Harriet Tubman, chef de train du chemin de fer clandestin

Publié le 8 Mars 2018

Par Benjamin F. Powelson, Auburn, NY — Swann Galleries, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=66139938

 

Araminta « Minty » Ross est née vers 1820  dans le comté de Dorchester dans l’état du Maryland (EU).

Elle est décédée le 10 mars 1913 à Auburn, New York.

C’était une militante antiraciste, abolitionniste et afroféministe qui lutta en faveur du droit de vote des femmes.

.....Elle est née esclave......

Ses parents, Ben Ross et Harriet Mit Green appartenaient à Mary Pattison Brodess pour sa mère et Anthony Thompson pour son père. Thompson était le second époux de Mary Pattison, ils étaient planteurs dans le Maryland.

C’est la grand-mère maternelle d’Harriet, Modesty, qui est arrivée aux EU sur un bateau négrier en provenance d’Afrique, on ne sait pas de quel pays, il n’y aucune trace écrite des origines des esclaves. Pour autant Modesty se disait de lignée Ashanti (actuel Ghana) mais cela ne peut pas être prouvé.

La maman d’Harriet, Mit était cuisinière pour la famille Brodess, son père supervisait la plantation.

Ses parents se sont mariés vers 1808, ils ont eu 9 enfants ensemble mais hélas le système esclavagiste séparait les familles, vendant les enfants à d’autres propriétaires, résidant parfois très loin.

La famille d’Harriet n’échappe pas à cette règle et 3 de ses sœurs seront vendues et devront quitter la plantation.

La maman d’Harriet parviendra à cacher un de ses fils et résistera à son enlèvement ce qui nourrira certainement l’esprit de résistance d’Harriet.

...Des mauvais traitements....

Harriet à l’âge de 5/6 ans est « louée » à Miss Susan chez laquelle elle sera victime de mauvais traitements.

Sa tâche était de surveiller un bébé pendant son sommeil. Et si l’enfant se réveillait en pleurant on la fouettait. Pour se protéger des coups réguliers, la petite fille portait plusieurs couches de vêtements pour amortir les coups. Les mauvais traitements dureront des années et à l’adolescence la jeune Harriet est envoyée faire des courses dans une mercerie afin d’acheter des fournitures. Au même moment, un contremaître présent dans la mercerie s’opposant à la fuite d’un esclave qu’il surveillait lança un poids à la tête de l’esclave, manquant sa cible, c’est Harriet qui le reçu à la tête. Elle sera renvoyée dans la maison de sa maitresse, en sang, inconsciente, sans soins médicaux pendant 2 jours.

On l’envoya, blessée, travailler dans les champs et l’homme qui l’employait la déclarant bonne à rien, la renvoya chez son propriétaire d’origine, Brodess.

Cet accident va provoquer plusieurs années plus tard des convulsions et des évanouissements, voir des crises d’épilepsie à vie.

A cette période de sa vie, Harriet commença à développer une foi fervente en dieu. S’inspirant comme c’était le cas chez tous les esclaves de l’ancien testament qui évoquait la libération comme celle de Moïse guidant les juifs hors d’Egypte.

Elle commença après son traumatisme crânien à avoir des visions et des rêves qu’elle interprètera comme des signes divins et c’est ce qui guidera sa vie.

....Elle se marie.....

Elle prend le prénom d’Harriet alors adulte certainement en hommage à sa mère et vers 1844 elle épouse John Tubman, un homme libre. Son mariage n’étant pas reconnu par la loi, elle reste une esclave. Elle essaie de convaincre son mari de s’enfuir avec elle vers le nord pour vivre en liberté mais il refuse.

Au moment où décède son propriétaire en 1849, Harriet est dans une situation difficile car pour régler leurs dettes les propriétaires vendent les esclaves. Craignant d’être vendue à un nouveau propriétaire, elle s’enfuit vers le nord jusqu’à Philadelphie, aidée par des quakers actifs au sein du Chemin de fer clandestin.

.....A Philadelphie.....

Pendant un an elle travaille à Philadelphie pour réunir des fonds pour sa première mission de sauvetage.

Elle retourne clandestinement au Maryland en 1850 car sa nièce et ses deux filles doivent être vendues, et elle les aide à s’évader, les conduisant jusqu’à Philadelphie.

Ainsi commencera sa carrière de chef de train.

.....Harriet chef de train du Chemin de fer clandestin......

Avec des abolitionnistes (Frederick Douglass, Thomas Garrette jr, William Still, Jermain Loguen) ils dirigent des stations de chemin de fer clandestin, ils aident les esclaves à trouver de la nourriture, des vêtements et un soutien financier.

Une loi adoptée en 1850 va modifier le statut des esclaves en fuite, stipulant qu’un esclave ayant trouvé refuge dans les états libres du nord pourrait retrouver l’asservissement dans les états du sud esclavagistes une fois capturés. A cause de cette loi, Harriet ne peut rester sur le territoire de Philadelphie ni aux EU et décide de pousser son trajet de fuite jusqu’au Canada. Elle emmène de fait son peuple derrière elle dans sa fuite, lui montrant l’exemple.

Par Scartol — Travail personnel, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3100799

....St Catharines.....

St Catharines est un des terminus du Chemin de fer clandestin.

Harriet y arrive en 1851 et y trouve un emploi, elle loue une maison dans le North Street où grandit une petite communauté noire grossissant au gré des arrivées d’esclaves fugitifs. Vers 1855 la population noire de St Catharines compte 500 personnes, six ans plus tard elle en compte 800 environ.

