Les peuples du monde - Etat des lieux : Le Québec

Publié le 6 Décembre 2017

Atikamekw en costume traditionnel- Par Missatikamekw — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59672326

Atikamekw en costume traditionnel- Par Missatikamekw — Travail personnel, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=59672326

Le Québec est une province du Canada située sur la partie est du pays entre l'Ontario et les provinces de l'Atlantique. Il partage sa frontière avec les EU et le fleuve St Laurent le traverse reliant les Grands Lacs à l'océan Atlantique.

La superficie est de 1.542.056 km2

C'est la plus grande province canadienne, la 2e plus vaste étendue territoriale après le Nunavut.

La population est de 8.164.361 habitants pour une densité de 5.3 hab/km2.

Le Québec est la 1ère province admise dans la Confédération canadienne le 1er juillet 1867.

Sur la préhistoire du Québec

Les autochtones du Québec sont les premiers habitants de la province de Québec au Canada, il y a 11 nations distinctes, les Inuits dans le nord et 10 nations amérindiennes appartenant à 3 familles linguistiques, les langues algonquiennes, les langues iroquoiennes et la langue eskimo-aléoute.

Les nations sont réparties dans 55 communautés représentant 98.731 personnes en 2012 formant 1% de la population totale de la province.

Les autochtones québecois sont organisés politiquement et collectivement et représentés par l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador, APNQL pour les amérindiens et la société Makivik de Kativik pour les Inuits.

La préhistoire du Québec débute il y a 9000 ans avant JC avec l'arrivée des premiers peuplements humains.

La protohistoire est une période qui vient s'insérer entre la préhistoire et l'histoire. Pendant cette période les peuples et les civilisations relatent l'existence d'autres peuples et civilisations qui ne possèdent pas de système d'écriture pour enregistrer leur histoire. Cette période au Québec correspond aux débuts de la colonisation française.

Avant la colonisation les peuples Innus et Micmacs ont certainement des contacts avec des morutiers et baleiniers basques.

centre de traite de fourrures à Tuque

Au début du XVIIe siècle ont lieu les véritables échanges avec le début de la traite des fourrures, le premier poste de traite s'ouvre à Tadoussac en 1600 et le second à Québec en 1608.

De vastes réseaux commerciaux se développent avec les Innus (Montagnais) de Tadoussac pour les territoires nordiques et Algonquins et Hurons Wendat pour les régions des Grands Lacs.

Mohawks de Kahnawake en hiver- Par Cornelius Krieghoff — Cottone Auctions and Appraisals, Geneseo, NY, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=12532250

La traite des fourrures permet d'élargir les relations commerciales entre les Premières Nations et tout le continent.

Selon la tradition royale, les peuples qui se plaçaient sur la protection de la couronne de France étaient libres, le roi jurait de les défendre et de protéger leurs libertés, les autochtones recevaient la citoyenneté française dès lors qu'ils s'étaient fait baptiser ce qui pouvait se faire en masse pour toute une communauté.

La participation à ces commerces de longue distance hélas a généré une circulation de microbes et de maladies infectieuses contagieuses dont les autochtones n'avaient aucune protection, celles-ci venues de l'ancien monde ce qui aura des conséquences dramatiques pour les tribus. La baisse démographique et la traite de fourrures provoquent des guerres entre les peuples. Chaque peuple essaie de se placer le mieux possible dans le contrôle de ce commerce et par le biais des alliances avec les français. Les français et les néerlandais usent de ces conflits entre autochtones et les encouragent même selon leurs propres intérêts comme Champlain qui, accompagné de ses alliés Innus, Algonquins et Hurons va combattre les Iroquois armés par les néerlandais. Les guerres intertribales prendront fin avec la Grande Paix de Montréal en 1701. L'arrivée des britanniques ne met pas fin aux alliances adoptées durant le règne français.

