Marichuy revient dans la ville de México pour promouvoir l'auto-organisation depuis en bas #CIG #CNI #EZLN
Publié le 17 Janvier 2018
Javier Hernández Alpízar
Marichuy sera de nouveau dans la ville de Mexico, comme elle était à la fin de l'année dernière dans la ville universitaire. Cette fois-ci, le Congrès National Indigène et le Conseil Indigène de Gouvernement se réunissent et assisteront à une réunion avec des réseaux de soutien dans la ville, des adhérents à la Sexta et des organisations sociales.
Cet événement public aura lieu le mercredi 24 janvier, à 18 h, dans l'Hemicycle de Juarez. Là, à partir de 14h il y aura un long événement culturel et politique et des tables de signatures pour soutenir Marichuy.
Les médias de masse ont mis en évidence, avec une certaine méchanceté, les déclarations de l'EZLN (dans un communiqué) et de Marichuy, selon lesquelles si nous n'arrivons pas à atteindre l'objectif de figurer sur le bulletin de vote, nous suivrons la voie et le processus organisationnel du CIG; je dis "nous atteindrons" parce qu'elle est notre porte-parole et si elle n' y apparaît pas, nous n'apparaissons pas, nous qui la soutenons, de la même manière que chaque fois que quelqu'un rend invisible, minimise, ignore délibérément une table de signature, une activité ou un effort pour Marichuy et le CIG, c'est ignorer et rendre invisible non seulement elle et le CIG, mais aussi ceux qui la reconnaissent comme notre porte-parole.
Les signatures sont importantes, car si Marichuy n'apparaît pas sur le bulletin de vote en tant que candidate, alors il sera plus difficile de rendre visible le processus organisationnel et les luttes du CIG et du CNI. C'est pourquoi nous n'avons pas cessé de recueillir des signatures. Quel est le but de cette activité? Le processus a été mal compris par beaucoup: des électeurs habituels qui voient un complot pour leur campagne électorale éternelle aux fidèles, en passant par le slogan de ne pas aller aux urnes. Aucun d'entre eux n'a entendu, ils ne l'ont pas voulu, que personne, dans ce travail du CIG et de son porte-parole, ne réclame un vote ou non. Alors, comment les avons-nous expliquées aux signataires?
Le message est le suivant: Nous vous invitons tous à signer un document d'appui citoyen pour María de Jesús Patricio Martínez, Marichuy, porte-parole du Conseil Indigène de Gouvernement, afin que nous puissions l'inscrire à l'INE en tant que candidate indépendante à la présidence; si nous y parvenons, ce serait la première fois dans l'histoire du Mexique et de l'Amérique latine qu'une femme indigène est candidate à la présidence.
La signature du soutien des citoyens est une procédure très simple pour laquelle vous avez besoin de votre carte d'électeur, elle ne prend que quelques minutes et ne compromet pas le sens de votre vote: vous pouvez signer pour Marichuy et puis voter (ou vous abstenir) comme vous préférez, votre vote reste une décision personnelle libre et secrète. Nous ne vous demandons pas de voter ou non, mais de nous organiser. On n'ajoute ni ne soustrait de voix à personne. Ce que nous faisons, c'est mettre sous les yeux du Mexique et du monde un processus d'auto-organisation par le bas promu par le CNI, une initiative qui propose une autre façon de comprendre la politique et le pouvoir: une forme dans laquelle la politique n'est pas un accord de coupes et de dos du peuple pour l'imposer plus tard aux gouvernés, mais nous comprenons la politique comme la construction démocratique collective du bien commun.
Nous ne comprenons pas le pouvoir comme "pouvoir sur", comme la faculté et la prérogative d'une élite politico-entrepreneuriale d'opprimer les autres, mais le pouvoir comme "ce que nous pouvons tous faire ensemble", comme le pouvoir de ceux d'en bas organisés dans un sujet collectif, capables de prendre des décisions qui affectent leur destin, leur avenir, et dont le mandat doit être observé par leurs représentants (nos conseillers et conseillères dans ce cas-ci)en vertu des sept principes du demander en obéissant qui obligent les autorités indigènes autonomes et les membres du CIG et sa porte-parole: obéir et non commander, représenter et non supplanter, servir et ne pas se servir, construire et ne pas détruire, proposer et ne pas imposer, convaincre et ne pas vaincre, descendre et ne pas monter. Ces principes d'éthique politique nous guident pour nous organiser de façon autogestionnaire et autonome: en somme, nous nous organisons pour que le peuple règne et que le gouvernement obéisse.
Si vous voulez en savoir plus sur ce processus d'auto-organisation, vous pouvez consulter le site web du CNI, avec la possibilité de vous abonner et recevoir vos nouvelles par e-mail; vous pouvez également consulter le blog Activités du CIG et sa porte-parole, où vous trouverez les mots que Marichuy a dit dans ses rencontres avec les communautés du Mexique d'en-bas. Dans toutes ces communautés, elle a dénoncé, comme personne d'autre dans les campagnes électorales, les quatre roues du capitalisme qui transpercent le peuple mexicain de dépossession, d'exploitation, de répression et de mépris.
