Canada / Etats-Unis : La nation Gwich’in
Publié le 15 Janvier 2018
Par Adam Jones, Ph.D. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27740661
Peuple autochtone regroupant plusieurs tribus ou bandes se nommant différemment en ayant le suffixe kutchin.
Les français ont traduit le nom du groupe Tukkuth (les gens aux yeux en désordre) par le terme loucheux, un nom qui a été souvent utilisé pour désigner les Gwich’in. C’est un peuple de langue athapascane septentrionale vivant dans les bassins des fleuves Yukon et de la rivière Peel en Alaska et dans les Territoires du Nord-Ouest au Canada.
C’est également un peuple faisant partie de la nation Déné, nation Gwich’in ou Dinjii Zhuh.
Population : 7000 à 9000 personnes dont 600 personnes en Alaska
Autodésignation : Dindjie = personne
Autres noms : Kutchin, Loucheux
Langue : kutchin, dialecte athapascan du nord
Leur large territoire est situé au nord du cercle arctique et couvrait le bassin hydrographique et le centre nord de l’Alaska. Au nord le territoire est limité par celui des Inuits.
Ils étaient liés culturellement aux Hän, aux Tutchones, aux Tanana et influencés culturellement par les Inuits et les Tlingits.
Les bandes de gouvernement comprenaient les Kutcha ( Yukon flats), les Nakotcho (fleuves Mackenszie ou Artic, Red river), les Natsit (rivière Chandalor), les Tatlit (rivière Peel), les Tennuth (rivière Bird), les Tukkuth (rivière Upper Porcupine), les Tranjuk (rivière Black), les Vunta (Crow flats), les Dihai (Down river people).
Arctic village 1926 - Par Inconnu — USGS (image description page), Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=4524309
ALASKA
Les communautés Gwich’in du nord-est de l’Alaska comprennent Arctic village, Dendu Gwich’in (Birch creek), Draan’jik Gwich’in (Chalkyitsik), Danzhit Hanlaih Gwich’in (Circle), Gwich’yaa Gwich’in (fort Yukon), Neet’saai Ggwich’in (Venetie)
TERRITOIRES DU NORD OUEST
Les communautés Gwich’in sont disséminées à l’intérieur du delta du fleuve Mackenzie.
Tell’it Zhah Gwich’in – Fort MacPherson
Gwichya Gwich’in (Tsiigehtchic) vers le début de rivière Artic red
Ehdiitat Gwich’in ou Aklavik
Nihtat Gwich’in (Inuvik)
YUKON
Old Crow où vivent la Vuntut Gwich’in first nation (les gens du lac) dans le Yukon.
Courte histoire
Fort Good hope- Par mattcatpurple https://www.flickr.com/photos/ntlibrarian/ — https://www.flickr.com/photos/ntlibrarian/441469111/sizes/z/in/set-72057594076484955/, CC BY-SA 2.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=14706690
En 1789 ils rencontrent l’expédition de Mackenzie.
En 1806 la compagnie du Nord-Ouest fonde Fort Good Hope et d’autres postes en 1839 (fort McPherson), en 1841 (fort Yukon).
Le piégeage devient important pour le peuple au cours du XIXe siècle.
Au milieu du XIXe siècle, les missions catholiques et protestants fonctionnent sur le territoire Gwich’in, les missionnaires apportent avec eux le système d’écriture et de lecture (tukudh) dans les années 1870.
Dans les années 1860/1870 puis ensuite en 1897 jusqu’au XXe siècle, de grandes épidémies dévastatrices se produisent pour les Gwich’in et les autres peuples autochtones. De nombreux Gwich’in quittent la région pour profiter du boom local de la chasse à la baleine à la fin du XIXe siècle.
Ruée vers l'or du klondike- Par Cantwell, George G. — Library University Washington; first published in 1900, "The Klondike, a souvenir", Rufus Bucks Publisher, Seattle, 1900 (no page numbers). Digitally altered image to remove caption at lower left (see uploaded version for original)., Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17281180
En 1896 a lieu la ruée vers l’or du Klondike qui entraîne un afflux de non autochtones dans la région. De nombreux colons abusent des indigènes et volent leurs terres.
En 1905 débutent les premiers pensionnats autochtones.
Tsiigehtchic - Near Inuvik - Northwest Territories - Canada- Par Adam Jones, Ph.D. — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=27733558
Canada : Les pensionnats autochtones, pensionnats de la honte - coco Magnanville
image collection canada gc.ca " Tuer l'indien chez l'enfant ". Tout un programme justifia cela. Il s'agissait bien d'une tentative de destruction des rites et coutumes autochtones par l'assimilation
Religion
Les chamanes acquièrent le pouvoir par le jeûne et le rêve. Ils peuvent prédire l’avenir, guérir les maladies et contrôler le temps. Ils sont plus puissants à l’ouest du territoire qu’à l’est.
Les esprits habitaient dans l’environnement et on pouvait les amadouer en leur offrant des perles.
Les chasseurs priaient des divinités liées à la lune en offrant des morceaux de graisse de caribou jetés dans le feu.
Il y avait plusieurs fêtes qui avaient lieu a diverses occasions comme le cycle de la vie, les éclipses lunaires, les potlatchs commémoratifs.
Le peuple en général craignait les géants et les monstres.
Les ours et les caribous étaient dignes de respect en raison d’une supposée connexion physique (cœurs partagés) entre les gens et le caribou.
Gouvernement
Les chefs tribaux étaient choisis pour leur qualité de chef ou leur richesse. La position de chef était souvent héréditaire mais les dirigeants n’avaient que peu de pouvoir réel. Les groupes locaux étaient composés de 2 ou 3 familles élargies vivant dans une zone définie et utilisant leurs ressources.
