Fédération de Russie : Le peuple Oroch ou Orochi
Publié le 29 Mars 2018

Peuple autochtone de Sibérie qui parle une langue toungouse et qui fait partie des groupes peu nombreux du nord, de Sibérie et de l’extrême-orient russe.
Il y a plusieurs versions de leur nom : oroch, orochons, orochi, orotches
Autodésignations : nani = un homme de ce pays, orochisal
Nom donné par les Udeghes : pyaka
Nom donné par les Ulchi : orochi
Nom donné par les Nivkhs : tosung
Nom donné par les Evenks : lamka
Nom donné par les russes : orochon
Langue : groupe sud des langues toungouses, de la famille des langues altaïques.
Elle est proche de la langue des Evenks, des Udeghes et des Negidals.
Il n’y a aucune langue écrite.
L’éducation des enfants se fait en langue russe, la langue maternelle n’est parlée que dans les foyers.
Il y a peu de locuteurs, les Orochi considèrent à présent la langue russe comme leur langue maternelle.
Les mariages mixtes sont en augmentation constante

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Localisation
Fédération de Russie
Kraï de Khabarovsk, oblast de Magadan , oblats de Sakhaline, kraï de Primorsky
Ukraine
Population : 596 personnes

Le terme oroch est employé pour la première fois dans la littérature ethnographique par l’explorateur français La Pérouse qui les rencontre en 1786 sur le bord de la mer et alors qu’ils se réfèrent à eux-mêmes sous le nom d’orochi.
Les colonies Orochi sont situées dans la partie sud de la région de Khabarovsk, dans les tronçons inférieur de la rivière Tumnin, les rivières Amour et Kopp.
De nombreux petits villages Orochi se trouvent dans cette zone pour y passer l’hiver et l’été, divisé en 5 groupes territoriaux.
Ils migrent vers de nouvelles terres de chasse et de pêche vers l’Amour et l’île Sakhaline au cours du 19e siècle.
Dans les premières décennies du 20e siècle ils quittent la côte de la mer du Japon pour les régions intérieures pour trouver refuge lors de la guerre.
Avec les Oroks ils sont les seuls toungouses du bas Amour et Sakhaline dont la population a chuté de 7% entre 1979 et 1989.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, toute la population autochtone entre les rivières du détroit de Tatask au nord jusqu’à Vladivostok au sud, ainsi que sur les rives de la rivière Ussuri et les affluents de l’Amour, Hungar et Anuyi étaient considérés comme des Orochis.
I.Margaritov en 1888 est le premier à distinguer les Orochi dans le nord et les Udeghes dans le sud, la rivière Botch marquant la frontière entre les deux peuples. Des travaux ensuite confirment plus tard cette démarcation.
L’origine des Orochis est plutôt obscure. Leur langue en dit un peu plus sur eux. Certaines tribus parmi les Orochi sont liés aux Nanaïs, aux Ulchi (Oulches), aux Udeghes, aux Negidales, aux Nivkhes et aux Evenks.
Il y a parmi les Orochi des caractères ethniques anciens et indigènes de la taïga du nord ainsi qu’une influence des cultures Mandchoues et chinoises.
Une légende orochi de leur mythe de création parle du mariage entre une femme et un ours, ce qui peut certainement expliquer leur nom.

Leur mode de vie était lié à la pêche et à la chasse ainsi que pour les régions côtières à la chasse aux animaux marins.
Ils élevaient des chiens de traîneaux, c’était une occupation très répandue.
L’agriculture est introduite au 20 e siècle par les russes. Les Orochi étaient plus sédentaires que les Udeghes.
Ils avaient un mode de construction différent de celui de l’habitat des Udeghes. En été ils vivaient dans une maison en écorce et des huttes en bois, en hiver dans des tentes coniques recouvertes d’herbes. A la fin du 19e siècle ils adoptent des cabanes en rondins de type russe.
Les morts étaient enterrés dans des cercueils de bois montés ensuite sur des souches d'arbres pour empêcher les loups de déranger les corps à l'intérieur. Ils croient que les morts doivent être enterrés dans des endroits aérés afin qu'ils puissent entendre le bruissement des arbres de la forêt où leur âme flotte sans encombre.

A la fin des années 1920 sont mises en place des unités administratives sur les territoires Orochi après l’établissement du pouvoir soviétique, des districts de villages nationaux sont fondés qui relèvent de la compétence des comités exécutifs de districts russes locaux.
En 1927 est créé le district national de Tunnon appartenant au district de Sovetsk. Les Orochi vivent de part et d’autre dans des quartiers de population mixte avec les Nivkhs, les Ulchi, les Nanaï.
En 1931/1932 des réformes sont menées et de nouveaux districts créés.
Au cours de la collectivisation et la transition complète vers un mode de vie sédentaire, tous les soviets villageois nationaux sont abolis. La collectivisation des Orochi orientaux est achevée en 1940, ils sont alors rassemblés en 7 villages comprenant une ferme collective orochi. Dans l’ouest les Orochi sont réunis dans le village d’Ommi où ils vivent avec les Nanaï et les Udeghes.
La construction du chemin de fer à travers les territoires apporte des changements supplémentaires à leur mode de vie et apparaissent le développement de l’industrie forestière, la recherche géologique, l’afflux de travailleurs étrangers. Les Orochi sont employés comme main d’œuvre mais ils ne sont jamais prioritaires pour les places.
De nos jours les principaux centres de la population sont Usjka-Russkay près de ma gare d’Orochi, Kopp sur la côte et Omm sur la rive droite de l’Amour. Ce sont des colonies mixtes.
Ils vivent de la culture maraîchère et de l’élevage, certains continuent la chasse et la pêche traditionnelles mais le tir des animaux à fourrure est réglementé.
Leurs coutumes et traditions persistent, l’habillement dans une certaine mesure, l’alimentation (consommation de poisson cru entre autre), plus certainement.