Avec l'expansion de la colonisation la demande grandissante en ressources forestières, les partenaires militaires et commerciaux amérindiens deviennent tout à coup un problème de société à régler rapidement. Les britanniques préconisent l'assimilation rapide à la société dominante et favorisent la sédentarisation des peuples. On leur réserve des terres délimitées et les premières réserves modernes du Québec seront au XIXe siècle Kitigan Zibi, Pessamit et Mashteuiash.

Tous ces changements bouleversent irrémédiablement les activités de pêche, de chasse et de piégeage des autochtones. Après la crise économique de 1929 l’industrie minière qui était alors relativement calme se développe beaucoup plus dans le Moyen-Nord québecois et le déploiement de routes, de chemins de fer et d’installations hydroélectriques deviennent nécessaires et perturbent les écosystèmes dont dépendent les autochtones pour leur subsistance. Les peuples deviennent de plus en plus dépendants de l’aide gouvernementale ce qui favorise une sédentarisation et une perte d’autonomie. L’obligation de placer les enfants dans des pensionnats continue de détruire le lien familial et social et le non apprentissage des langues pour les enfants. Ces enfants autochtones ont vécu les pires conditions de vie dans les pensionnats et ont subi de graves traumatismes pour ceux qui ne sont pas décédés. Ces traumatismes se sont transmis à leurs enfants et ont généré des conditions de vie sociale compliquées et douloureuses.

A partir de 1950 s’ajoutent de nouvelles réserves. La perte d’identité est poussée à cette époque à son paroxysme. L’assimilation dans les années qui suivent est toujours pour le gouvernement le but à atteindre mais on la reformule sous d’autres termes entrant dans la citoyenneté et l’égalité mais la pilule ne passe plus pour les peuples qui après les années 60 connaissent un renouveau culturel et revendicatif.

La loi sur les indiens

Elle a été adoptée en 1876 en tant que loi coloniale cherchant à assimiler les « indiens » à la société dite « civilisée » en leur donnant par exemple le droit de vote. C’est la principale loi qui permet au gouvernement fédéral d’administrer  les peuples, les gouvernements locaux des Premières Nations et la gestion des terres de réserve et des fonds communautaires. Cette loi ne concerne que les Premières Nations et non les métis ni les Inuits.

Pour en savoir plus sur la Loi sur les indiens

http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/loi-sur-les-indiens/

En 2015 le gouvernement du Québec reconnaît officiellement que les autochtones de son territoire ont été victimes d'un génocide culturel mis en oeuvre par le régime des pensionnats.

En 2016 se tient la commission Ecoute, Réconciliation et Progrès pour faire la lumière sur la racisme systémique des membres du pouvoir exécutif à l'encontre des autochtones.

Le Nunavik

La convention de la Baie James et du Nord Québecois de 1975 ouvre la voie à la construction du complexe hydroélectrique La Grande et met en place une autonomie gouvernementale pour la région du Nunavik ainsi que la création de l'ARK, Administration Régionale Kativik. Tous les habitants des 14 villages nordiques autochtones ou non ont le droit de vote. La seule exception est le village Cri de Whapmagoostui près du village nordique de Kuujjuarapik qui, lui, est géré par l'administration régionale Crie et le Grand Conseil des Cris.

La nation Naskapie de Kawawachikamach de la côte-Nord est propriétaire des terres de chasse et de piégeage dans le sud du Nunavik et elle est représentée au sein de l'ARK.

La société Makivik qui siège à Kuujjuaq représente les Inuits du Québec pour leurs relations avec le gouvernement du Québec et du Canada, gère des indemnités versées par le gouvernement du Québec dans le cadre de la Convention de la Baie James et du Nord Québecois.

La société Makivik milite pour une plus grande autonomie du Nunavik et a conclu récemment un accord de principes sur la reconnaissance des droits ancestraux des Inuits du Nunavik sur les îles au large des côtes faisant partie du Nunavik.

Les Inuits

Les Inuits ne sont pas considérés comme des amérindiens car leurs ancêtres venus d'Asie sont arrivés bien avant les ancêtres des amérindiens les paléoindiens.

