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=56507482

Peuple autochtone habitant les régions de la haute rivière Caura et les rivières Erebato et Nichare dans l’état de Bolivar au Venezuela et dans la région des rivières Ventuari et Paru, Cumina, Iguape, Padamo et Orénoque dans l’état d’Amazonas au Venezuela ainsi que dans l'état du Roraima au Brésil.

Ils ont un mode de développement riverain et sans doute dispersé.

Autodésignation : so’to

Autres noms : yecuana, makiritare, maiongong, so'to.

Ye’kuana = peuple du canot

Langue : maquiritari, de la famille des langues caribes du sud, 5950 locuteurs au Venezuela, 430 au Brésil.

Le mot ye’kuana à une origine commune au groupe, les ancêtres auraient émergé du joao yekuana, une colline située dans les plaines, le long de la rivière Cuntinama supérieure, ce peuple étant connu sous le nom de Makiritare.

Ils ont une économie mixte d’horticulteurs/chasseurs/pêcheurs.

L’organisation politique est décentralisée et autonome, chaque communauté a un chef ou une autorité, le kajishama ou kushana.

L’autorité religieuse est en charge du « jowai » ou « kadeju » et du « ña tamuru ».

Aujourd’hui il y a une homogénéité sociale, politique et religieuse qui confirme de nouvelles relations entre les communautés, influencées par l’église catholique et évangélique.

By Fábio Rodrigues Pozzebom - http://www.ebc.com.br/cidadania/galeria/audios/2013/04/doenca-de-origem-africana-atinge-os-povos-yanomami-e-yekuana, CC BY 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=26102494

Population : de 5 à 10.000 personnes (Roraima/Brésil 593 personnes, Venezuela le reste soit 7997 personnes (2011)

Le territoire actuel a une superficie de 30.000 km2 avec le parc national de Jaua-Sarisaniñame.

Une trentaine de colonies sont située dans les territoires d’Amazonas et Bolivar.

La région est riche en gibier et en poisson.

L’île Maracá sur la rivière Uraricoera est un important lieu mythologique pour les Ye’kuana.

Au Brésil, nord-est du  Roraima et Amazonas.

  • T.I Yanomamí - 9.664.980 hectares, 26.780 personnes, réserve homologuée. Villes : Alto Alegre, Amojarí, Barcelos, Caracaraí, Iracema, Mucajaí, Santa Isabel do Rio Negro, São Gabriel da Cachoiera. 8 peuples y vivent : Isolés de la Serra da Estrutura (peuple Yanomamí), isolés de l'Amajarí, isolés de l'Asuaris/Fronteira, isolés du bas Rio Cauaburí, isolés Parawa u, isolés Surucucu/Kataroa, peuple Yanomamí (langue yanomamí), peuple Yek'wana (langue karib).

 

au Brésil

Cosmovision/société

La culture matérielle est liée à la vie sacrée.

Les outils pour la navigation, la chasse, la pêche, l’agriculture, les rituels sont des expressions d’une organisation sociale complexe.

La maison communale, atta, est liée à la structure du cosmos. Elle relie la terre au monde supérieur et aux enfers.

Construire un atta est l’équivalent de la création de la grande maison cosmique comme l’a fait un jour le créateur, Wanadi.

Chaque élément du cosmos : le pilier central est l’arbre de vie qui unit les 3 mondes, les poutres du toit sont appelés »stellaires » et la poutre de soutènement est la voie lactée.

Le bois utilisé est celui du dahak, l’arbre sacré.

Chaque atta a un espace central et une porte faisant face à l’est.

Le système est matrilinéaire, le groupe est composé de plusieurs familles autour des parents et des filles mariées.

Le système rituel est dominé par les spécialistes dotés de pouvoirs spéciaux, les jowai. Leur prérogative est de guérir les maladies pour autant chaque Ye’kuana peut acquérir une dextérité rituelle pour contrôler le pouvoir maléfique.

Les maîtres ou edamo sont ceux qui maîtrisent les chants sacrés (a’churi). Les deux spécialistes peuvent effectuer les rituels à des fins caritatives ou non.

Les rites exercés par un a’churi sont composés d’exorcisme,  d’invocation magique, de chants sacrés, de gestes appropriés avec les mains ou le coup pour expulser et chasser les forces du mal ou des démons.

Ils utilisent des amulettes magiques, les eritotojo.

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La cosmologie Ye’kuana a une dimension prophétique portée par les chamanes qui connaissent le passé, l’avenir et la promesse Ye’kuana.

Actuellement au Brésil les Ye’kuana n’ont pas de chamanes dans les communautés mais il y a des sages-femmes spécialisées, des chanteurs traditionnels et des spécialistes des plantes médicinales et magiques.

Les Ye’kuana du Brésil sont en contact avec ceux du Venezuela par le biais de visites et de consultations ainsi que par la radio.

réalisation d'une curaria - By Luisovalles - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=33063451

Le rite de passages des filles

 

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Au moment de leurs premières règles, les filles sont isolées pendant une période d’un an et pendant cette période elles apprennent des taches qui seront les leurs plus tard dans leur vie d’adulte comme apprendre à filer le coton ou à faire la cuisine, pêcher.

Pendant cette période elles ne doivent porter aucune décoration ni ornement, se couper les cheveux courts, et réduire leurs contacts sociaux.

A la fin de l’isolement une fête est organisée au cours de laquelle les filles sont peintes et décorées de perles, des chansons sont chantées et elles doivent boire beaucoup de boisson traditionnelle. Ensuite elles peuvent se marier et assister aux fêtes.

Ressources

Les femmes travaillent au conuco, les hommes abattent les arbres sur la parcelle et brûlent le bois  les femmes plantent le manioc amer (culture la plus importante) et récoltent.

Malgré l’adoption du mode de vie de la société dominante, les pratiques de subsistance traditionnelle persistent.

En plus de l’agriculture les Ye’kuana élèvent de petits animaux domestiques comme les chiens et les oiseaux.

La nourriture de base est la soupe de poisson, le poivre et le beiju.

Artisanat

 

By Daderot - Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=19733503

Ils fabriquent un artisanat qui a du succès également sur le marché national et international.

La construction des bateaux au sein de la famille Ye ‘kuana est une activité célébrée en famille dans les respect de la sagesse des personnes âgées.

Ils sont des experts en navigation et connus des réseaux fluviaux des états où ils vivent.

Les curarias et pagaies qu’ils confectionnent sont très demandées dans ces régions.

Les femmes tissent des paniers.

Churuatayekuana By No machine-readable author provided. Omacanda assumed (based on copyright claims). - No machine-readable source provided. Own work assumed (based on copyright claims)., CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=35127627

Sources : wikipedia, ISA, site du gouvernement bolivarien

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Venezuela, #Ye'kuana

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