Etats-Unis : Le peuple Dena’Ina ou Tanaina

Publié le 26 Février 2018

 

Peuple autochtone de l’Alaska faisant partie de la famille na-déné ou langues athapascanes, composé de plusieurs tribus connexes dont les villages sont Kachemak, Kenai, Tyonek, Upper Inlet, les Iliamna, Susitna.

Leur territoire avant la colonisation était le bassin de Cook-inlet en Alaska, de la région Seldovia dans le sud à Chickaloon dans le nord-est, Lime-village dans le nord-ouest, Pedro-bay dans le sud-ouest.

Seul groupe athapascan du nord à vivre sur l’eau salée ce qui leur a permis d’avoir le mode de vie le plus sédentaire de tous les athapascans du nord.

Langue : tanaina, de la famille des langues athapascanes,  70 locuteurs environ

Population : 1000 personnes

Le nom dena’ina veut dire = le peuple

On peut les trouver sous les noms de Tanaina et Knaiakhotana

Ils sont liés culturellement aux tribus locales de la côte nord-ouest comme les Tlingit.

Aujourd’hui la plupart des Dena’ina vit dans les villes dans le nord-ouest.

 

Histoire

En 1778 arrive James Cook dans la région suivi des commerçants britanniques. Les peuples accueillent les européens comme des commerçants mais réussissent néanmoins et pendant un certain temps à s’opposer à la colonisation.

A la fin du 18e siècle les russes construisent les premiers postes de traite de fourrures. Les relations entre les amérindiens et les russes dont difficiles mais il existera quand même des unions entre les deux nations. Les russes attaquent souvent les autochtones,  les prennent en otage et les forcent de même que les Inuits à travailler pour eux.

Le contrôle russe est dans l’ensemble brutal.

Au cours du XIXe siècle de nombreux autochtones s’impliquent dans le commerce des fourrures.

En 1838 a lieu une grave épidémie de variole qui provoque de nombreux décès, suivie d’épidémies de syphilis, de tuberculose.

En 1840, les Dena’ina ont accès aux armes à feu.

En 1845 arrivent les missionnaires orthodoxes qui les convertissent en deux générations, surtout le long de la côte.

Divers facteurs favorisent une période de prospérité à la fin du 19e siècle (l’année de l’apogée étant 1867 quand les EU achètent l’Alaska à la Russie) et le krach de la fourrure en 1897.

Les « hommes riches «  traditionnels deviennent alors encore plus riches et puissants.

Une conséquence de l’achat de l’Alaska par les EU pour les Dena’ina est qu’ils perdent leurs droits en tant que citoyens russes. La citoyenneté américaine ne leur sera accordée qu’en 1924.

Vers 1900 la découverte d’or dans la région provoque un afflux de milliers de non autochtones. Des facteurs comme la croissance de la pêche commerciale, les conserveries (entrainant la pollution et la monopolisation des ressources), l’amélioration des transports amènent le déclin de la population , la destruction du mode de vie. Cela provoque le passage d’une économie de subsistance à celle basée sur l’emploi salarié.

Chief Nikaly and his family, Knik, Alaska, 1918. Image credit: H. G. Kaiser, University of Alaska Fairbanks Archives. Courtesy of the Anchorage Museum.

Religion

 

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 Tout dans la nature doit avoir un esprit. Le peuple reconnaît en particulier des êtres mythologiques et des êtres surnaturels (les géants, les gens des arbres), les êtres qui interagissent étroitement avec les personnes (esprit du huard, de l’ours, du loup). Un 4e groupe est composé des créatures connues comme étant Hairy man et Big fish.

Les cérémonies importantes comprenaient le potlatch commémoratif, et les rites du premier saumon.

Les chamanes, hommes ou femmes assuraient la médiation entre le monde humain et le monde spirituel. Ils utilisaient leurs pouvoirs spirituels acquis par le biais des rêves pour guérir les maladies et deviner l’avenir.

Les masques en bois sculptés aidaient les chamanes à exorciser les mauvais esprits ainsi que des poupées usagées.

Le pouvoir chamanique pouvait être utilisé pour le bien ou pour le mal.