Les Itivimiut le long de la rive orientale de la baie d'Hudson

Les Taqramiut, le long de la rive méridionale du détroit d'Hudson

Les Ungavamiut, autour de la baie d'Ungava

 

Eva Ottawa- Attikamekw- Par Conseil de la Nation Atikamekw, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=52482586

Peuples de langues algonquiennes

 ATIKAMEKW

Wemotaci 1918 personnes

Manawan – 2892 personnes

Opicitiwan – Obedjiwan- 2397 personnes

Cri nord du québec- P CC BY 2.5, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=1350115

CRIS (Ndooheenoo)

Chisasibi – 4585 personnes

 Eastmain – 876 personnes

Mistissini – 3964 personnes

Nemaska – 781 personnes

Oujé-Bougoumou – 868 personnes

Waskaganish – 2835 personnes

Waswanipi – 2170 personnes

Wemindji – 1589 personnes

Whapmagoostui – 978 personnes

femmes Innues à Mingan 1947 - Par Photo d'archives du Bas-Saint-Laurent — https://twitter.com/paulseesequa/status/708819062969618432banq.qc.ca, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=48159317

INNUS (Montagnais)

Ekuanitshit (Mingan) 632 personnes

Essipit (Les Escoumins) 741 personnes

Mashteuiash (Pointe-Bleue) 6601 personnes

Natashquan 1110 personnes

Pakua Shipi (St Augustin) 364 personnes

Pessamit (Bessiamites) à Pessamit- 3948 personnes

Uashat- Mak-Mani Utenam - Sept-îles – 4588 personnes

Unamen Shipu (la Romaine) 1179 personnes

Matimekosh (Schefferville)  983 personnes

 

enfants Naskapis-

NASKAPI

Kawawachikamach – 773 personnes

 

image

ABENAKIS

Odanak 2457 personnes

Wôlinak – 349 personnes

Par photographe : E. Racicot — i0.wp.com - fotosix.wordpress.com - ssj.qc.ca, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=45246320

ANISHINAABE (Algonquins)

Hunter's point (Wolf lake)

Kipawe (Eagle village) 990 personnes Première Nation de Kabaowek

Kitcisakik (grand lac Victoria) Val d’or- 493 personnes

Kitigan Zibi (Maniwaki) 3236 personnes

Kitigamik (Rapid lake) Barrière lake 790 personnes

Simosayigan (lac Simon) 2145 personnes

Timiskaming (Notre Dame du Nord) 2127 personnes

Winneway (Long Point) 867 personnes Première Nation de Longpoint

Conseil de la Première Nation Abitiwini – Pikogan – 1054 personnes

Wolf lake- Temiscaming – 232 personnes

Pow wow chez les Malécites

MALECITES

Cacouna – Première nation Malécite de Viger- 1183 personnes

Whitworth

 

Petite fille Micmac

MI'KMAQ

Gesgapegiag (Maria) 1499 personnes

Gespeg (Gaspé)  776 personnes

Listuguj (Restigouche) 4014 personnes

Peuples de langues iroquoiennes

MOHAWK

Akwesasne 15 au Québec

Kahnawake 8550 habitants

Kanesatake 2508 personnes

 

WENDAT (Huron)

Wendake – 4035 personnes

kuujjuak Nunavik- Par Original téléversé par Orbitale sur Wikipedia français — Transféré de fr.wikipedia à Commons par Padawane utilisant CommonsHelper., CC BY-SA 1.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7557933

kuujjuak Nunavik- Par Original téléversé par Orbitale sur Wikipedia français — Transféré de fr.wikipedia à Commons par Padawane utilisant CommonsHelper., CC BY-SA 1.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7557933

Le photographe Hans Blohm apparaissant en compagnie de quatre jeunes enfants inuits Par Harald Finkler — Provided by the author for the purpose of publishing it on Hans Blohm's Wikipedia page, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=18361125

Les Inuits

Les Inuits ne sont pas considérés comme des amérindiens car leurs ancêtres venus d'Asie sont arrivés bien avant les ancêtres des amérindiens les paléoindiens.

