Brésil : Selon les experts, la privatisation d'Eletrobras compromet la sécurité de l'Amazonie
Publié le 2 Décembre 2017
La sécurité nationale et les territoires autochtones dans les régions frontalières sont au nombre des sujets de préoccupation.
Cristiane Sampaio
La privatisation d'Eletrobras (entreprise d'état brésilien de génération et distribution d'énergie électrique), l'une des priorités du programme économique du gouvernement brésilien, a un impact direct sur la sécurité stratégique de l'Amazonie brésilienne. C'est ce que disent les spécialistes et les secteurs populaires de la société qui accompagnent le sujet. Ils mettent en garde contre le risque de compromettre la domination sur le territoire, en cas de vente d'Eletrobras à des capitaux privés.
L'ingénieur électrique Edney Martins, président du Syndicat de Travailleurs de Services Urbains d'Amazonas, remarque que l'alimentation en énergie dans les 44 points des installations militaires de la frontière amazonienne, par exemple, est réalisée par l'état.
"Dans certaines régions, il n' y a que le détachement et la société du groupe Eletrobras qui produisent de l'énergie et la distribuent à l'armée. Ccomment est-ce possible? Allons-nous livrer aux Chinois le maintien des forces armées brésiliennes aux frontières de l'Amazonie?"s'interroge-t-il.
Eletrobras opère dans 700 municipalités de l'Amazonie, est présent dans plus de mille localités.
La progression des intérêts privés tend également à compromettre les ressources de la région. L'armée brésilienne estime que le patrimoine naturel total de l'Amazonie s'élève à 23 milliards de dollars, ce qui comprend les ressources hydriques, minérales et biologiques, entre autres.
Edney Martins signale les risques de la privatisation dans la région :
"Lorsque l'on parle de privatisation et d'ouverture aux capitaux étrangers, cela signifie que l'autorisation va être offerte aux multinationales ou même à certaines entreprises publiques d'un autre pays pour qu'elle s'installe. Cela présente un risque très élevé de perte de capital biologique et de perte de richesses minérales", dit-il.
Déplacement et sécurité
Un autre point soulevé par les détracteurs de la privatisation d'Eletrobras est le risque de déplacement forcé des peuples indigènes vivant aux frontières. Parce qu'avec la livraison de l'entreprise au capital privé, il y aura une plus grande précarité des services et même un manque d'énergie dans certaines communautés plus éloignées, un scénario qui peut conduire à une migration intense de ces communautés vers les grands centres, ce qui affaiblirait les frontières brésiliennes.
La question de la privatisation est également liée aux questions autochtones, par exemple. La privatisation devrait affecter encore davantage le processus de démarcation des terres des communautés vivant dans les régions frontalières.
Selon Gilberto Vieira du Conseil missionnaire autochtone (CIMI), les communautés autochtones contribuent à la défense du territoire.
"En fait, ce sont les communautés qui supervisent la région parce qu'elles prennent soin du patrimoine qui leur appartient, l'État doit donc prendre ses responsabilités et réagir pour garantir la sécurité."
Congrès national
Le gouvernement Temer enverra la proposition de privatisation d'Eletrobras au Congrès par le biais d'un projet de loi. Le Chef de Cabinet de la Présidence de la République rédige actuellement la proposition.
Edición: Vanessa Martina Silva | Traducción: Luiza Mançano
Traduction de l'espagnol carolita depuis le site Brasil de fato, (article paru le 1er décembre 2017) :
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