Harriet habite dans la rue North avec des membres de sa famille, ouvrant ses portes à d’autres esclaves en fuite, offrant nourriture et vêtements en cas de besoin, s’impliquant dans une organisation de bienfaisance fondée pour les esclaves nouvellement arrivés par le révérend Hiram Wilson.

En 1861 elle fonde avec son frère William henry une organisation de bienfaisance, Fugitive Aid Society of St Catharines pour assister les esclaves, elle accueille aussi les orphelins de la région.

En 1858 elle rencontre John Brown leader révolutionnaire de l’attaque sur Harper’s ferry en Virginie de l’ouest et pour l’aider dans son projet de rébellion contre l’esclavage dans le sud des EU elle organise une réunion pour recruter des volontaires. Elle-même ne pourra pas s’impliquer dans la révolte en raison de son état de santé.

Selon ses propres estimations et celle de ces collaborateurs, elle aurait personnellement guidé autour de 70 esclaves vers la liberté pendant 13 expéditions et elle ne fut jamais capturée et ne perdit aucun passager comme elle aimait le dire.

Elle permit également à d’autres esclaves, aves ses instructions, de s’échapper par eux-mêmes.

....Vers la libération /Guerre de Sécession.....

 

Par woodcut artist not listed; W.J. Moses, printer; stereotyped by Dennis Bro's & Co. — Scenes in the Life of Harriet Tubman by Sarah H Bradford, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3078699

Harriet a beaucoup d’espoir sur l’issue de cette guerre qui débute en 1861, un espoir d’abolition de l’esclavage qu’elle veut aider de son mieux. Elle mettra donc son expérience au service de l’union et rejoindra un groupe d’abolitionnistes de Boston et de Philadelphie.

Elle devient rapidement une figure importante des camps localisés à Port-Royal, servant comme infirmière, cuisinière, préparant des remèdes avec les plantes locales, aidant les soldats souffrant de dysenterie.

En janvier 1863, Lincoln met en place la Proclamation d’émancipation qui déclare libre tout esclave résidant sur le territoire de la Confédération sudiste. Harriet considère cette décision comme une étape importante vers la liberté de tous les noirs. Dans les marais et au bord des rivières de la Caroline du sud elle trouve un terrain propice pour implanter le chemin de fer clandestin et avec un groupe d’éclaireurs elle travaillera sous les ordres du secrétaire à la guerre des EU, effectuant des reconnaissances de terrain et cartographiant le terrain.

Elle travaillera ensuite auprès d’un abolitionniste proclamé, le colonel James Montgomery.

Début juin 1863, Harriet sert de conseillère à l’organisation du raid des troupes de Montgomery contre une série de plantations le long de la rivière Combahee en Caroline du sud.

......Une militante bien organisée......

Le succès des entreprises d’Harriet Tubman repose en grande partie sur sa grande intelligence, son astuce, son audace, son caractère impitoyable mis au service de plans bien établis. Elle s’appuie sur la communauté noire, très soudée pour ramener sa famille et ses amis durant ses missions dans le Maryland. Elle prenait toujours beaucoup de précautions dont la mise au point de techniques intelligentes utilisant par exemple le cheval et la voiture du maître dans la première partie du « voyage », se déplaçant uniquement la nuit, trouvant refuge dans des grandes, des meules de foin, partant le samedi car ce jour-là les journaux n’éditaient pas d’annonces sur les fugitifs et ce jusqu’au lundi matin. Parfois elle faisait volte-face et se dirigeait à nouveau vers le sud si elle rencontrait des chasseurs d’esclaves, elle transportait toujours sur elle un médicament à employer sur un bébé si ses cris risquaient de compromettre l’évasion.

....La militante des droits afro-américains / La militante afro-féministe.....

Après la guerre de Sécession, Harriet devient une militante pour les droits des afro-américains et des femmes.

Elle œuvre à la promotion du suffrage féminin, et s’engage auprès de femmes comme Ssusan B. Anthony et Emily Howland, elle participe à des conférences en faveur du droit de vote des femmes, dont font partie également les femmes afro-américaines.

....Une fin de vie dans la misère.....

 

Par Inconnu — Library of Congress CALL NUMBER: Illus. in JK1881 .N357 sec. 16, No. 9 NAWSA Coll [Rare Book RR], Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4515332

L’histoire de sa vie fait l’objet d’un livre, publié en 1869 grâce au concours de Sarah Bradford qui fait office de biographe.

Le titre est Scenes in the life of Harriet Tubman / Scènes de la vie d’Harriet Tubman.

Cette édition va lui permettre d’améliorer ses conditions de vie précaire, car il faut savoir qu’elle n’obtiendra une pension pour son passé militaire que 30 ans après les faits !

Elle a épousé un vétéran de la guerre de Sécession comme elle, de 22 ans son cadet, Nelson Ddavis et ils vécurent à Auburn dans l’état de New-York, entourés de la famille et des amis ayant choisi de s’établir près d’elle après la guerre de Sécession.

A cause de son état de santé et de ses douleurs d’arthrite, elle décide d’emménager dans l’hospice pour afro-américains  âgés et malades qu’elle a contribué à créer et elle y meurt en 1913 après avoir raconté ses mémoires.

Elle recevra les honneurs militaires et sa mémoire est toujours honorée chaque 10 mars.

Elle est inscrite au National Women’s Hall of Fame.

Source : wikipedia, encyclopédie canadienne

http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/harriet-tubman/

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