Les Itivimiut le long de la rive orientale de la baie d'Hudson

Les Taqramiut, le long de la rive méridionale du détroit d'Hudson

Les Ungavamiut, autour de la baie d'Ungava

Le Nunavik

Situé au nord du 55e parallèle le Nunavik (l’endroit où vivre ou la grande terre) est un immense territoire de 507.000 km2, qui représente le tiers de la province et l’équivalent de l’Espagne. Il correspond à tout le nord du Québec après la limite des arbres. Ce territoire était celui des Inuits avant l’arrivée des blancs.

Au début du XXe siècle il était administré par la compagnie de la baie d’Hudson, les missionnaires anglicans et la gendarmerie royale du Canada. Le Nnunavik fait partie du Québec depuis 1912 par une loi fédérale dite loi de l’extension des frontières de Québec.

La population est de 12.570 personnes, les Nunavimmiuts représentent 90%, il y a aussi un village amérindien du peuple Cri, Whapmagoostui . Les Inuits vivent le long des côtes dans 14 villages nordiques qui forment le Kativik.

La langue parlée est le nunavimmiutut un dialecte d’inuktitut.

Les Inuits du Nunavik s’autodésignent comme Nunavimmiut.

Contrairement aux autres nations autochtones, les Inuits n’habitent pas dans des « réserves » et leurs villages ont le statut de municipalité.

Le centre administratif du Nunavik est le village de Kuujjuaq.

Les 14 villages nordiques qui sont par ailleurs des terres réservées en dehors d’Ivujivik, de Puvirnituq

Akulivik créé le 29 décembre 1979, 676 habitants

Aupaluk- « là c’est rouge » couleur du sol à cause de l’oxyde de fer. Créé le 2 février 1980, 205 personnes.

Inukjuak – 1683 personnes

Ivujivik – c’est le village le plus septentrional du Québec « lieu où l’on est pris par des glaces qui dérivent ». les premiers occupants venaient de l’île Baffin à il y a 3000 ans- 384 personnes

Kangiqsualujjuag – « la très grande baie », créé en 1959, les Inuits locaux établissent de leur propre initiative la première coopérative dans le nord du Québec pour mettre en vente l’omble chevalier. 919 personnes

Kangiqsujuaq – « la grande baie » 732 personnes, proche du détroit d’Hudson.

Kangirsuk – « la baie » 608 personnes. Il a été bâti autour du commerce de traite dont le 1er poste est érigé en 1921.

Kuujjuaq – 2576 personnes. Capitale de l’administration régionale Kativik. Centre important du Nunavik avec un aéroport, des hôtels et restaurants, des magasins et une banque.

Kuujjuarapik- 700 personnes. Le plus méridional des 14 villages nordiques dans le nord du Nunavik. Au milieu du XVIIIe siècle, la compagnie de la baie d’Hudson établit un poste de traite de fourrures, Fort Richmond qui deviendra plus tard Poste-la-Baleine.

Puvirnituq . 1808 personnes. L’endroit est habité par les hommes depuis 600/800 ans.

Quaqtaq – 413 personnes. « Ver intestinal », les premiers habitants sur le lieu remontent à 3500 ans.

Salluit – 1396 personnes. Le peuple de Dorset vivait dans cette région de 800 avant JC à 1000 après JC. Ouverture d’un comptoir commercial en 1925 et la compagnie de la baie d’Hudson ouvre son bureau en 1930.

Tasiujaq – 345 personnes. « Qui ressemble à un lac »

Umiujaq- 451 personnes. « Qui ressemble à un bateau », établi en 1986 pour les Inuits de Kuujjuarapik.

Joseph B~commonswiki supposé (étant donné la revendication de droit d’auteur). — Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=582256

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