Matrilinéarité
Gwich'in women and children at Ft. McPherson - 1922
Les clans étaient matrilinéaires, associés aux animaux. Ils ont perdu de l’importance d’ouest en est. Ils avaient des fonctions de mariage et de cérémonie et jouaient un rôle important dans les fêtes et les jeux.
Il y avait 3 classes sociales : les gens sombres (Corbeau), les gens justes (Loup) et les personnes à mi-chemin (pas de crête) ainsi que des esclaves qui n’étaient pas achetés.
Les femmes portaient les bébés dans des manteaux ou des porte-bébés en écorce de bouleau. Elles travaillaient dur et mangeaient une fois que les hommes avaient mangé. Elles pouvaient choisir les maris de leurs filles.
Il y avait un rite de puberté des garçons qui devaient alors s’isoler dans une loge pour une période d’abnégation ainsi que d’autres jeunes hommes , afin d’affiner leurs compétences.
Des hommes sans famille pouvaient s’attacher à d’autres familles mais comme domestiques.
Les jeunes filles et femmes étaient isolées durant leurs règles et devaient observer des tabous comme ne pas regarder les autres afin de leur éviter d’être « contaminés » par leur condition.
Les morts étaient incinérés, les cendres accrochées dans des sacs à des poteaux. les biens des morts étaient détruits par leurs parents.
L’hospitalité était une valeur essentielle.
L’unité de base du peuple était la famille nucléaire.
Certains articles considérés de valeur étaient les perles en coquillage, les peaux de carcajou, les produits à base de caribou.
Tout le monde aimait chanter, danser et participer à des concours.
Habitat
Ils vivaient dans des huttes en forme de dôme, avec une base en poteaux d’épinette incurvés, recouverts de peaux de caribou , avec un trou ménagé pour la fumée dans le centre. Des branches en sapin étaient posées sur le sol ; l’isolant était constitué de branches ou de neige.
Certains groupes vivaient dans des maisons semi-enterrées, constituées de blocs de mousse couvrant un cadre en bois avec un toit à pignons.
Par Internet Archive Book Images — https://www.flickr.com/photos/internetarchivebookimages/14762168066/Source book page: https://archive.org/stream/1870alaskaitsres00dalluoft/1870alaskaitsres00dalluoft#page/n471/mode/1up, No restrictions, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=42050697
Régime
Ils pêchaient en été des corégones et des brochets ainsi que d’autres poissons, les saumons étaient pêchés le long du fleuve Yukon.
Ils chassaient les orignaux le long du fleuve Yukon, mais le caribou était la principale source de nourriture pour les Gwich’in qui chassaient également des lièvres, des castors, des rats musqués.
Les chiens aidaient parfois pour la chasse.
D’autres aliments sauvages : la sauvagine, les plantes, les baies, la rhubarbe, les racines.
Le gros gibier servait de nourriture et leurs peaux étaient utilisées pour les vêtements et les abris.
Artisanat
Von Alexander Hunter Murray (artist), posted by Edward Alexander - http://www.allaboutshoes.ca/en/traditions_innovations/index.php?target_table=tradition_innovation_northern_athapaskan_footwear&sub_section=210, Gemeinfrei, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=15016741
Les objets étaient souvent confectionnés en caribou et en bouleau.
L’artisanat comportait entre autre les vêtements, les porte-bébés en forme de chaise, les armes et les outils dont de grands couteaux métalliques, des traîneaux, des canots de style inuit en écorce de bouleau avec des flancs droits et un fond plat, des tentes portables en peaux de caribou en forme de dôme.
Les tenues étaient composée pour tous y compris les enfants de tuniques d’été à long pan à l’arrière, décorées d’ocre rouge, de perles de coquilles de dentalium, d’épines de porc-épic teintes.
Les femmes portaient des tatouages au menton ainsi que pour les cérémonies.
Les hommes couvraient leurs cheveux d’ocre rouge mélangée à de la graisse. En général le peuple aimait prendre soin de sa chevelure.
Les arcs étaient fabriqués en bouleau, ils avaient plusieurs sections liées par des tendons ou des pousses de saule.
D’autres articles étaient les plateaux en bois en écorce de bouleau, des paniers d’épinette et de racine de mélèze, des récipients de cuisine en bois pilé et écorce de bouleau, des instruments de musique (gong en bois, tambours, sifflets de saule).
L’équipement de pêche comprenait les hameçons, les leurres, les lances, les épuisettes, les paniers de saule.
Les échanges commerciaux
Les partenaires commerciaux des Gwich’in étaient les Tanana , les Koyukon, les Inuvialuit, les Inupiat, les Tlingit.
La coquille de dentalium était importée et servait aussi de devise. Les Gwich’in importaient également du cuivre.
Leurs ennemis étaient les Inuvialuit et les Inupiat.
De nos jours leur économie provient de la persistance des activités traditionnelles de subsistance en grande partie intactes, du piégeage et du troc de fourrures.
Les Gwich’in du delta du Mackenzie se sont séparés de la nation Dénée et de l’association des métis pour des différents à propos des territoires et des ressources.
Ils ont conclu un accord avec le gouvernement canadien au sujet des terres et des espèces.
La Première Nation des Gwich’in Vuntut est incluse dans un accord de cadre sur les revendications territoriales (1993) avec le conseil des Premières Nations du Yukon.
Les Gwich’in continuent de lutter pour préserver leur langue maternelle, pour maintenir leur santé et pour l’existence de la harde de caribous de la rivière Porcupine qui est menacée par la destruction des ressources liée au développement.
Sources : wikipedia, source 1