Les chamanes avaient également un grand pouvoir politique, ils étaient responsables de l’entretien moral de leur peuple.

Villages/ société

 

 

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Les villages d’hiver étaient assez stables et donnaient naissance à une hiérarchie sociale et une organisation complexe avec une division sociétale en clans matrilinéaires. Les clans possédaient les biens, contrôlaient le mariage, les zones de chasse et de pêche.

Les hommes riches donnaient des potlatchs comme moyen de redistribuer des ressources et des biens et pour maintenir leur prestige.

Les hommes riches avaient plusieurs épouses et des esclaves qui étaient bien traités et qui n’étaient pas gardés longtemps.

Les femmes avaient un certain prestige et pouvaient parfois devenir riches.

Avant le mariage, pendant un an, un homme servait sa future belle famille.

Le rite de puberté des garçons comprenait le jeûne, l’isolement dans une pièce ou dans les bois (susitna), ils devaient courir le matin.

Les jeunes filles étaient confinées dans un lieu isolé dès leur premières règles et apprenaient les compétences appropriées à leur futur rôle de femme, et devaient observer certains tabous comportementaux.

Les villages d’hiver comprenaient de 1 à 10 maisons excavées partiellement avec une entrée composée d’un tunnel. 50 à 200 personnes environ composaient un village.

Les maisons étaient rectangulaires avec des murs en rondins, couvertes d’herbes et de terre, les toits en pignon couverts d’écorces ou de planches couvertes de terre. Il y avait une pièce principale et des chambres latérales.

Ressources

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Il y a une grande divergence alimentaire selon les groupes et les zones géographiques.

Les Dena’ina de l’extrême sud dépendaient de la vie marine, les habitants de l’intérieur du nord de la chasse et de la pêche (dont 5 espèces de saumon).

Le poisson était néanmoins l’aliment de base : saumon, eulakane, flétan, poisson chat.

Les mammifères marins : phoque, loutres, béluga.

Les mammifères terrestres : caribou, orignal, ours, castor, lapin

Les caribous étaient chassés en hardes dans les lacs, harponnés et abattus par la suite ou bien canalisés avec des clôtures et des pièges.

Les racines et les baies étaient collectées.

Les kayaks et les umiaks étaient obtenus des Alutiiq.

Les Dena’ina étaient les intermédiaires entre les Alutiiq et les groupes de l’intérieur.

Ils participaient à des réseaux d’échange à travers dl’Alaska, à des foires commerciales dans lesquelles ils échangeaient avec d’autres Dena’ina.

Les exportations traditionnelles : peau de carcajou, piquants de porc-épic, produits d’orignal.

Les importations : cuivre, coquille dentelaire, flèches de cèdre.

Artisanat/vêtements

Les hommes sculptaient des bols en bois.

Les vêtements étaient décorés avec des plumes, des coquillages, des queues d’hermine.

Ils étaient aussi teints en brun ou rouge, brodés de piquants de porc-épic, décorés de fourrure.

Les tatouages et les peintures sur le visage étaient fréquents (surtout chez les riches), les femmes pouvaient porter des labrets d’or sur la lèvre inférieure. Les oreilles étaient percées chez les deux sexes.

 

Nondalton, sur les rives de Six Mile Lake Par AlaskaTrekker sur Wikipedia anglais, CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12470591

Les villages de nos jours sont :

Nondalton – conseil tribal de Nondalton

Pedro bay – conseil du village de Pedro bay

Les deux villages font partie de Bristol Bay Native Corporation

Anchorage

Tyonek

Réserve de Moquawkie, le gouvernement est un conseil de village avec la représentation d’élus (maire ou président)

De nos jours l’économie provient de la pêche commerciale, la mise en conserve, la construction, le piégeage, le transport aérien, l’industrie pétrolière, ils sont parfois guides de pêche ou de chasse.

Ils sont représentés par la Cook Inlet Regional Corporation et la Bristol Bay Regional Corporation au sein de l’ANSCA.

 

source 1 + wikipedia

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Alaska, #Peuples originaires, #Dena'ina, #Tanaina

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