Monde autochtone 2017 : Le Paraguay

Publié le 19 Octobre 2017

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Maximiliano Mendierta Julia Cabello Alonso

La population autochtone du Paraguay est estimée à 112.848 habitants et se compose des 19 peuples suivants: (1) Mbya, Ava Guaraní, Nivaclé, Paî Tavyterã, Enlhet Norte, Angaité, Enxet Sur, Sanapaná, Toba Maskoy, Ayoreo, Guaraní Ñandéva, Guaraní Occidental, Qom, Aché, Maká, Ybytoso, Manjui, Tomárãho y Guaná.

Ces peuples représentent un total de 531 communautés, 241 villages et 54 noyaux familiaux. D’après les chiffres préliminaires du Recensement National de la Population et de L’Habitat Autochtone - Censo Nacional de Población y Vivienda Indígena de 2012, publiés en 2013, on observe que, dans la région orientale, réside une proportion plus importante d’autochtones (52,3%) que dans la région du Chaco qui accueille, elle, la plus grande diversité de peuples. Si les peuples autochtones, au Paraguay, forment une grande diversité et richesse culturelle, ils sont victimes d’une discrimination systématique et structurelle de la part de l’État ainsi que de la société non-autochtone. En ce sens, ils représentent la population la plus pauvre, exclue et marginalisée du pays. Dans ce contexte, tous les droits humains des peuples autochtones - civils, culturels, économiques, sociaux et politiques - sont en permanence bafoués et affectés.

Cette situation est due, principalement, à l’invasion, la destruction et l’expulsion des terres traditionnelles et des territoires ancestraux où ils vivent et avec lesquels ils se connectent profondément au travers de leur cosmovision, leur mode de subsistance et leurs pratiques culturelles

Le Paraguay a ratifié les principaux instruments du Droit international relatif aux droits de l’Homme telle que la Convention No 169 de l’Organisation Internationale du Travail (Loi 234/93). Cependant l’État ne les intègre, interprète et applique pas, ou le fait de manière insuffisante ce qui engendre une constante violation des droits fondamentaux des autochtones.

Cette déficience se retrouve dans les trois pouvoirs de l’État: exécutif, législatif et judiciaire. Au cours de l’année 2016, l’État par l’entremise de l’actuel gouvernement de Horacio Cartes, a aggravé la discrimination structurelle dont pâtissent les peuples autochtones du Paraguay. Cette situation a été expressément constatée tant par la Rapporteuse Spéciale des Nations Unies sur les Droits des peuples autochtones, que par le Comité pour l'élimination de la discrimination raciale -Comité para la Eliminación de la Discriminación Racial (CERD pour son sigle anglais), et par des organismes conventionnels et non conventionnels de l'ONU et autre organes internationaux de surveillance. Cette discrimination se traduit par des violations des droits des peuples autochtones par action ou omission de l’État.

D’une part, il faut relever l’exacerbation de la libéralisation du commerce en matière de promotion, expansion et protection du système agro exportateur fondé sur les activités agricoles, forestières et d’élevage. Toutes sont étroitement liées à la concentration de la terre et au modèle historique du latifundium.

D’autre part, l’approfondissement de ce modèle viole les droits à la participation, à la consultation et au consentement des peuples autochtones quand il s’agit de projets qui affectent leur territoire. Les expulsions forcées des communautés de leurs territoires ancestraux sont des exemples de la violation de ces droits.

 

LIRE LE RAPPORT

 

Thèmes qui y sont abordés :

Discrimination structurelle

Terres, spoliations et violences

Droits économiques, sociaux et culturels

Consultation et participation

Cas internationaux

Défenseurs des droits de l'homme

L'institut paraguayen de l'autochtone (INDI) aux antipodes de sa fonction

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Paraguay

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