Fédération de Russie : Le peuple Alioutor (Alyutor)

Publié le 12 Mars 2018

Peuple autochtone du Kamchatka vivant de l’élevage de rennes, peuple semi-nomade, ce que signifie d’ailleurs son autodésignation : ramkyken. Leur territoire est situé dans l’isthme du Kamchatka, dans le nord-est de la Sibérie.

C’est un territoire qui couvre 15.000 km2 s’étendant de la baie de Karaga à Oliutorka et de Rekinniki à Podkagerraya sur la côte de la mer d’Okhotsk.

Ils appartiennent au district autonome de Koriakie région du Kamchatka, fédération de Russie.

D’autres Alioutors vivent dans la partie sud du district de Karaga et dans la partie nord du district de Tigil.

De 1930 à 1977 le territoire avait le statut de district national.

Ce territoire est une zone de toundra boisée au climat influencé par les mers de Béring et d’Okhotsk.

Nom en russe : Алюторцы

Population : 2000 à 3000 personnes

Langue : alioutor de la famille de la famille tchouktche-kamtchadales des langues paléo-sibériennes (groupe koryak-alyutor).

100 à 200 locuteurs

Leur langue est proche des langues tchouktche, koryak, kerek et itelmène.

Depuis les années 1950, leur langue est considérée comme une langue distincte. Elle n’a pas été beaucoup étudiées par les linguistes.

Il y a 3 dialectes : ukin, karaga et palena.

Grâce à leur langue maternelle préservée ils peuvent communiquer avec les Koryaks et les Tchouktches.

Le russe se développe depuis les années 1930 et les Alioutors parlent cette langue à partie des années 1960.

 

 

Mode de vie

Ils ont longtemps été considérés comme faisant partie du peuple Koryak.

Leurs activités en dehors de l’élevage du renne étaient la pêche, la chasse au phoque, le piégeage.

Ils bâtissaient leurs villages le long des rivières sur des points élevés avec une bonne visibilité.

Leurs maisons de terre étaient octogonales avec des murs verticaux et comprenaient de 3 à 5 familles. Ce sera le seul type de logement jusqu’au 19e siècle.

Les enfants sont envoyés dans les pensionnats dans les années 1950/1970 ce qui contribue à la perte de la langue et des coutumes.

Pendant la période soviétique des Alioutors deviennent médecins, géologues, professeurs et techniciens.

Les trois volcans, dans le raïon de Ielizovo.Par Козинцев — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58801135

Les trois volcans, dans le raïon de Ielizovo.Par Козинцев — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=58801135

Histoire

Vue des environs de Petropavlosk, en 1787, lors de la visite de l'expédition française La Pérouse. Par Duché de Vancy ? — Gallica.fr, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=30336202

Des premières mentions des Alioutors sont faites à la fin du 17e siècle.

S.Krasheninnikov qui explore le Kamtchaka en 1755 les considère comme un groupe ethnique distinct.

Des documents au XVIIIe siècle mentionnent séparément les Koryaks, les Alioutors et les Tchouktches.

Dans les années 1930 les Alioutors sont confondus avec les Koryaks, les deux groupes sont alors appelés Nymylan.

En 1697 les cosaques russes imposenr les impôts aux Alioutors qui entrent alors en résistance.

A la fin du 18e siècle, la résistance des peuples du Kamchatka est brisée par les russes et le territoire des Alioutors est conquis. Leur nombre après cela chute considérablement, de plus les Tchouktches les attaquent constamment et confisquent leur troupeau de rennes. A la fin du 18e siècle ils sont un peuple bien isolé mais cela va les protéger des épidémies de variole dont ils sortent indemnes et contribuer à sauvegarder leur culture et mode de vie.

Au cours du 19e siècle arrivent des missionnaires orthodoxes russes ainsi que des marchands russes qui escroquent les autochtones, leur vendent de la vodka et leur font des promesses.

En 1923 avec l’établissement du pouvoir soviétique, de grands changements se font dans leur mode de vie.

By PANONIAN - Own work, CC0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=31938839

En 1930 est formé le district national de Koryak.

L’introduction de la collectivisation force les éleveurs de rennes à s’installer ce qui perturbe considérablement leur mode de vie basé sur le nomadisme de rennes. De nouvelles relations économiques se tissent avec une réorientation idéologique, l’abolition de l’analphabétisme, l’apprentissage de l’écriture russe. L’athéisme militant se propage pour contrer le chamanisme et la religion.

Les maisons, les machines russes, le système éducatif, les vêtements, l’alimentation russes….

Tout ceci est présenté comme exemples de progrès aux minorités ethniques.

Le sort des Alioutors est un triste exemple de l’accumulation de phénomènes négatifs dans l’accompagnement au progrès de la civilisation. Les innovations politiques et industrielles sont devenues un danger non seulement pour la survie de la propre culture des Alioutors mais aussi pour leur existence physique.

Toutes les recherches sur le peuple Alioutor sont récentes.

Les premières études sur leur langage ont été faites par S. Stebnitski en 1927 et il rédige en parallèle une étude phonétique morphologique et syntaxique de la langue en 1934/1938.

De nos jours la culture et le mode de vie des Alioutors est menacé par la diminution des rennes et les problèmes environnementaux dans leur région.

Source 1 + wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #Fédération de Russie, #Peuples originaires, #Alioutor

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