Si vous voulez en savoir plus sur Marichuy, vous pouvez regarder sur YouTube dans le programme Historias debidas, le spécial dédié à notre porte-parole: María de Jesús Patricio Martínez, indigène nahua originaire de Tuxpan, Jalisco, médecin traditionnel et combattante sociale; fondatrice du CNI et oratrice de ce dernier en 2001, avec la commandante Esther et d'autres membres de l'EZLN (3) et du CNI (3) au Congrès de l'Union, pour défendre les Accords de San Andrés. Après la trahison des Accords de San Andrés par l'ensemble de la classe politique, menée par Zedillo, Fox, Fernández de Cevallos, Bartlett et Ortega, les peuples indigènes ont promu des autonomies individuelles pour défendre leur vie, celle de leurs communautés, ainsi que le territoire national, ce qu'ils appellent notre Terre Mère, forêts, selvas, déserts, montagnes, rivières, fleuves, lacs, îles, plages, mers, soumis à la dévastation par les méga-projets des sociétés capitalistes transnationales, comme l'exploitation minière toxique, le fracking, les barrages, les parcs éoliens, les routes ou l'aéroport de Texcoco.
Inspirés par ces gouvernements autonomes, les compañeros du CNI proposent une forme de gouvernement collectif démocratique, le Conseil Indigène de Gouvernement, qui s'écrit correctement avec un "c", une forme d'autorité collective avec tradition dans les municipalités espagnoles et les communautés indigènes. L'EZLN l'a proposé sous le nom de Assemblée de Bon Gouvernement et des compañeros d'Oaxaca, reprenant une tradition magoniste, l'ont appelé le Conseil (Concejo).
Le CIG est composé de centaines d'hommes et de femmes indigènes, nommés par leurs peuples et leurs communautés pour assumer l'engagement et la responsabilité du commandement en obéissant. Le CIG est, dans le monde, l'autorité collective avec la plus grande présence de femmes, car il a été décidé de nommer un conseiller et une conseillère pour chaque village ou communauté, et notre porte-parole est une femme, Marichuy. En outre, elle s'assume et se propose ouvertement et anticapitaliste et anti-patriarcale.
Cette lutte, comme on peut l'apprécier, n'est pas pour un os, c'est une lutte pour la vie, l'humain et celle de la flore et de la faune dépréciées avec la Terre Mère, pour défendre notre territoire national, pour exercer à nouveau la souveraineté nationale qui réside dans le peuple et pour défendre et récupérer les droits que le capitalisme néolibéral nous a enlevés, avec ses privilèges pour le capital et la guerre contre le Mexique d'en bas.
Voilà quelques-unes des raisons pour lesquelles nous vous invitons à vous inscrire au soutien de Marichuy et qu'elle apparaisse au scrutin comme candidate indépendante à la présidence.
Les satisfactions, jusqu'à présent, plus que dans les signatures, sont dans le processus de dialogue face à face avec les citoyens mexicains, nous avons besoin de communiquer, d'articuler, de coordonner et de nous organiser tous.
Toutefois, le processus de rapprochement est en cours, par exemple, dans les peintures et la table des signatures mises en place par des Mazahuas et Otomíes (ñañus) sur la route de Saragosse, près du métro Tepalcates, avec le travail artistique de la Otra Valle de Chalko et le soutien du Café Zapata Vive, les membres du Réseau de soutien au CIG Benito Juárez et les adhérents à la Sexta.
Dans le même esprit d'unité, d'articulation et d'organisation des luttes, nous préparons l'événement public pour accueillir nos compañeros du CIG et notre porte-parole; à travers un processus de rassemblement ouvert, par consensus, en coordonnant les efforts et en unissant nos volontés.
C'est ainsi que nous devrions continuer à nous articuler et à nous organiser, quelles que soient les différences que nous pouvons avoir (sans lesquelles le monde serait uniforme et monotone); s'il s'agit de prendre parti, nous sommes, comme le dit un compañero de l'OPT, en train de prendre parti pour le CIG et le CNI.
Un fantôme parcourt le pays et pourrait bientôt parcourir le monde: le fantôme de l'auto-organisation venant d'en bas.
traduction carolita d'un article paru sur le blog zapateando.wordpress le 16 janvier 2018 :
#Marichuy vuelve a la CDMX a promover la autoorganización desde abajo #CIG #CNI #EZLN
Babel #Marichuy vuelve a la CDMX a promover la autoorganización desde abajo #CIG #CNI #EZLN Javier Hernández Alpízar Marichuy estará en la Ciudad de México nuevamente, como estuvo a fines del ...