Mars au Guatemala : Mémoire vivante de l'horreur

Publié le 27 Mars 2018

Par: rédaction Prensa Comunitaria

23 mars 2018. Un jour comme aujourd'hui, en 1982, un coup d'État a eu lieu au Guatemala. Ensuite, Efraín Ríos Montt a fini comme chef d'État de facto et a dirigé l'un des gouvernements les plus cruels de l'histoire récente. Ríos Montt a été reconnu coupable de génocide perpétré entre 1982 et 1983 contre le peuple Ixil par un tribunal le 10 mai 2013. Beaucoup de gens survivent encore à cette barbarie, beaucoup d'entre eux continuent une lutte permanente et inlassable pour la mémoire et la justice.

Vous trouverez ci-dessous trois photographies de l'exposition "Notre culture est Notre Résistance, notre répression, notre Refuge et notre Rétablissement au Guatemala" de l'artiste Jonathan "Jonás" Moller. Il s'agit d'une exposition itinérante de photographies publiées par Turner Libros, Madrid et Mexico et à l'origine en anglais par powerHouse Books, New York et que Jonas a partagé avec Prensa Comunitaria.

"Cette exposition vise à mettre en lumière l'histoire récente des peuples indigènes mayas qui ont été déplacés et terrorisés pendant le long conflit armé interne du Guatemala. Il parle de la répression et du génocide qui ont eu lieu pendant les années 1980, et du travail pour la vérité et la réconciliation qui se déroule actuellement dans une impunité presque totale et des violations constantes des droits de l'homme. Ces images révèlent des histoires de vie et de mort, d'espoir et d'angoisse, et de luttes pour la survie, le respect et la vérité".

Notes sur les photos -à voir en suivant la source en espagnol -

Marzo en Guatemala: memoria viva del horror

23 de marzo de 2018. En un día como hoy en 1982 se llevó a cabo un golpe de Estado en Guatemala. Después Efraín Ríos Montt terminó como jefe de Estado de facto y encabezó uno de los gobierno...

http://www.prensacomunitaria.org/marzo-en-guatemala-memoria-viva-del-horror2/

Au début de 1982, l'armée est arrivée à la coopérative de Chimaltenango où Gabriel travaillait. Les soldats ont commencé à massacrer les gens qui y vivaient sans discrimination. Gabriel et deux autres hommes ont réussi à s'échapper, se cachant dans les montagnes avoisinantes. Quelques jours plus tard, lorsqu'ils sont retournés dans la communauté, ils ont trouvé les corps de leurs proches, qui étaient mangés par les chiens. Ils ont également vu les corps décapités de jeunes enfants. C'est alors qu'il s'est rendu au Petén, un département éloigné et peu peuplé. Là-bas, il a entendu dire que les paysans pauvres formaient des coopératives agricoles dans la selva. Il s'est finalement installé dans une coopérative nouvellement établie dans la communauté coopérative de Las Josefinas. En moins de deux semaines, l'armée est arrivée un matin très tôt et a massacré tous ceux qui ne pouvaient pas s'échapper. Gabriel et d'autres ont fui dans la selva voisine, où ils se sont réfugiés pendant des mois, se déplaçant souvent d'un endroit à l'autre. C'est ainsi que lui et les survivants d'autres massacres dispersés se sont rassemblés et se sont organisés sous le nom de Communautés Populaires en Résistance dans le Petén. Albeño, CPR du Petén, 1995.

Marzo en Guatemala: memoria viva del horror

http://www.prensacomunitaria.org/marzo-en-guatemala-memoria-viva-del-horror2/

Au cours de la pire époque de la campagne de contre-insurrection au début des années 1980, l'armée a forcé la population locale à abattre des arbres le long des routes et des chemins principaux pour réduire le risque d'embuscades de la guérilla. Ces arbres sont sacrés pour les mayas Chuj cette région, qui ont refusé d'utiliser ce bois ou de déplacer les troncs des arbres là où ils sont tombés, même si le bois est une source très utile pour la cuisine et la construction. San Mateo Ixtatán, Huehuetenango, 1997.

traduction carolira d'un article paru sur le site Prensa Comunitaria le 22 mars 2018 :